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15/10/2019
Après 22 ans, le doyen Pierre Renard quitte Ciney pour Beauraing
Samedi après-midi, à quelques heures d'annoncer, à ses paroissiens, son départ de Ciney pour Beauraing, le doyen Pierre Renard est serein. Emu toutefois même si son départ n'aura pas lieu avant janvier 2020. ''J'entame ma 22e année comme doyen de Ciney. Je savais que je pouvais être appelé à partir. Je ne possède pas le doyenné de Ciney, je suis un serviteur.''
Le texte de l'annonce de son départ du doyenné de Ciney - annonce faite dimanche lors de l'eucharistie -, l'abbé Pierre Renard, 62 ans, l'a soigneusement préparé. Une manière pour lui de déjà familiariser les paroissiens à son départ bien sûr mais aussi de les remercier pour toutes ces années. Le doyen est également soucieux que son successeur, ''celui, comme il dit, que le Seigneur enverra'' arrive dans les meilleures conditions.
Des paroissiens qui, avec lui, ont traversé des moments chargés en émotion. Le plus marquant a été, le 14 juillet 2010, l'orage accompagné d'une tempête qui a fait beaucoup de dégâts emportant dans une bourrasque plus forte que les autres, le clocher de la collégiale, l'emblème de la Ville. Un dossier de reconstruction qui allait monopoliser les énergies. L'abbé Renard: ''Heureusement, j'ai pu bénéficier, dans la fabrique d'église, de gens compétents.'' Le doyen se devait néanmoins d'être présent lors de très nombreuses réunions. Cela prendra huit longues années pour que le culte soit, à nouveau, célébré dans la collégiale. Le 9 septembre 2018, Mgr Vancottem, alors évêque, y présidait l'eucharistie et se chargeait de bénir les nouveaux lieux. ''Je suis content de ne pas laisser un tel dossier à mon successeur'' ponctue encore l'abbé Pierre Renard.
En évoquant les souvenirs d'un long passage dans la capitale du Condroz, l'abbé Renard épingle encore l'arrivée d'une communauté nouvelle, Famille Marie-Jeunesse. Une communauté venue du Québec et qui s'investira beaucoup dans la vie paroissiale avant de repartir vers le Canada. Autre départ, celui du Mont de la Salle, des Frères des écoles chrétiennes, une véritable institution à Ciney. Arrivée du Chemin néocatéchuménal. Un doyen également ravi d'avoir pu instaurer l'adoration permanente. ''Aujourd'hui, les personnes peuvent venir nuit et jour à la collégiale. Après sa destruction partielle et les travaux, l'adoration avait lieu dans un local commercial inoccupé. Cette chapelle d'adoration est une clinique pour se refaire.''

''Je ne me voyais pas doyen''
Avant d'être désigné doyen de Ciney, l'abbé Pierre Renard aura été vicaire à Havelange puis curé à Ohey et Haillot où il aura en charge la paroisse de Flostoy. ''C'était la paroisse de notre enfance, souligne-t-il, pour moi c'était très émouvant.'' La famille Renard est originaire de Montegnet, près de Flostoy. A l'issue des humanités, le futur doyen s'inscrit au Séminaire de Namur pour débuter la philosophie tout en se formant pour devenir régent littéraire. Alors qu'il jongle entre les cours et les syllabi, il traverse une période de doute, ''une crise de foi'' comme la qualifie l'abbé Renard. Il arrête tout et travaillera durant une année dans la ferme familiale. La famille quittera Montegnet pour Schaltin et Pierre Renard reprend le chemin des auditoires. Il termine son régendat. Durant cinq ans, il enseignera ainsi le français, la religion et l'histoire à des jeunes de l'école Saint-Joseph à Ciney. De cette période, il ne garde que d'excellents souvenirs.
Durant ces années, il a la certitude qu'il doit reprendre ses cours au séminaire. Il est ordonné prêtre alors qu'il a 31 ans. ''Mon frère Philippe a été ordonné prêtre un an avant moi. Le jour de mon ordination, il m'a imposé les mains. C'était émouvant pour lui, pour moi et pour toute l'assemblée.'' Les deux frères exercent, ensemble, leur ministère. ''C'est une grâce d'être ensemble. On peut se parler, s'épauler...''
Et puis, on lui a demandé d'être doyen. Avec beaucoup de franchise, l'abbé Renard de répondre: ''Je ne me voyais pas comme doyen.'' Très vite, il prendra ses marques. ''Une fois par mois, j'ai une réunion avec les prêtres du doyenné.'' Le travail du doyen va au-delà de l'organisation de conférences, d'une catéchèse pour le temps de Carême.... Le doyen est encore là pour solutionner les problèmes lorsqu'ils surviennent. Le doyen Renard: ''Je me rends compte que je ne suis pas toujours assez sévère. De par mon tempérament, je suis plutôt du style à vouloir arranger les choses.''

Un jour pour prendre du recul
Les journées du doyen Pierre Renard sont bien chargées: toutes les pages de son agenda sont remplies de rendez-vous. ''Quand c'est possible, je prends un jour par semaine, pour moi. Les relations humaines sont belles mais prenantes. Le lundi, je vais à Resteigne. J'ai besoin de ce jour pour prendre du recul.''
Un jour pour prier, encore: ''Sans la prière, un prêtre est perdu. '' L'abbé Renard a besoin de prier, de beaucoup prier. Alors, il rabote sur ses heures de sommeil. Au lieu de se lever à 6h comme il le faisait auparavant, il a, aujourd'hui, avancé d'une heure les aiguilles du réveil. Une heure de plus pour se rendre à la collégiale et se poser devant le Seigneur. ''J'ai besoin de calme, cela me fait du bien. Après, je sais que ma journée sera très occupée et que je n'aurai pas autant de temps que je le souhaite.'' Chaque moment est propice pour lui s'adresser à Dieu, à la Vierge Marie. On imagine qu'une fois à Beauraing, il sera régulièrement présent, à l'Aubépine. ''J'aime beaucoup marcher dans Ciney mais pas seulement. Je prie en marchant pour les gens.''
Un prêtre qui trouve dans l'accueil des séminaristes - ils ont été une trentaine jusqu'à présent - une manière de se ressourcer. ''Ce sont des cadeaux de Dieu. En discutant avec eux, j'apprends beaucoup. Nous échangeons sur les cours, leurs lectures... Je me renouvelle dans mon sacerdoce.'' Autre chiffre impressionnant: l'abbé Pierre Renard a travaillé, à travers le doyenné, et au fil de toutes ces années, avec une centaine de prêtres. ''Il ne reste personne de mes débuts'' explique-t-il laconique.

Un déménagement puis un autre
Les abbés Renard occupaient jusqu'il y a encore deux mois, une maison face à la collégiale. Le presbytère de la place Léopold étant libre, ils l'ont investi. Du moins en partie, tout n'a pas encore été déménagé et toutes les caisses ne sont pas vidées. Heureusement! D'ici quelques semaines, les deux frères prendront la direction de Beauraing. ''Beauraing est un nouveau départ, je vais en profiter pour mieux m'organiser. Quand on m'a annoncé que l'on pensait à moi pour le doyenné de Beauraing, je n'ai pas pensé refuser. Lors de mon ordination, j'ai promis obéissance et respect. J'y vois un appel du Seigneur et je sais qu'il pourvoira.''
Christine Bolinne
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