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16/7/2013
De l'abbaye de Leffe à Rio, trois Frères brésiliens participent aux JMJ
Ils sont intarissables. Avec leur bel accent chantant, Frère Gabriel, Frère Michaël et Frère Israël racontent leur pays, ou plutôt ils parlent des Brésiliens. Des Brésiliens qui ont un coeur grand comme ça, toujours prêts à accueillir, à ouvrir leur porte aux visiteurs. Même dans une famille très pauvre, le voyageur sera reçu comme un roi. Ces trois frères brésiliens, qui font partie de la communauté des Prémontrés de Leffe, accompagnent actuellement les jeunes au Brésil pour vivre les JMJ. Avant le rendez-vous de Rio avec les jeunes chrétiens du monde entier, ils séjournent d'abord à Goias.
Quelques jours avant leur départ, c'était de l'impatience, mais aussi beaucoup de fierté que l'on pouvait percevoir dans les propos de ces trois frères brésiliens. Fierté de permettre à de jeunes Belges de se rendre compte de la richesse de coeur de tout un peuple. Frère Gabriel (25 ans), Frère Michaël (29 ans) et Frère Israël (42 ans) ont quitté le Brésil il y a quelques années maintenant pour vivre, en bordure de Meuse, à Leffe. Tous ont un parcours différent. Aujourd'hui, ils sont en formation à l'IET sauf Frère Gabriel. Chanteur professionnel dans son pays, il va se perfectionner, dès la rentrée, à l'Imep.
Pendant plusieurs mois, ils ont vécu de près la préparation des JMJ aux côtés de Père Hervé. Père Hervé, chanoine Prémontré de Leffe est comme il se décrit lui-même un routard des JMJ. Depuis 1987, il a participé aux différentes éditions de ces Journées Mondiales de la Jeunesse. Cette année, il est bien évidemment à Rio. Il a beaucoup travaillé avec l'équipe belge qui emmène tous ces jeunes à l'autre bout du monde.
Ses confrères lui ont énormément parlé du Brésil, le plus vaste pays d'Amérique latine. Frère Gabriel, Frère Michaël et Frère Israël habitent chacun une région bien différente. ''Le Brésil est tellement grand que l'on a coutume de dire, chez nous, que chaque région correspond à un pays propre avec ses traditions, avec sa cuisine...'' explique Frère Israël. Pour les trois, ces JMJ sont une première. Frère Michaël: ''J'y vais parce que c'est au Brésil.'' Les deux autres acquiescent.

La grande famille brésilienne
''Je ne veux pas que les gens n'aient comme image du Brésil que ce qui est diffusé à l'occasion du carnaval. La réalité est bien plus belle.'' Le Père Hervé est ainsi très heureux de la manière dont la délégation belge a préparé ces Journées Mondiales de la Jeunesse. La délégation belge est d'abord de passage par Goiás, là où est installé Mgr Rixen, un évêque d'origine liégeoise. Les jeunes y partagent le quotidien des Brésiliens des favelas, des bidonvilles. Ils sont au contact direct des familles. Ils accompagnent des équipes de visiteurs de malades, travaillent dans les champs... ''Les jeunes sont associés à des activités qui sont organisées par les paroisses très actives dans ce pays. Nous voulions qu'ils partagent la vraie vie des Brésiliens'' ponctue le Père Hervé.
Les frères qui parlent bien évidemment le portugais, la langue nationale, vont s'avérer être une aide précieuse lors des contacts. Frère Michaël tempère: ''Chez nous, ne pas connaître la langue n'est pas un obstacle. Les gens sont très chaleureux et avec des gestes on se débrouille très bien!''
Frère Israël insiste justement sur ce côté chaleureux du peuple brésilien: ''Nous avons le sens de la famille.'' Très vite, en parlant avec ces Prémontrés on se rend compte qu'il s'agit de la famille au sens très, très large. Les voisins, les amis d'un jour deviennent les amis de toujours. Qu'importe si les fins de mois sont difficiles celui qui passera la porte recevra le meilleur. ''Il ne faut surtout pas que les jeunes offrent de l'argent aux familles, elles seraient gênées. Par contre, s'ils apportent un souvenir, comme un Manneken Pis par exemple, il figurera dans le sanctuaire familial pour toute la vie.''
''Ce qui devrait sans doute toucher les jeunes c'est de voir qu'au Brésil les églises sont bondées. La dimension pastorale est très importante, très active'' ajoute Frère Israël.
''Je ne souhaite pas que les jeunes aient l'impression qu'ils ne feront que la fête'' ajoute le Père Hervé. ''Mais le Brésil est une grande fête'' ajoute, l'oeil rieur, Frère Israël. Les Belges reviendront plus riches, plus forts de ces JMJ. Energie reçue lors des activités programmées pour tous mais aussi de ces rencontres avec des hommes et des femmes, des jeunes et des moins jeunes, pour qui le quotidien n'est pas toujours ''un long fleuve tranquille.'' Une approche de la vraie vie, celle de nombre de Brésiliens lors des pré-JMJ et des JMJ. Le Père Hervé de conclure: ''Pour moi ces journées à Goias sont indispensables avant de rentrer dans une organisation gigantesque.'' Des Belges qui pourront, de retour au pays, jouer leur rôle de missionnaire (thème de ces journées). Ils témoigneront d'une foi tellement vivante.
Christine Bolinne
Photo: Frère Michaël, Frère Gabriel, Père Hervé et Frère Israël.
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