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25/5/2010
Fabrication d'hosties: de la farine, de l'eau et le savoir-faire des carmélites de Floreffe
La porte du Carmel à peine franchie, c'est une bonne odeur de cuisson qui vient vous caresser les narines. Le bruit, une sorte de martèlement, est important. Il est provoqué par les fers qui s'ouvrent pour recevoir la pâte, se referment pour la cuire et s'ouvrent à nouveau pour qu'elle soit retirée. Pas une minute de pause. Ce rythme, c'est celui de trois carmélites du Carmel de Floreffe, deux jours par mois. Ces jours-là, elles cuisent des hosties. Pour les opérations de conditionnement, c'est une bonne partie de la communauté qui est mobilisée.
© Diocèse de Namur
De la farine et de l'eau, ce sont les deux seuls ingrédients nécessaires à la fabrication des hosties. Simple, me direz-vous.
Soeur Monique responsable de la cuisson tempère. Si les ingrédients sont simples, ils peuvent réserver de... mauvaises surprises.
Une farine utilisée trop jeune, une eau plus chaude et c'est tout qui va fermenter plus vite. Et quand la pâte moutonne, l'expression est de nos spécialistes, ce n'est bon du tout!
Les conditions climatiques influent, elles aussi, sur la pâte. Soeur Jeanine et Soeur Myriam, sur leur journée, s'occuperont de mélanger 150 kg de farine!
Une fois que le mélange farine-eau est bien lisse, place à la cuisson. La pâte est déposée automatiquement dans les fers.
Soeur Jeanine en profite pour donner quelques explications supplémentaires: "Nous fabriquons des hosties blanches et des brunes, plus épaisses. La pâte est la même. La différence vient de la cuisson. Les brunes sont cuites plus longtemps et dans un fer plus chaud."
Un fer trop froid, ça colle. Un fer trop chaud... ça brûle. Patience et savoir-faire sont nécessaires. Soeur Monique est concentrée.
Soeur Monique, à l'aide de sa spatule, décolle les petits bouts de pâte qui dépassent: "Ce sont les bavures. Nous les donnons à la ferme pour les animaux, ils aiment ça."

Les religieuses s'activent mais sans pour autant hausser le ton ou même parler. "Elles parlent quand c'est nécessaire", précise Soeur Marcelle, la prieure. "Avant, c'était interdit. Il fallait alors faire des gestes!". Quand tout fonctionne normalement, les soeurs en profitent pour prier.
Un fer trop froid, ça colle. Un fer trop chaud... ça brûle. Patience et savoir-faire sont nécessaires
© Diocèse de Namur
200.000 hosties en une journée
En dehors des jours de cuisson, Soeur Monique continue à avoir l'oeil sur les hosties. Une fois cuites et refroidies, elles sont stockées dans une vaste armoire où l'humidité est soigneusement surveillée.
En fonction des commandes (Pâques et les communions sont autant de moments de rush), Soeur Monique découpe les plaques de pâte. "En une journée, explique-t-elle, je découpe 200.000 hosties de 30 mm de diamètre."
A l'étage, une grande pièce baignée de lumière est réservée au conditionnement des hosties. Trois religieuses, tout sourire, sont au travail. Les hosties sont vendues par cinquante.
Soeur Madeleine en compte 50 puis pèse le tout. Elle enregistre le poids et ainsi ne doit plus se livrer à un comptage fastidieux pour la suite des opérations. "Je préfère en ajouter toujours une, lance, un rien espiègle, Soeur Madeleine. Il ne faut pas voler le client!"

Soeur Marie-Antoinette s'occupe de fermer les sachets, de les souder. Soeur Hélène fait preuve d'une sacrée adresse pour emballer les hosties, les plus grandes. "En faisant ce travail, j'aime prier pour les prêtres qui vont les consacrer."
« En une journée, explique-t-elle, je découpe 200.000 hosties de 30 mm de diamètre »
Soeur Thérèse de Jésus (la photo) a longtemps préparé les grandes hosties. "Je faisais des rouleaux de cinquante et j'étais très rapide". Sa mauvaise vue l'empêche, aujourd'hui, de travailler.
© Diocèse de Namur
Elle est venue rejoindre ses amies de la communauté et en profite pour leur expliquer combien la vie au Carmel a changé. "Pendant de longues années, nous ne pouvions pas être vues des personnes qui venaient au Carmel. Nous avions un long voile noir qui nous cachait le visage. Et s'il y avait un jardinier ou un plombier dans la maison, une soeur le précédait en agitant une clochette. Nous devions alors rentrer dans nos chambres ou encore dans notre lieu de travail".
A ses côtés, Soeur Marie-Victor, 99 ans (seconde photo). Elle vivait avec Soeur Marie-Antoinette au carmel de Sorinnes qui vient de fermer. Elle ne s'est jamais occupée des hosties, ce qu'elle préfère c'est la peinture. Elle peint toujours de très jolis tableaux.
Soeur Marie-Bernard s'occupe de la gestion de cette petite entreprise. Elle est comptable. Le carmel de Floreffe n'est pas le seul à fabriquer des hosties. "Nous veillons à harmoniser les prix, précise Soeur Marie-Bernard." Pas question donc de se faire concurrence.

Temps de prière
En dehors de ce travail, la prière tient une place bien évidemment très importante dans la vie de ces dix carmélites. Elles prient environ 5 heures par jour. A cela, il faut encore ajouter les temps de prière personnelle et l'eucharistie. "C'est notre vie raconte Soeur Marcelle, la prieure. Beaucoup de personnes viennent nous demander de prier pour elles, pour leurs proches. Régulièrement, nous avons des petits mots glissés dans notre boîte aux lettres. Ils viennent souvent d'enfant, c'est très émouvant."
Les Carmels n'avaient, au départ, aucun lien avec l'extérieur si ce n'est derrière une lourde grille. Le dernier concile a fait évoluer les choses. Aujourd'hui, les carmélites de Floreffe aiment accueillir les jeunes qui participent à des retraites dans le cadre, par exemple, d'Antenne-Jeunesse. Des jeunes qui passent un temps avec les religieuses, partagent leur vie. Il y a aussi les enfants du catéchiste qui ont trouvé au carmel, un hébergement. Et puis tous ceux et celles qui y suivent les offices. La chapelle sert pour les messes paroissiales (le dimanche à 10h45, en semaine à 18h30, le jeudi à 10h et le samedi à 8h30).

Christine Bolinne
Les Carmels n'avaient, au départ, aucun lien avec l'extérieur si ce n'est derrière une lourde grille. Le dernier concile a fait évoluer les choses
Le carmel se situe 5, rue du Carmel à Floreffe.
Tél: 081/44.43.64.
E-mail: carflo@skynet.be.
Site du Carmel: carflo.be
Site d'Antenne-Jeunesse: http://users.belgacom.net/bn660247


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