Educateurs, psychologues, personnel administratif, bénévoles se mobilisent, au fil des jours, pour que le quotidien de ces handicapés mentaux (le plus jeune a 24 ans et le plus âgé 63 ans) soit le plus épanouissant possible. Tous travaillent pour l'Arche, une communauté fondée, en France, par Jean Vannier. L'Arche prend en charge des personnes handicapées mentales, des adultes qui souffrent d'un handicap léger, modéré ou sévère. Comme dans toutes les maisons de l'Arche, l'accent est mis sur l'accueil, le partage, la simplicité tout en respectant les convictions de chacun.
A l'Arche, le handicap n'est pas vécu comme un obstacle à l'épanouissement de la personne. Chacun y a sa place et sait qu'il est important pour l'autre, qu'il peut lui apporter un plus dans la vie. Il s'agit ainsi de valoriser la personne, de donner un sens à ses actes. Au centre de jour, ils sont, par exemple, conviés à participer au cannage de chaises. Certains ne pourront que découper le cannage défraîchi, abimé. D'autres mèneront à bien des opérations plus pointues. Le message? Tous sont indispensables au fonctionnement de l'atelier. La fabrication du pain est aussi au programme: un travail réalisé au centre spirituel de La Pairelle à Wépion. Une fois par semaine, tous se retrouvent encore pour une activité sportive. Régulièrement, ils reçoivent des visites comme ces jeunes qui terminent leurs humanités. Des rencontres intéressantes, riches pour tous.

La vie de Monsieur et Madame Tout le Monde
L'Arche dont les listes d'attente sont quasi interminables veille encore à ce que les pensionnaires aient une vie la plus normale possible. Un jeune quitte sa famille pour rejoindre l'école. L'adulte part le matin pour son lieu de travail. C'est ce même canevas de fonctionnement que l'Arche applique. Les résidents des deux foyers - ils sont treize - quittent le matin le Tournesol ou le Bartrès pour l'atelier Le Lumçon. Des résidents des maisons de l'Arche peuvent aussi être occupés dans d'autres ateliers. Au centre de jour, ils retrouvent encore des pensionnaires d'autres centres, des personnes qui vivent en famille... On évite ainsi de fonctionner en vase clos. Et au retour, le soir, autour de la table, ils échangent sur la journée passée... Une vie aussi proche que possible de celle de ''Monsieur et Madame Tout le Monde.''

Ils viennent du monde entier
L'équipe de l'Arche avec laquelle l'évêque a pu longuement discuter peut aussi compter, dans son fonctionnement au quotidien, sur les bénévoles. Des hommes et des femmes qui passent du temps avec les pensionnaires, cuisinent, assistent lors des ateliers... Il y a aussi des bénévoles un peu particuliers. Après les humanités, entre deux cycles de l'enseignement supérieur, avant de se décider sur leur avenir professionnel, certains jeunes s'accordent une pause. Actuellement, ils sont trois venus de Lituanie, d'Allemagne et de Suède à vivre dans les foyers de l'Arche: une aide précieuse pour les éducateurs. Ils y travaillent bien sûr mais ils sont avant tout des compagnons de vie pour les résidents handicapés. Ils sont là pour les assister dans la préparation des repas, regarder avec eux la télévision, jouer à un jeu de société... Ensemble, ils vont au cinéma, partent en vacances... ''C'est une découverte, un véritable enrichissement pour les jeunes qui en sortent grandis comme pour nos résidents. Ça pétille: impossible ainsi de s'enliser dans la routine, précise Mme Annick Hocqué co-directrice de l'Arche avec Astrid de Viron. Et à chaque fois, c'est le déchirement lors des adieux...''

Christine Bolinne
L'Arche fonctionne avec des bénévoles. Si vous êtes tentés par ce projet n'hésitez pas à rejoindre la communauté. L'Arche est aussi à la recherche de familles d'accueil qui peuvent recevoir, le temps d'un week-end, ses pensionnaires. Pour plus de renseignements: 081/22.13.22 ou secretariat.namur@larche.be