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2/6/2015
Ce week-end, à Malonne, les clarisses sont fêtées avant le départ
Depuis quelques semaines, les clarisses de Malonne font une légère entorse à la règle qui veut que le travail s'effectue en silence. ''Pour le moment nous sommes très bavardes'', lance avec bonne humeur soeur Thérèse. Comment d'ailleurs faire autrement quand on a un déménagement à préparer? Avant de remplir les caisses, un tri est effectué entre ce qui est emporté, donné et jeté. Et fatalement cela se discute! A la mi-juillet, les huit clarisses quitteront cette colline du Tombois où le monastère a été construit au début du 20eme siècle pour Bruxelles. D'ici-là, le travail ne manque pas! Ces 6 et 7 juin, Malonne saluera celles qui depuis 1903 animent la vie du village.
Réunies dans une des salles du monastère, à l'heure de la récréation, les clarisses parlent du passé mais aussi de l'avenir. Le ton monte, chacune veut raconter une anecdote. Sr Marie-France se rend compte du brouhaha... ''Ça résonne beaucoup nous avons enlevé les tentures et des meubles sont déjà partis...''
Actuellement, les préoccupations des religieuses sont naturellement axées sur le déménagement et sur l'aménagement du nouveau lieu de vie. Au centre des discussions: la couleur du futur revêtement de sol. ''A Bruxelles, nous occuperons tout un étage. Le plus important est que nous restions ensemble: on s'aime bien même si on se dispute de temps en temps! Nous allons pouvoir nous rassembler autour de l'essentiel, le Seigneur.''
Une page se tourne ainsi sur la colline du Tombois. Une autre est à écrire. Une feuille blanche où le mot ''fin'' n'a pas sa place. Les clarisses de Malonne vont donc rejoindre Bruxelles et la Maison Notre-Dame du Chant d'Oiseau où vivent déjà les frères franciscains. Ce déménagement est un réel soulagement pour les huit clarisses qui occupent encore le monastère: gérer un tel lieu n'était pas chose aisée. Le bâtiment est vaste avec des plafonds hauts et une isolation qui date d'une autre époque. Malgré toute l'attention de sr Thérèse pour éviter les dépenses d'énergie - le chauffage est limité et elle veille à couper les radiateurs dès qu'une pièce est inoccupée- les factures pèsent lourds sur les finances de la communauté. Comme toute construction, le monastère a besoin de soins, de réparations... et là encore c'est de plus en plus compliqué pour une communauté vieillissante. ''Il faut être réaliste, ce bâtiment était tellement une charge qu'il pesait aussi sur notre vie de prière. Alors, on allège. Nous ne voulions plus être propriétaires. Mais nous voulions, souligne sr Marie-France, que ce soit la communauté qui prenne la décision de partir, de vendre le bâtiment pas que ce départ soit imposé.''

Venues de France
Chassées de France par l'entrée en vigueur de la loi Combes (séparation des Eglises et de l'Etat), les clarisses sont arrivées en Belgique où elles ont été chaleureusement accueillies. Elles ont d'abord occupé les deux tours de la Ferme Blanche, un bâtiment qui sera transformé bien des années plus tard en boîte de nuit! A l'époque, les religieuses venues du monastère de Saint-Omer étaient trente-et-une. A l'étroit, dans ce bâtiment humide, il a bien vite fallu se résoudre à le quitter. Entretemps, les ''soeurs-pauvres'' pour reprendre les termes de Claire d'Assise, la fondatrice, avaient trouvé un grand terrain accroché à la colline du Tombois. Avec, et c'était primordial à l'époque, un puits... Sr Myriam, un rien nostalgique: ''Il faut quand même bien reconnaître que depuis le seuil de la porte du monastère, la vue sur la nature est très belle.'' Sr Marie-France acquiesce tout en ajoutant que l'environnement autour du prochain lieu de vie est également très vert. Et qui plus est, à deux pas, il y a des étangs autour desquels il fait bon flâner.

