Durant les vacances, les séminaristes se doivent de consacrer un tiers du temps à une mission pastorale, un autre tiers étant réservé à la formation. Le tiers restant étant lui destiné à la détente. Fabian Mathot, étudiant en 4eme théologie, Quentin Collin inscrit en deuxième philosophie et Justin Bailly qui entre en 1re philosophie ont choisi de vivre leur mission pastorale en dehors de nos frontières. Ils ont séjourné à Lourdes et sont ravis de ce qu'ils y ont vécu. Ils ont choisi ce lieu sur base du récit de séminaristes qui, les années précédentes, avaient déjà passé ce temps de formation dans la cité mariale. ''Nous aussi on en parlera autour de nous'' souligne, avec enthousiasme, Fabian Mathot. Durant les vacances d'été, chaque séminaire a la possibilité, d'envoyer trois de ses étudiants à Lourdes. Des Français, des Italiens, des Belges, des Allemands... s'y retrouvent et se partagent les tâches à remplir. Et elles sont nombreuses.
Chargés de guider les pèlerins d'un jour, les séminaristes ont tout d'abord relu la vie de Bernadette, le déroulement des apparitions de la Vierge à cette jeune fille... Des pèlerins soucieux de mettre leurs pas dans ceux de Bernadette qu'ils se devaient de renseigner au mieux. Les séminaristes les ont ainsi emmenés là où la catéchèse sur le message de Lourdes était donnée. Ils étaient encore à leurs côtés, l'après-midi, pour le chemin de croix. Une visite qui passait également par les lieux majeurs dans la vie de Bernadette: là où elle vivait, l'église où elle a été baptisée...
Des pèlerins toujours très heureux d'avoir, pour guides, de futurs prêtres. Et ils n'ont pas hésité, à bien des reprises, à les féliciter pour leur choix de vie. Quentin Collin: ''Ils nous ont dit combien la société d'aujourd'hui avait besoin de prêtres. Ça fait chaud au coeur.'' Les contacts avec les visiteurs, avec les pèlerins ne s'arrêtaient pas là. Une fois par jour, en tant qu'acolytes, ils assistaient le prêtre lors d'une célébration. Une trentaine de minutes avant l'office, les séminaristes, en aube, étaient déjà présents sur le parvis de la basilique pour accueillir les fidèles. ''Beaucoup, confie Justin, venaient nous parler. Des personnes m'ont aussi confié des intentions de prière. C'était encore là un moment d'écoute.''

Piscinier: une mission au coeur de la foi
Fabian et Quentin, tous deux du diocèse de Namur et Justin, du diocèse de Tournai ont été aussi chargés de missions plus spécifiques. Quentin a été durant plusieurs jours piscinier. Son rôle: accompagner les personnes qui viennent se baigner. La Vierge a dit à Bernadette Soubirous, c'était le 25 février 1858: ''Allez boire à la fontaine et vous y laver.''Depuis, ils sont plus de 300.000, chaque année, à se plonger dans ces baignoires de marbre. Pour les pèlerins, il s'agit souvent d'une première démarche avant la confession. Pour les hospitaliers, ce travail est physique. Ils sont présents pour aider des personnes malades, moins valides... Mais pas seulement, c'est encore une démarche de foi. Quentin comme tous les autres hospitaliers proposait à la personne de faire un signe de croix, de prier un court instant la Vierge ou encore sainte Bernadette. ''A plusieurs reprises, je me suis senti fort petit devant la foi qui se lisait dans les yeux. Un papa est venu se baigner avec son enfant, il était en pleurs.''
L'émotion de Fabian Mathot est elle aussi palpable lorsqu'il raconte les temps de prière qu'il a animés. ''Avant que les hospitaliers prennent en charge les personnes à baigner, ils se retrouvaient quelques minutes pour prier. Je lisais un passage de la Parole de Dieu que je commentais. Je me retrouvais face à une cinquantaine de personnes qui donnaient de leur temps. C'est impressionnant. Pour moi, il s'agit-là d'une des plus belles expériences de Lourdes d'avoir pu vivre ces actes de foi.''
Justin, le plus jeune des trois séminaristes, a lui aussi vécu pleinement ce passage dans la cité de Marie. Il a eu l'occasion de témoigner, de parler de sa vocation. Il a encore fait partie de la chorale présente lors des célébrations. ''J'ai aussi récité le chapelet qui est retransmis, chaque jour, par KTO, en direct de la grotte.'' Un passage qui lui a valu d'être reconnu alors qu'il se trouvait dans la cité mariale. Beaucoup l'apostrophaient d'un ''Je vous ai vu à la télévision.''
Les diocèses de Namur et de Tournai étaient encore en pèlerinage à Lourdes, cet été. Les séminaristes ont accordé une attention tout particulière à ''leurs'' pèlerins. Ils étaient également aux côtés des ados qui eux aussi étaient en pèlerinage dans la cité mariale. Alors qu'ils séjournaient à la maison Marthe et Marie, Fabian, Quentin et Justin ont rencontré des prêtres français, ordonnés en juin. L'Eglise de France envoie, chaque année, pendant une quinzaine de jours, à Lourdes, ses jeunes prêtres pour qu'ils puissent se familiariser avec le sacrement de réconciliation avant d'aller en paroisse. Durant tout ce séjour, les temps de discussions ont été aussi riches que diversifiés.
Des journées bien chargées qui se terminaient le plus souvent entre séminaristes francophones. Et comment mieux décompresser qu'en se racontant les demandes souvent cocasses des touristes. Un touriste se préoccupait ainsi de savoir où il allait pouvoir louer un scooter. Un autre interrogeait sur les musées à visiter sur place. Fabian, Quentin et Justin ont encore du mal à réprimer un fou rire lorsqu'ils se remémorent la demande d'un touriste. Celui-ci voulait juste connaître l'heure des miracles...
Christine Bolinne