Les jours passent et à Ciney, ce mercredi 14 juillet reste "Le" sujet de conversation. Chacun se remet de ses frayeurs. Il faut continuer à déblayer, tronçonner, dégager, multiplier les démarches auprès des assureurs, engager les contacts avec les ardoisiers, vitriers... Bref, un été bien chahuté.
Un des chantiers majeurs qui devra être mené dans la capitale du Condroz c'est celui de la réparation de la collégiale classée. Il y a quelques jours, le comité d'accompagnement s'est réuni. Autour de la table: les assureurs, le service archéologie de la Région Wallonne, le service patrimoine de cette même Région Wallonne, la commission des monuments et sites, le doyen, un représentant de la fabrique d'église... Une équipe motivée consciente de l'importance de ce chantier. Chacun, lors de cette rencontre, a d'ailleurs souligné le remarquable travail réalisé par la commune de Ciney. Il s'agissait dans un premier temps de sécuriser les lieux en ne permettant pas aux personnes d'approcher de la collégiale. De hautes barrières ont été installées.
Les dégâts les plus importants sont bien sûr liés à la chute d'une partie de la tour. La toiture au-dessus du choeur a elle aussi été touchée. La toiture d'un immeuble de la rue du Commerce s'est, sous l'effet des bourrasques, détachée, a "survolé" l'hôtel de ville pour venir se figer dans le toit de la collégiale! La toiture endommagée a été bâchée.

7eme reconstruction de la tour
Les dommages principaux viennent donc de la chute d'une partie de la tour. Une tour de 65 m de haut avec dans sa partie supérieure un campanile. On estime que 24 m de cette tour sont par terre ou plutôt dans l'église et dans la chapelle latérale. Une flèche qui avait déjà bien souffert au fil des siècles. Elle a déjà été reconstruite à six reprises, ce sera le septième chantier. La dernière reconstruction date de 1976. A chaque fois, il s'agit d'une reconstruction à l'identique.
A l'intérieur, c'est impressionnant. Et le mot est faible. On pousse la porte et c'est un courant d'air qui vous accueille. On comprend très vite pourquoi: toute la partie centrale de l'édifice est à ciel ouvert. Sous les gravats, des chaises explosées. Deux cents des 500 chaises pourront être récupérées. Facile d'imaginer le drame qui aurait pu se dérouler, lors d'un office, sous les yeux du prêtre car l'autel et le choeur sont eux intacts.
La chapelle Bethléem a aussi souffert: des débris ont percé la toiture et endommagé l'intérieur. L'orgue du jubé a été relativement épargné. Bien sûr, il est couvert de poussière. Il s'agira donc de le démonter et d'examiner un à un les tuyaux. En attendant, il est emmitouflé dans une bâche. La chaufferie est intacte tout comme la chapelle de la réconciliation. Les tableaux et les statues qui se trouvaient dans l'édifice ont été très rapidement retirés tout comme le Saint-Sacrement.
Deux grues particulièrement imposantes sont sur le site. Elles permettent de retirer les gravats et de remplir les conteneurs placés à l'extérieur. Prochainement, le bâtiment ainsi éventré sera couvert. Un toit provisoire qui le protégera des intempéries. La collégiale sera reconstruite à l'identique mais le chantier prendra du temps car avant de penser reconstruction, c'est tout un dossier qu'il faut constituer.
Christine Bolinne