Inlassablement Action Vivre Ensemble repart au combat. Cette association catholique qui lutte contre l'exclusion sociale profite du Temps de l'Avent pour faire prendre conscience des difficultés rencontrées par des centaines d'hommes et de femmes. Cette année, l'accent de cette campagne de solidarité a pour thème: ''La pauvreté n'est pas une fatalité''. La pauvreté, elle guette de plus en plus de monde. Les femmes qui vivent seules tout en ayant charge de famille sont des proies désignées. Des femmes qui, le plus souvent, ont un travail et qui ne peuvent plus malgré tout faire face. Entre payer le loyer et les médicaments, il faut choisir. Il faut aussi choisir entre les classes vertes d'un enfant et l'achat d'une paire de lunettes pour l'autre. Des choix impossibles et qui font aujourd'hui partie de la réalité quotidienne de bien des personnes.
Action Vivre Ensemble veut ouvir les yeux de tout un chacun sur ces réalités. Elle continue ainsi à interpeller les familles politiques pour leur signaler ce qui apparaît, à l'ONG, comme des invraisemblances. Ainsi, par exemple, le montant du Revenu d'Intégration Sociale qui se situe sous le seuil de pauvreté. Ou encore des allocations de chômage plus élevées que le montant du salaire minimum.

Apprendre à lire, à écrire
Tout un travail de soutien est mené par Action Vivre Ensemble auprès d'associations notamment grâce à l'argent récolté lors des collectes ou lors de dons de particuliers. Les prochaines collectes auront lieu les 11 et 12 décembre dans toutes les paroisses. En 2010-2011, 28.650 euros ont permis à 10 initiatives en province de Namur de fonctionner. Six initiatives sont soutenues avec un budget de l'ordre de 18.200 euros en province de Luxembourg. En province de Namur, on estime qu'il faudrait 35.000 euros pour permettre, l'année prochaine, le fonctionnement de ces associations. Parmi elles, le CIEP installé dans les locaux de la Maison du Travail à Namur. Il offre, à travers des ateliers, des animations pour des gens en détresse. Francis et Alexandre ont vécu, tous les deux, dans la rue. A force de volonté, ils ont quitté la rue et apprennent à lire et à écrire. Ils sont inscrits à différents ateliers dont celui de théâtre. Le travail s'y fait avec Sophie de la Cie Buissonnière. Francis est formel: ''Le théâtre m'aide à sortir de chez moi à rencontrer du monde autrement je boirais.'' En mai ou en juin, Francis, Alexandre et les autres seront sur les planches. Le spectacle qui sera présenté est en cours de préparation. La ''matière première'': leur vie avec ses difficultés, ses moments d'espoir et de détresse. Ils joueront et tenteront d'attirer l'attention sur leurs difficultés. Ils tenteront également de montrer combien on peut sombrer, et très vite, dans la misère.

''Pauvretés'' à Namur et à Auvelais
Ce théâtre monté à partir de témoignages d'hommes et de femmes a servi aussi à alimenter la pièce ''Pauvretés'' qui sera présentée à Namur et à Auvelais. Cette pièce proposée par l'Alvéole Théâtre, c'est un regard acéré sur la pauvreté, sur toutes les pauvretés.
''Elle'' est une femme de 40 ans, à la rue depuis de nombreuses années. Alcoolique, ''Elle'' survit grâce à la mendicité et à de petites combines. ''Elle'' a découvert un abri de jardin dans l’arrière-cour d’une maison inoccupée… ''Elle'' en a fait son refuge. Michel, lui, a 50 ans. Il était employé de banque, mais il a perdu son emploi suite à un accident. Il a fait des emprunts pour assurer son niveau de vie… Les huissiers sont arrivés… Après une lente descente aux enfers, il se retrouve à la rue où il va la rencontrer.
Une pièce écrite par Yvon François et mise en scène par Christian Destiné. Bruna Bettion et Yvon François sont en scène.
''Pauvretés'' sera présentée, ce 8 décembre, à 19h30, à Namur, à la salle des ''Fossés Fleuris'', rue du Président 24-26 (école Sainte Marie). Une soirée en partenariat avec LST qui présentera en ouverture ''Nous on construit des marionnettes et elles vous diront notre histoire.''
Second rendez-vous: le 12 décembre, à 16h30, à Auvelais, au théâtre du centre culturel de Sambreville, Grand Place. Une soirée organisée en partenariat avec le GABS, la locale d’Amnesty International et le Crac’s. Précédé du spectacle ''Journal de classe'', création collective de l’atelier théâtre du Gabs.
A chaque fois, un débat est prévu. Un débat où c'est la société qui est remise en question. Une des questions: est-il normal de tout miser sur la productivités, la rentabilité, l'argent... Où la solidarité a-t-elle encore une place?
Christine Bolinne

Renseignements sur les différentes actions soutenues par Action Vivre Ensemble: 081/41.41.22. Si vous souhaitez faire un don: 068-2000009-90
Pour la réservation des places: namur@entraide.be ou 081/ 41 41 22