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18/9/2012
Jean-Paul Noël, diacre, ''un cœur pour aimer, deux mains pour servir''
''Si on n’est pas ouvert aux autres, impossible de devenir diacre.'' La phrase est de Jean-Paul Noël, à quelques jours de son ordination diaconale. Lui qui a travaillé pendant 37 ans en tant qu’ingénieur civil chez Arcelormittal, sait combien il est important d’être sur le terrain, aux côtés des ouvriers. Comme diacre permanent, il entend bien rester en contact étroit avec les gens, que ce soit dans le cadre de la pastorale des malades ou de l’équipe liturgique. Portrait de cet Athusien de pure souche, célibataire, passionné d’Histoire, amoureux de lecture et épris d’un besoin vital: celui de créer...
''Pour moi, la foi a débuté très tôt, déclare d’emblée Jean-Paul. Gamin, j’étais toujours chez ma grand-mère, qui me lisait des passages de la Bible en allemand. Je n’y comprenais rien, mais les mots avaient une musique particulière.'' De son enfance, il garde encore le souvenir des dessins religieux qu’il coloriait après l’école, ou de son passage par le scoutisme dont il conserve les valeurs de fraternité et d’entraide. Ses parents l’ont élevé dans le même esprit. Des parents qui vont beaucoup compter pour lui, puisque, enfant unique, il va faire le choix de rester célibataire. D’abord pour s’occuper de son père, tombé malade très tôt, puis pour rester aux côtés de sa maman, jusqu’à la mort de celle-ci il y a six ans.
Ce n’est qu’à l’heure de sa retraite, en 2009, que Jean-Paul Noël va prendre un peu de recul à La Pairelle, afin de relire les événements de sa vie. Alors qu’il aurait pu poser d’autres choix de vie, il se rend compte qu’il est toujours resté fidèle à la voie dans laquelle le Christ l’avait maintenu. Souvent aussi, il constate que des événements se sont présentés à lui, qui ont été des signes que ‘Quelqu’un’ lui tapait sur l’épaule, pour lui dire qu’il pouvait faire ‘plus’. Tout cela l’a conforté dans son désir, celui de devenir diacre-permanent.

Le diacre est la personne du seuil, de l’accueil
Une fois sa décision prise de devenir diacre, Jean-Paul s’est engagé plus intensément dans les activités pastorales du doyenné de Messancy: ''J’ai pris conscience que les prêtres étaient très occupés et qu’il leur était parfois difficile de nouer des contacts étroits avec leurs paroissiens. En tant que futur diacre, je veux jouer ce rôle d’interlocuteur de proximité.'' Et puis bien sûr, il s’est lancé dans le parcours qui conduit au diaconat: une année de pré-cheminement, et trois ans de formation théologique à Rochefort: ''Un réel bonheur, que celui de retrouver quasi chaque semaine la communauté de Rochefort. C’est un espace de discussion et d’échange que j’ai vécu en toute sérénité.''
Sa mission de diacre permanent, Jean-Paul la formule en plusieurs points. Il souhaite tout d’abord poursuivre son engagement dans la pastorale des malades: créer et coordonner des équipes de visiteurs de malades, créer des aumôneries dans les homes du Sud-Luxembourg. Son passé de chef de projet dans la sidérurgie lui sera bien utile, car ces activités nécessitent une qualité commune, celle de bien connaître les gens et de vivre avec eux. Ensuite, il veut continuer à venir en aide aux plus démunis: ''Avec un ami écrivain public, je reçois, une fois par semaine, les gens en transit dans la région des Trois Frontières, afin de les aider à remplir leurs documents administratifs.'' La catéchèse aux premières communions figure également dans sa mission, de même que sa participation à l’équipe liturgique. Et puis naturellement, il y aura le service de la Parole et des Sacrements. ''Pour cette dernière tâche, j’aurai à cœur de jouer le rôle de passeur, explique-t-il. Dans toutes mes activités de diacre, je compte sur la force de l’Esprit Saint afin qu’il me rende disponible pour aller vers les autres.''

''Je ne peux pas rester sans créer''
Les réactions à l’annonce de son engagement n’ont pas tardé: ''Vas-y, fonce, tu n’allais quand même pas rester à ne rien faire!'' a-t-il souvent entendu. Et de fait, en tant que jeune retraité, il ne voulait pas rester inactif… ''Je ne peux pas rester sans créer'', explique-t-il. Dans son ancien boulot, il a conçu des projets de A à Z. Mais il a d’autres réalisations à son actif, plus artistiques celles-là. Par exemple, la conception de l’autel utilisé lors de la messe célébrée par Jean-Paul II lors de sa visite au Luxembourg. La commission du Vatican avait tellement apprécié cette table faite de projections d’acier qu’elle avait voulu la reprendre à Rome. Mais l’évêque luxembourgeois de l’époque avait tenu bon, bien décidé à conserver la réalisation. Plus récemment, Jean-Paul Noël a participé au réaménagement de l’intérieur de l’église d’Athus. Une œuvre a été conçue, afin de regrouper les céramiques de Max Vanderlinden, qui passaient presqu’inaperçues du fait de leur dispersion dans le bâtiment. Le résultat peut être interprété comme on veut: un filet de pêche, une vigne ou des mains ouvertes.
Le dessin est une autre de ses passions; il aurait pu en faire son métier. La messe interculturelle du 25 octobre à Athus aura son signet, illustré par Jean-Paul. Son étole de diacre, c’est lui aussi qui l’a dessinée: une colombe à la façon Folon, dorée sur fond blanc, entourée des couleurs des cinq continents. Pour son ordination diaconale, le 22 septembre à 16h, en l’église Saint-Etienne d’Athus, le carton d’invitation est aussi une réalisation maison, avec une devise ''Un cœur pour aimer, deux mains pour servir'', signée ‘25.XII.JP’ (comprenez ‘Jean-Paul Noël’). Le sens de la formule, c’est aussi sa marque de fabrique.
A.S.

Photo: Jacques Delcourt
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