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4/4/2012
L'EPES A BESOIN D'UN SOUTIEN FINANCIER
A Lourdes, ces élèves de l'enseignement spécialisé veillent sur les pèlerins
Cette année encore, une quinzaine d'élèves de l'EPES Reumonjoie Clair-Val (Suarlée) vont accompagner, à Lourdes, des pèlerins. Ces jeunes à qui la vie n'a pas toujours fait de cadeaux vont porter les bagages, assurer le brancardage des moins valides, veiller aux repas, assurer l'entretien des lieux... Catherine Guillaume, l'une des accompagnatrices, sait qu'au retour ses élèves auront changé: ils auront gagné en confiance en eux, bénéficié de la tendresse des seniors... Seule ombre au tableau: les finances. Ces jeunes appartiennent, le plus souvent, à des familles dans la difficulté. Enseignants et organisateurs de ce voyage, espèrent que de généreux sponsors se feront connaître d'ici le départ.
Le plus souvent, ces garçons et ces filles se sentent très dévalorisés: ils ont une piètre image d'eux. Des jeunes inscrits dans l'enseignement spécialisé qui rencontrent bien des difficultés scolaires. Ils savent déjà que leur formation ne leur permettra d'exercer que des métiers de base. A cela s'ajoute un environnement familial qui peut être difficile. Changer l'image qu'ils ont de la société et l'image que la société peut avoir d'eux voilà le défi relevé par quelques professeurs. Entre le 24 et le 30 mai, des élèves de dernière année iront à Lourdes. Leur mission: venir en aide aux pèlerins moins valides en poussant les fauteuils, en les conduisant aux offices...

Sur la route de Lourdes
Professeur d'arts plastiques durant de nombreuses années, Catherine Guillaume (à droite de la photo) accompagne aujourd'hui, les élèves sur les lieux de stage, recherche des entreprises qui peuvent les accueillir... Et depuis quelques années maintenant, elle les mène plus loin encore. Avec d'autres enseignants, elle emmène ses élèves à Lourdes.
Tout a commencé il y a quelques années quand la Ville de Namur, dans le cadre du projet Patchwork, envoie de nombreux jeunes en Afrique. L'EPES grâce à un soutien financier s'associe au projet. Elèves et professeurs pensaient bien, une fois sur place, travailler à la rénovation d'une école. Au lieu de travailler, ils ont surtout fait du tourisme. ''Notre guide nous a dit: 'avant d'aider l'Afrique, il faut comprendre les Africains'... Il avait raison''. Ces paroles, Catherine Guillaume ne les a jamais oubliées. C'est encore en Afrique qu'elle se prend une véritable gifle: une élève bouleversée face à la mer. Elle se demandait ce que c'était... elle ne connaissait pas. Dans la tête de ce professeur l'idée de leur faire découvrir la montagne, après la mer, germe peu à peu.
Restait à la concrétiser: pas simple. Profondément chrétienne, elle confie, dans ses prières, son projet. Et puis, une évidence: c'est à Lourdes qu'elle doit aller avec les jeunes. Les portes s'ouvrent devant elle: la direction de l'EPES donne son accord, des collègues s'enthousiasment, prêts à l'épauler. Les Pèlerinages Namurois s'occupent de l'organisation. Une mission qu'ils remplissent aujourd'hui encore et toujours avec le même professionnalisme et la même générosité.

''Tu nous a invités, à toi de jouer!''
En mai prochain, élèves et professeurs rejoindront Lourdes pour la 7eme fois. Et à l'arrivée Catherine Guillaume adressera, comme lors de chaque voyage, le même message à la Vierge Marie: ''Tu nous a invités, à toi de jouer.''
L'équipe accompagnatrice de Clair-Val est confiante. Tout se déroule toujours au mieux malgré, souvent, des levers aux petites heures, des tâches physiques... Il s'agit d'aider les hospitaliers, les brancardiers. Ils sont là par exemple pour pousser les voiturettes et à Lourdes, tout est loin d'être plat... Il faut aussi être présent pour aider les moins valides à manger. Et il y a surtout une présence auprès des personnes avec, à chaque fois, une belle complicité qui s'installe. Les pèlerins apprécient l'humour des jeunes. Beaucoup de jeunes découvrent la richesse d'un partage avec des seniors.

La religion, souvent une découverte
On ne peut exclure, d'un tel séjour, le côté religieux. ''Ils n'aiment pas suivre le cours de religion mais à Lourdes, c'est différent, confie Catherine Guillaume. Ils remarquent des gens qui prient et pour beaucoup c'est une première. Un jeune avait pris l'habitude de secouer la personne dont il s'occupait lorsqu'elle fermait les yeux à la messe. Lui, il pensait qu'elle s'endormait. La personne a dû lui expliquer qu'en fait, elle priait... Nous sommes tous à des étapes différentes de notre cheminement. Je n'ai pas envie de les forcer à assister aux offices. Même s'ils préfèrent rester, au soleil, sur cette esplanade baignée des prières des autres, de cette ambiance particulière, je sais qu'ils reçoivent quelque chose.'' L'abbé Goffinet, directeur des Pèlerinages Namurois est souvent présent à Lourdes en même temps que les jeunes. ''S'il évoque la Vierge, il parle aussi de Bernadette. Elle ressemble à mes élèves, souligne Catherine Guillaume, sa vie n'a pas été simple.'' Des propos qui touchent.
Le coût du voyage est de 200 euros, ils doivent en payer 100 et le restant étant financé par des soupers, des soirées... A quelques semaines du départ, les caisses ne sont pas aussi remplies que prévu. Toute l'équipe n'a qu'un espoir: celui que des personnes sensibilisées par cette véritable aventure humaine apportent leur contribution. Vous avez envie de les aider? EPES Reumonjoie Clair-Val, rue de la Sapinette, 43 à Suarlée: 081/40.31.77 (un numéro à former après les vacances de Pâques).
Christine Bolinne

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