''La Parole de Dieu, c'est le fondement de tout'' martèle d'emblée l'abbé Henri Bastin. Et de lire un passage de la Lettre de saint Paul aux Romains: ''Comment invoquer le Seigneur sans d’abord croire en lui? Et comment croire sans d’abord l’entendre? Et comment entendre sans prédicateur? Et comment prêcher sans d’abord être envoyé?'' Ainsi la foi naît de la prédication et la prédication se fait par la parole du Christ (Rm 10, 14-17). Paul pose tout simplement devant nous la Parole de Dieu!''
Tout au long de son enseignement, l'abbé Bastin soulignera, pour son auditoire, combien la lectio divina est le chemin le plus simple pour mener à Dieu. Un chemin, et le conférencier insiste, accessible à tout un chacun qu'importe sa formation. ''Il s’agit assurément d’un chemin privilégié d’Alliance avec notre Dieu: d’Alliance transformante!''
La lectio (la lecture), la meditatio (la méditation), l'oratio (la prière) et la contemplatio (la contemplation) sont les temps forts d'une lectio divina. C'est la lecture du dimanche qui suit cette rencontre autour de la Parole de Dieu que les participants s'approprient. Une appropriation qui mènera jusqu'à un dialogue avec Dieu: que me dit-il?, que m'apporte-t-il à travers ce texte? Et moi, qu'est-ce que je veux lui dire? Ce sont de petits groupes qui sont constitués afin que chacun ose prendre la parole... Mais ce n'est jamais obligatoire.

Accessible à tous
L'Homme d'Eglise avait beau être convaincu que faire passer la Parole de Dieu parmi le plus grand nombre était ''LA'' solution pour (r)amener des gens dans les églises, il s'agissait encore de trouver la méthode qui allait convenir à tout le monde. Il applique la méthode Vigan venue des Philippines. Un animateur de réunion - formé - mène la soirée afin qu'elle reste un moment de lecture de la Parole de Dieu et pas de rencontre. Une lectio divina accessible à tout un chacun, à tous les ''pauvres'' aime-t-il encore dire: ''J’entends aussi par pauvres, et peut-être même d’abord, dans le contexte qui nous occupe, le tout-venant: ce tout-venant qui vit comme tout le monde, ce tout-venant qui n’a rien de particulier à faire valoir; en fait les gens banals de nos villes et de nos villages - non pas banals en fait, mais banals selon le regard du monde - les gens banals des paquebots de nos églises paroissiales…: ces gens banals aujourd’hui de plus en plus éloignés de la Parole de vie, dès lors qu’on risque de ne pas les prendre assez en compte dans l’annonce de cette Parole… ''
L'abbé Henri Bastin qui est encore doyen de l'Ardenne (Stavelot, Malmedy, Spa) voit, depuis plusieurs années maintenant qu'il a mis au point ces groupes de lectio divina les bienfaits. Points positifs pour les participants mais aussi pour l'Eglise. Dans la vingtaine de groupes qui fonctionnent, aujourd'hui, dans le diocèse de Liège, plusieurs personnes ont décidé d'être actives dans l'Eglise. Un monsieur très réservé est ainsi devenu, lecteur. Et ce n'est qu'un exemple. L'abbé Bastin n'est pas peu fier d'avoir réussi à créer un réseau entre les participants à ces séances de lectio divina. Les gens ont appris à s'apprécier, des amitiés sont ainsi nées.
Il terminera en ajoutant encore que, pour lui: ''La lectio divina est comme un sentier, comme un humble vase, comme la modeste pourvoyeuse … Mais encore et surtout, la lectio divina est comme la petite servante qui, cuillerée après cuillerée, bouchée après bouchée, n’attend que de donner patiemment aux enfants que nous sommes (tous!) le goût de la Parole… Et voilà que ceux qui se laissent nourrir en viennent petit à petit à dire: ''Encore, encore!''… Et ils n’ont qu’une hâte, c’est que d’autres y goûtent…
J’en suis témoin de plus en plus: c’est à partir de ce goût partagé jour après jour que nos communautés se renouvellent et deviennent missionnaires, engagées et engageantes…''
Deux enseignements qui ont su intéresser. Reste maintenant, à mettre en pratique.