''Notre vie intriguait''
Dans un déménagement, on quitte un lieu pour un autre. On quitte aussi et surtout ceux et celles qui ont gravité, au fil des années, autour du monastère. Sr Marie-France: ''Quitter autant de personnes devenues des amis au fil des années est douloureux. Le plus dur c'est de consoler les gens qui sont tristes de notre départ.'' Sr Myriam enchaîne: ''Moi, j'ai ressenti l'émotion du départ quand les gens ont commencé à venir nous dire au revoir.''
Des clarisses qui ont toujours entretenu de bons contacts avec les prêtres de la paroisse. Ils venaient régulièrement prendre leurs repas au monastère. Les enfants du catéchisme fréquentaient eux la chapelle. Un lieu très apprécié pour sa luminosité mais aussi pour son côté chaleureux. Chaque carême, les paroissiens y étaient invités à une préparation au temps de Pâques. Mgr Léonard, alors évêque du diocèse de Namur, avait choisi le monastère de la colline du Tombois, pour la retraite des futurs prêtres, juste avant l'ordination.
Pendant des années, les clarisses ont encore accueilli des retraitants isolés, des familles ou encore des personnes qui souhaitaient prendre un peu de repos, au calme. Des étudiants venaient également profiter de ce calme pour passer leur blocus. ''J'aimais beaucoup cette présence, ponctue sr Marie-France on les intriguait. Ils posaient énormément de questions sur notre vie.''
Ce sont ainsi treize chambre qui étaient à la disposition d'une vingtaine d'occupants: un travail important que celui de l'hôtellerie. Les soeurs prenaient encore en charge le ménage, la préparation des repas, l'entretien du linge. Toutes des tâches ménagères qui sont partagées. ''Nous repassions le linge d'autel pour les paroisses. Et avant le Concile, on plaçait trois grandes nappes!'', explique sr Christiane. Parmi les religieuses, certaines avaient des dons particuliers pour la couture notamment pour les travaux de stoppage sur des linges d'une grande finesse. Elles réalisaient encore des cravates et des noeuds papillon!
Un travail effectué en silence. Sr Christine: ''Ce n'est pas le silence pour le silence. C'est le silence au profit d'une relation. Hier, chez les Clarisses, on accordait plus d'importance au silence. Aujourd'hui, il y a moins de silence mais plus de vie fraternelle.''

''On a eu peur''
Comme toujours chez les clarisses, la décision du déménagement, de la vente du bâtiment et de manière plus anecdotique la couleur du revêtement de sol des bâtiments de Bruxelles a été prise après de longues discussions et soumise au vote. Il en a été de même lorsque Michelle Martin, après sa remise en liberté conditionnelle, est venue passer quelques mois chez les clarisses. Ces religieuses discrètes, à la vie simple, nourrie de la prière se sont retrouvées à faire la ''une'' de l'actualité. ''Nous avons pris la décision de l'accueillir toutes ensemble. Elle a été mûrement réfléchie cette décision. Nous connaissions déjà Michelle Martin par les visites que nous lui rendions à la prison. Nous savions que nous n'aurions personne à l'hôtellerie ou encore en formation et que c'était du provisoire. Nous n'avions pas mesuré combien nos contemporains ont été bousculés par cette affaire. Nous avons reçu des caisses de courriers d'insultes. Et finalement, nous avions peur de sortir.''
Durant ces jours, ces semaines de fortes tensions, la prière a été plus que jamais au centre de la vie de la communauté. ''C'est important, dit sr Christine, d'avoir une vie de prière dans un monde que l'on aime.'' Pendant des années, les clarisses se sont levées à 6h pour assister aux laudes. La journée étant ensuite rythmée par des passages à la chapelle. Sr Thérèse présente à Malonne depuis 1950 - elle est la plus ancienne- se souvient encore de l'office de nuit... à 1h du matin! Une évocation qui fait sourire ses consoeurs. Mais apparemment aucun regret autour de la table...

Ce week-end
En attendant la mi-juillet et le départ des clarisses , chacun est invité à rejoindre Malonne pour vivre deux beaux moments.
- Le samedi 6 juin, le spectacle de Luc Aerens et la Compagnie de théâtre religieux burlesque ''C'est très Claire, c'est François le coupable.'' Le spectacle qui se donnera à la chapelle musicale Saint-Berthuin à Malonne débutera à 19h30.
- Le lendemain, le 7 juin, à 10h, eucharistie dominicale suivie du verre de l'amitié. L'eucharistie aura lieu, dès 10h30, à l'église paroissiale de Malonne.
Christine Bolinne
Photos: Un cimetière se trouvait sur le site du monastère. En vue du déménagement, les tombes ont été transférées au cimetière de Malonne. Et une croix sera apposée pour signaler la présence des religieuses.
- Un réfectoire devenu, au fil des années, bien trop grand.
- Des caisses et encore des caisses à remplir: la bibliothèque est quasi vide!
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