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19/3/2013
La messe télévisée retransmise, en direct, du Beau Vallon
Une forte odeur de peinture vient vous chatouiller les narines. A l'intérieur de la chapelle Ave Maria, c'est le chantier: les peintres sont au travail. Une peinture d'un beau bleu ciel qui flirte avec le turquoise a recouvert une grande partie des murs. Le reste est peint en jaune. Cette chapelle est au coeur de l'institut psychiatrique du Beau Vallon (Saint-Servais), une institution qui fête, cette année, ses 100 ans. Le 24 mars, dimanche des rameaux, la messe télévisée sera retransmise, en direct de Saint-Servais. Pour évoquer cet anniversaire et tous les événements associés, une rencontre avec l'équipe pastorale s'imposait.
L'abbé Marcel Petre (la photo) connaît chaque coin, chaque recoin de l'institut psychiatrique du Beau Vallon: il en est, depuis plus de 30 ans, l'aumônier. Infirmier de formation, il est aussi aumônier au CHR. Entre son bureau et la chapelle, il aura un mot, un geste amical pour chaque patient qu'il rencontre. L'institut psychiatrique est devenu sa seconde maison. Aujourd'hui, Marianne Vandy (12 heures par semaine) et Daniel Schmit sont venus le rejoindre. A eux trois, ils constituent l'équipe pastorale (la photo). Et ils ne manquent pas de travail!
Cet institut psychiatrique, à sa fondation, était uniquement réservé aux femmes. Il était alors tenu par six religieuses de la Charité de Jésus et de Marie de Gand. Il y a 100 ans, on parlait de l'asile du Beau Vallon. Pour les malades, l'isolement, le retrait de la société constituait l'essentiel d'un traitement qui pouvait aller jusqu'à la contention. Des frères, toujours de la Charité de Gand, s'occupaient eux -et dans les mêmes conditions- des malades masculins hébergés dans l'hôpital de Dave. Aujourd'hui, l'hôpital psychiatrique du Beau Vallon est mixte. Il compte 593 lits et, sur une année, ce sont plus de 1800 patients qui passent par cet hôpital spécialisé dans les pathologies mentales et psychiatriques. Des personnes dépressives, atteintes de névroses, souffrant d'assuétudes (alcoolisme, par exemple) ou de la maladie d'Alzheimer y sont ainsi prises en charge par les 634 membres du personnel, essentiellement des laïcs.
Huit religieuses de la Charité de Jésus et de Marie sont toujours hébergées à Saint-Servais. Elle sont âgées - la plus jeune a 66 ans - et profitent d'un retraite bien méritée. Elles sont encore deux à faire partie du conseil d'administration. Il est loin le temps où les soeurs étaient les seules à veiller sur les patientes 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.

Un besoin spirituel
L'abbé Marcel Petre a travaillé avec les religieuses. ''Au fur et à mesure des années, elles ont été remplacées par des laïcs à qui elles ont fait passer les valeurs chrétiennes. Je veille à ce que ces valeurs soient toujours bien présentes parmi le personnel. Je suis là pour réanimer la source d'il y a 100 ans. Je dois souvent rappeler que la prise en charge du malade doit aussi être spirituelle. Chacun a un besoin spirituel. Ici, les patients sont d'ailleurs très demandeurs. Avec les religieuses, amener les résidents à la messe allait de soi. Maintenant, c'est différent, le personnel n'y pense pas n'étant plus habitué à assister aux offices.''
Aujourd'hui, la direction poursuit dans l'esprit initié par les soeurs de la Charité: venir en aide aux pauvres. ''Le malade mental, souligne l'abbé Petre, fait partie des plus pauvres. Les patients entrent avec des valises énormes. Ils doivent apprendre à les décharger, à déposer ce qui encombre leur vie et à les recharger.''
Une messe y est célébrée chaque jour. Le chapelet est aussi récité quotidiennement et ce sont les patients avec l'aide des religieuses qui gèrent ce temps passé à la chapelle. Ce jour-là, le rosaire a été récité pour le pape Benoît XVI. Les patients sont nombreux à y participer et souvent, ils sont rejoints par des chrétiens de l'extérieur.
L'équipe pastorale est bien sûr chargée de l'animation des offices mais pas seulement. Ses membres sont autant d'oreilles attentives aux personnes rencontrées au détour d'un couloir, dans une chambre ou encore au bureau. Marianne est soignante dans l'hôpital et elle fait partie de l'équipe pastorale. ''Nous sommes pour la personne que nous rencontrons signe de gratuité dans un hôpital où tout acte doit être justifié. Nous prenons du temps.'' L'abbé constate lui qu'il y a toujours énormément de monde pour recevoir le sacrement de réconciliation. ''C'est pour beaucoup l'occasion de vider son sac. Je suis toujours heureux de constater que les gens vont mieux quand ils repartent. Nous devons soigner la qualité de coeur et d'écoute, ajoute l'abbé Petre, en essayant de marcher dans les traces du Christ, c'est très important.''

Ouvrir les portes de la psychiatrie
La messe du dimanche 24 mars, dimanche des rameaux sera retransmise à la télévision. Elle sera présidée par l'abbé Marcel Petre qui aura deux concélébrants l'abbé Christian Florence, vicaire épiscopal et le père Xavier Dijon. Les préparatifs vont bon train. ''Nous voulons, grâce à la télévision, montrer que ce qui se fait chez nous est à la fois semblable à ce qui se passe dans les paroisses tout en étant différent. Nous sommes fidèles au message de Dieu tout en adaptant le langage liturgique. Nous devons encore veiller à ce que ceux qui assistent à la messe s'y retrouvent tout comme les patients de l'institut psychiatrique.'' Un vrai défi que l'équipe pastorale est bien décidée à relever.
Et c'est dans une chapelle Ave Maria entièrement remise à neuf que les caméras s'installeront. Les peintures ont été refaites tout comme l'éclairage. L'autel a lui été déplacé. Et le Christ a été changé, un véritable soulagement pour l'abbé Petre. Il aime ce nouveau Christ bras largement ouverts prêts à tous nous accueillir. ''Faire une belle célébration dans un beau lieu a aussi valeur thérapeutique. Faire du beau est important surtout pour des personnes qui voient combien la souffrance peut déformer, abîmer le corps.'' Des patients qui, le 24 mars auront des responsabilités à assurer dans la célébration comme c'est déjà le cas dans les célébrations au quotidien.
Christine Bolinne
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