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12/9/2017
Hommage à l'abbé Malherbe, ''Li soçon des p'titès djins'' a sa plaque
L'humeur était, samedi, à l'unisson de la météo. Durant la route des plaques qui ouvre traditionnellement, à Namur, les Fêtes de Wallonie, le soleil a joué à cache-cache avec des nuages qui, en plein discours, ont arrosé la rue Rupplémont, d'une drache non pas nationale mais... régionale. La plaque en la mémoire de l'abbé Paul Malherbe a été dévoilée. Elle est apposée sur l'immeuble de l'Escholle dominicale pour les pauvres. Un moment entre rire et émotions.
Samedi, les premiers flonflons ont résonné dans les rues de Namur. Juste pour préparer les Namurois aux fêtes, aux Wallos, comme on dit maintenant. Pas encore de sonos déchaînées... ce sera pour dans quelques jours.
Une musique, une bonne humeur qui convenaient parfaitement à la ''Route des plaques''. Une route qui met à l'honneur les Namurois les plus connus. Et parmi eux, un certain Nicolas Bosret compositeur du Bia Bouquet. Mais aussi Paul Malherbe.
Disparu le 18 avril dernier, l'abbé Malherbe a été, durant des années, un incontournable de ces fêtes. Chacun se souvient de son sermon en wallon qui invitait à sourire mais aussi - et surtout - à réfléchir. La truculence du soçon faisait merveille.
Samedi, c'est une plaque à son nom qui a été dévoilée. Elle est apposée sur la façade de l'Escholle dominicale des pauvres. Un lieu où les plus défavorisés trouvent, tout au long de l'année, une oreille attentive pour les écouter, où ils peuvent laver leur linge... Le bâtiment de la rue Rupplémont abrite encore une école des devoirs. Un lieu de vie animé par des bénévoles qui n'ont pas oublié Paul Malherbe tellement présent au fil des années.
Avec beaucoup d'émotion, Eric Adam, président du CCW, Comité Central de Wallonie, s'est souvenu des moments passés dans cette Escholle des pauvres. Pendant les Fêtes de Wallonie, c'est un lieu de réjouissances par excellence. Des moments souvent partagés avec l'abbé Malherbe. ''De là-haut, tu nous regardes, j'en suis convaincu, avec ton petit sourire. Et je t'entends nous dire ''Vos n'èstan nin sots?'''' Pas un homme des honneurs l'abbé Malherbe mais bien ''Li soçon des p'titès djins'' comme indiqué sur la plaque dévoilée.
Un président qui soulignera encore l'esprit d'ouverture de ce prêtre. Bernadette, sa sœur parlera elle des petits carnets qu'il gardait précieusement et dans lesquels il inscrivait ses coups de cœur, ses coups de gueule. ''Il était toujours bienveillant envers les gens. ''
Les ''bribeux'', les mendiants étaient nombreux à le solliciter. Certains avaient parfois bu un coup de trop! Bernadette Malherbe racontera plusieurs anecdotes dont celle-ci. Alors qu'il se rendait à l'église Saint-Jean pour y célébrer la messe du dimanche, l'abbé Malherbe avait rencontré un de ces bribeux. Il lui avait promis de prendre, avec lui, une bière mais après la messe. Mais l'homme était impatient. Lors de la consécration, il interpelle, depuis le fond de l'église, l'abbé Malherbe. Sans perdre son calme, l'abbé lui dira simplement mais fermement: ''La bière est importante pour toi. La messe est importante pour moi.'' L'homme s'est tu jusqu'à la fin de la messe...
Bernadette Malherbe parlera encore d'une lettre envoyée par son frère à Mgr Mathen, alors évêque. Il y écrivait qu'il souhaitait renoncer à ses fonctions de vicaire épiscopal pour un poste de curé dans le cœur du vieux Namur. Namur qu'il connaissait comme sa poche, une ville qu'il aimait beaucoup. Il aurait sans doute apprécié, comme les participants de ce samedi, non seulement de se souvenir de tous ces soçons disparus mais aussi de pousser les portes de lieux méconnus. Les participants ont allongé leur route et sont ainsi passés par la chapelle du séminaire mais aussi par le jardin de l'Evêché.
C.B.
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