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15/11/2011
LE 27 NOVEMBRE À BOUILLON
La fête de la Saint-Eloi, d’abord un événement spirituel
Le 27 novembre prochain, Bouillon fêtera la Saint-Eloi pour la 132ème fois. ''Si la tradition demeure, c’est parce qu’elle constitue d’abord un événement spirituel'', explique le doyen, l’abbé Michel Monseur. Comme l’an passé, pour que l’esprit ne reste pas uniquement confiné à la ville de Bouillon, tous les fidèles du doyenné sont invités à prendre part à la messe unique qui sera célébrée ce jour-là à 10h15 en l’église décanale.
La tradition remonte au Moyen-Âge, du temps des ''miquelets'', les bûcherons de l’époque. Leur travail était pénible: ils s’occupaient de l’abattage et du flottage du bois sur la Semois. Comme la tâche n’était pas sans danger, ils s’étaient mis sous la protection de saint Nicolas, qu’ils avaient choisi comme patron, et qu’ils fêtaient chaque année, le 6 décembre, en organisant en son honneur une procession du pain béni. Au fil du temps, le travail du bois a cédé sa place au travail du métal. En moins d’un demi-siècle, la confrérie des miquelets va disparaître et les bûcherons vont devenir ferronniers, ouvriers de la quincaillerie dans les industries métallurgiques installées entre-temps à Bouillon. D’un point de vue religieux, les ferronniers vont reprendre à leur compte la tradition des pains bénis, mais en transposant leur fête au 1er décembre, jour de la Saint-Eloi, patron des ouvriers travaillant les métaux.

Distribution des ''gâteaux mollets
Aujourd’hui, la tradition est toujours vivace dans la cité ardennaise. La fête se vit désormais chaque dimanche le plus proche du 1er décembre. Cette année, ce sera le 27 novembre. Les pains (appelés aussi ''gâteaux mollets'') cuits par les boulangers locaux arriveront, à l’église, tôt le matin. Des pains légers faits de farine, beurre, lait et sucre troués au milieu. Ils seront empilés autour d’un mât installé sur des civières. Des porteurs revêtus du sarrau, un foulard noué autour du cou et une casquette sur la tête partiront, en cortège, dans les rues de Bouillon. Cortège qui arrivera à l’église pour la messe. Après la bénédiction, les pains seront distribués. Ensuite, une nouvelle distribution aura lieu. Les pains iront aux enfants des écoles mais aussi aux personnes malades.

Une messe unique dans tout le doyenné
Il fut un temps où croyants et non croyants fêtaient séparément la Saint-Eloi: deux clans, deux bals, deux manifestations… C’était dans les années 30. Aujourd’hui, rien de tout cela, les Bouillonnais participent ensemble à la fête. Le doyen de Bouillon, l’abbé Michel Monseur, compte même sur l’événement pour en faire un motif de rassemblement: ''Comme l’an passé, nous aurons une seule messe dans le doyenné, ici à Bouillon en l’honneur de Saint Eloi. On essaye que l’esprit ne reste pas uniquement dans la ville, mais qu’il s’étende aux paroisses voisines. On a bien réussi la fusion des communes, on peut bien arriver à fusionner les messes une fois par an!'' A ce propos, Raymond Vincent, président du Comité Saint-Eloi, et le doyen Monseur (photo), sont unanimes pour dire que la messe constitue le moment central de la manifestation. ''La messe, c’est l’élément fédérateur. Tous les gens qui viennent à l’église, même s’ils ne sont pas forcément très pratiquants, respectent ce temps de prière et y sont attachés. La Saint-Eloi, ce n’est pas que du folklore, ou une occasion de boire un verre, c’est aussi un événement spirituel, et c’est pour cela que la fête tient le coup, et qu’elle a traversé les décennies.''

Une tradition toujours bien vivante
Jadis, c’était le personnel des usines métallurgiques qui se chargeait de porter les civières. Changement d’époque, il ne reste plus qu’une usine du genre à Bouillon… De nouveaux groupements se sont proposés pour porter les gâteaux, dont la confrérie de la bière Godefroy, les pompiers ou un mouvement de jeunes de l’endroit.
En 132 ans, l’organisation de la fête ne s’est pas toujours faite sans mal. Mais aujourd’hui, tout cela fonctionne à merveille: 20 personnes, de toutes les générations, composent le comité. Chaque membre a une fonction particulière, du Suisse qui officie dans l’église, jusqu’au responsable des sarreaux. En outre, signe de la vitalité de la tradition, des rapprochements avec des confréries amies ont été mis en place. ''Nous faisons partie d’Eureloy, explique Raymond Vincent, le réseau des confréries qui fêtent Saint Eloi. Régulièrement, nous représentons Bouillon lors de festivités organisées ailleurs, comme en Provence. Des délégations nous sont également envoyées, venant de Namur, Jumet, Anvers… Nous partageons des points communs, certes… mais notre procession des pains bénis, cela fait notre spécificité et notre fierté. C’est unique en Europe.''
A.S.

La messe de la Saint-Eloi sera célébrée le 27 novembre à 10h15 en l’église de Bouillon. Deux cortèges sont prévus: un premier à 9h15 et un second à l’issue de la messe, après la distribution des pains bénis.
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