Jean-Luc a délaissé pour quelques heures la comptabilité paroissiale pour se concentrer sur la réalisation d’un réseau ferroviaire. Un travail minutieux qui prend de la place : il a envahi une pièce du presbytère. Après avoir installé les rails, la gare, les maisons, les arbres… restera à placer la crèche. Pour admirer la finesse du travail, il s’agira de se munir d’une loupe… Les moutons qui paissent à proximité de Marie, Joseph et l’Enfant-Jésus ont la taille d’un grain de riz !
Marie-Paule, secrétaire paroissiale bénévole, descend de son bureau, un classeur sous le bras. Avec une autre paroissienne, elle a répertorié toutes les crèches du collectionneur. