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13/11/2012
Balade dans la vie du plus Namurois des Namurois: l'abbé Malherbe
Rencontrer l'abbé Paul Malherbe, c'est la certitude de passer un bon moment: sa mémoire est infaillible et il a un sens inné pour raconter les nombreuses histoires qui ont émaillé sa vie. Voilà sans doute pourquoi, à un moment de sa vie, avant de se tourner vers la prêtrise, il a hésité entre être clown ou journaliste! Dix années comme vicaire épiscopal avec pour mission de mettre en place, dans les doyennés, les conseils pastoraux, de nombreuses autres années, souvent aux côtés des plus démunis dans les paroisses de Saint-Jean et de Saint Jean-Baptiste à Namur l'ont comblé. Depuis quelques mois, il goûte aux plaisirs de la retraite. S'il replonge régulièrement dans ses souvenirs, l'abbé Malherbe aime avant tout beaucoup lire. Sur la table, devant lui, plusieurs livres se rapportant au concile, à Vatican II.
L'abbé Paul Malherbe, c'est le soçon, l'ami de tout. Il en est bien sûr très heureux tout en reconnaissant que la durée d'une simple course, dans le centre ville, peut être considérablement allongée en fonction de ses nombreuses rencontres. ''Alors, j'ai mon plan B'' lance-t-il. L'itinéraire mis en place par notre Bison Futé namurois lui permet de contourner certains endroits stratégiques!
Des soucis de santé l'ont forcé, voici quelques mois maintenant, à renoncer à une charge de paroisse. Une décision loin d'être évidente à prendre. Aujourd'hui, il a passé la main au père Michel Hermans. Et il sait que la porte de l'église Saint-Jean lui est toujours largement ouverte pour célébrer quand il le souhaite. Plus que jamais, l'abbé Malherbe a du temps pour lui. Pour écouter, par exemple, de la musique tout en précisant ''pas toutes les musiques, pas celles qui font boum-boum''. Pour plonger dans ses souvenirs aussi. Il peut compter sur une mémoire phénoménale pour leur rendre vie. Des souvenirs mais aussi des anecdotes racontées par des amis prêtres sont déjà soigneusement notés dans des cahiers. Le début d'un livre ou plutôt de la pléiade à la mode de l'ami Paul?

''Ils avaient l'air si heureux''
Ses yeux brillent lorsqu'il évoque sa petite enfance, à Salzinnes. Il garde le souvenir, les jours de neige, de descentes vertigineuses en luge. ''Aujourd'hui, dès qu'il tombe un flocon, on déblaie immédiatement. A ce moment-là, la Ville plaçait des ballots de paille contre les arbres pour éviter les accidents. Il y avait un monde fou.'' Les joyeux kamikazes partaient du haut de la citadelle. Les souvenirs s'égrènent à toute vitesse. Arrêt ensuite sur les visages de deux religieuses soeur Madeleine et soeur Mélanie, institutrices de maternelle: ''Elles nous demandaient de transformer des bouts de tissu en charpie... Pourquoi? Ça je ne sais pas''. De ses humanités chez les jésuites, il ne garde que de bons souvenirs. Bon élève, il excellait dans toutes les matières sauf en math...
Dans son for intérieur, il savait qu'un jour, il serait prêtre. Il s'en était ouvert à sa maman: ''Je voyais les jeunes vicaires de Salzinnes et je trouvais qu'ils avaient l'air tellement heureux. Un jour, j'ai été convoqué dans le bureau d'un jésuite: il m'a dit: 'viens chez nous, on fera de toi quelqu'un de bien'. Et j'ai répliqué aussi sec: ''non je ne deviendrai pas Jésuite, j'irai en paroisse.''

Tous des momies
La rhéto terminée, il travaille avec son oncle, entrepreneur. Paul Malherbe s'applique donne le meilleur de lui-même ''mais je n'y connaissais rien!''C'est donc avec soulagement qu'il abandonne briques et béton pour entrer au séminaire. Après deux années de philosophie, il doit faire son service militaire. Là, il a l'oeil qui frise! Tous les futurs prêtres effectuaient leur service à Alost. Service adapté puisqu'ils ne portaient pas les armes. Le quotidien comprenait des cours de théologie. Pour le reste, il se résumait à apprendre à marcher au pas et à apprendre l'art du bandage. ''On faisait tout pour ne pas y arriver. Et pour les bandages, qu'importe la blessure, notre victime était transformée en momie.'' C'était aussi le temps de blagues dignes des potaches qu'ils étaient...

Course d'escargots au séminaire
Retour, une fois la fin du service, au séminaire pour quatre années de théologie. Le Paul Malherbe tel qu'on le connaît avide de bons mots, toujours prêt à rire et à faire rire était déjà comme ça durant ses études, son service... Il a ainsi fait partie des séminaristes, privés d'excursion, qui ont remplacé la sortie par une journée rythmée par des courses d'escargots. Et chacun (les escargots) avait son dossard.
Ordonné en 1960, il est envoyé par l'évêque de l'époque à Rome pour y effectuer une licence en théologie. ''J'ai alors été professeur de religion à la TEC comme on disait alors. Rien à voir avec les bus, c'était l'institut technique de Namur.''
Il devra encore patienter avant de vivre dans une paroisse. Mgr Charue se devait de mettre en application les décisions du Concile Vatican II. Parmi elles, l'installation de conseils pastoraux, un par doyenné. Mgr Charue désigne l'abbé Malherbe comme vicaire épiscopal et lui confie cette mission. Ni l'un ni l'autre ne savent trop comment s'y prendre. Alors le vicaire épiscopal Malherbe décide d'aller sur le terrain de rencontrer les prêtres, les laïcs, de participer aux réunions. Son agenda déborde il est partout de Gembloux à Virton en passant par Vielsalm et Dinant.

Un homme de terrain
''Le premier voyage que j'ai fait, c'était au volant de ma 2CV: je suis allé à Neufchâteau. Après la réunion, j'ai oublié que j'étais venu en voiture et je suis allé à la gare reprendre le train! J'ai alors décidé de vendre mon auto et de faire tout mes déplacements en train ou encore en faisant du stop. Souvent, je passais la nuit chez les doyens. C'est vraiment comme ça que j'ai appris à connaître le diocèse.''
Au départ de Mgr Charue, il reprendra, sous l'épiscopat de Mgr Mathen, les mêmes fonctions. L'abbé Malherbe se cale dans son fauteuil, le geste est large et il prend une voix rocailleuse pour imiter Mgr Blaimont, vicaire général, un homme parfois un rien déconcertant mais qui savait le faire rire.
''Après dix ans comme vicaire général, j'ai demandé pour aller enfin en paroisse. '' Il s'est ainsi retrouvé dans le vieux Namur avec la charge des paroisses Saint-Jean et Saint-Loup. Un homme au grand coeur, à l'écoute de l'autre qui a su faire des merveilles. A cette époque là le visage du centre ville était bien différent: beaucoup de familles italiennes, siciliennes y vivaient encore. Des gens qui avaient parfois des difficultés à la fin du mois. Petit à petit, l'idée d'offrir un bol de soupe a été lancée. Une fois par semaine, la salle à l'avant du presbytère, à front de la rue du Collège était ouverte aux plus démunis. Aujourd'hui elle l'est tous les jours et parmi ceux qui viennent se réchauffer beaucoup de SDF, des jeunes dont certains accros de la drogue.
Christine Bolinne
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