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17/7/2013
Oui, les camps de jeunes sont toujours des écoles de la vie!
‘Aubrac’ est le nom d’un taureau, montagnard, très lest et aux pieds sûrs. C’est aussi le totem de l’abbé Philippe Masson, doyen d’Auvelais, qui consacre chaque année les deux premières semaines de juillet à visiter les camps organisés par les mouvements de jeunesse de sa paroisse. Si les Guides de Belgique se revendiquent toujours officiellement 'catholiques', les Scouts –appelés aujourd’hui officiellement Fédération des Scouts Baden-Powell de Belgique– ont choisi de renoncer à cette référence. Mais dans les deux cas, la dimension spirituelle reste présente… et partout où il va, l’abbé Masson accompagne les jeunes dans leur recherche de sens…
Nismes, un joli petit village de la commune de Viroinval, dans la province de Namur. Non loin du centre, la salle paroissiale accueille en ce début juillet une quinzaine de filles âgées de 5 à 7 ans: la section des Nutons de l’unité guide d’Auvelais. Chousingha, Daryl, Nicolas, Agouti, Mégane, Axis et Tayra (connus sous leurs totems ou leurs prénoms) les accompagnent pour cette semaine de camp en tant que chefs ou cuistots. Âgés de 16 à 20 ans, ils préparent les animations, s’occupent de l’intendance, et sont là aussi pour transmettre à leurs cadettes les valeurs universelles auxquelles ils croient: amitié, partage, respect, écoute et entraide.
Tout le séjour proposé aux Nutons s’articule autour de ces principes… Ainsi, une charte du savoir-vivre est affichée au mur, rappelant quelques règles de vie en communauté. Côté distraction, le jeu de la chaise musicale est décliné dans une version où il n’y a pas de perdantes, les enfants devant partager les chaises laissées libres, et s’aider mutuellement à trouver une place. Puis le jeu laisse la place à la chanson d’Enrico Macias, ‘Enfants de tous pays’. L’occasion pour l’abbé Masson d’encourager les fillettes à répandre la paix autour d’elles, et de leur rappeler, qu’ailleurs dans le monde, des enfants moins chanceux sont obligés à travailler.

Accompagner les jeunes dans leur recherche de sens
Les mouvements de jeunesse, Philippe Masson, alias Aubrac, les connaît bien. Enfant, il était membre du Patro de Mariembourg, avant de devenir animateur, aumônier local puis régional. C’est comme doyen d’Auvelais qu’il a découvert l’univers du scoutisme et du guidisme. Et il n’est pas peu fier de la vitalité des mouvements de jeunesse dans sa paroisse: quatre sections guides et autant de sections scoutes qu’il accompagne spirituellement tout au long de l’année, et plus particulièrement à l’occasion des camps d’été.
Dans un groupe clairement identifié catholique, l’abbé Masson n’hésitera pas à passe l’étole de prêtre autour du cou et à proposer aux enfants une animation ‘Sens et Foi’ autour de la personne de Jésus. Dans les autres unités, ou chez les plus de 12 ans, tout en expliquant ce qu’est le message chrétien, il se montrera plus ‘prudent’ et veillera à ce que tout le monde se reconnaisse: ''Le chrétien n’a pas le monopole de l’Humanisme. Et puis les camps de jeunes ne sont pas des lieux d’endoctrinement. Mais ils demeurent des endroits privilégiés où le spirituel et la recherche de sens trouvent toute leur place''.

Une école de la vie pour les enfants et leurs accompagnateurs
Pour l’aider dans sa tâche, Aubrac peut compter sur le soutien des accompagnateurs. ''J’ai un respect infini pour ces jeunes gens qui donnent le meilleur d’eux-mêmes, explique-t-il. Même s’ils ne vont pas forcément à la messe, ils sont remplis d’amour. Ils vivent déjà les valeurs chrétiennes, loin de tout égoïsme''. Et de poursuivre: ''Être animateur en mouvement de jeunesse, c’est une occupation qui s’étale sur l’année entière. Le camp d’été n’est que le point d’orgue de toute une série de rencontres et de formations. Cela prend un temps fou à ces jeunes qui bien souvent sont aux études supérieures. Certains sont tellement investis qu’ils hypothèquent parfois leur formation''. Et puis il y a les récriminations auxquelles ils doivent parfois faire face. Quand tout va bien, tout va bien, mais il suffit qu’un petit quelque chose déraille, et les critiques pleuvent. ''La gratitude n’est pas toujours au rendez-vous'', regrette l’abbé Masson.
Malgré cela, ces jeunes animateurs conservent un grand enthousiasme. Certains parlent de ces moments comme de la plus belle expérience de leur vie: ''C’est tellement gratifiant de rendre ces petites heureuses, de voir leur beau sourire'', explique Isaline. Tous savent aussi que ce qu’ils vivent sera prochainement un atout lors de leur entrée dans la vie active: ''Une expérience comme chef de mouvement de jeunesse, c’est super important dans un curriculum vitae'', précise Daryl.
Si l’abbé Masson ne cache pas son admiration à l’égard des jeunes animateurs, ceux-ci le lui rendent bien. Chousingha souligne combien les enfants sont heureux de voir Aubrac à chacune de ses visites: ''Il nous apporte sa bonne humeur et son charisme. C’est aussi un excellent pédagogue: quand il parle, les enfants se taisent…'' Pour l’heure, les Nutons passent à table pour le repas de midi. La visite au camp de Nismes se termine. L’abbé Masson change de foulard et de tee-shirt pour endosser les vêtements scouts… Il est temps d’aller visiter une autre unité, de garçons cette fois…
A.S.
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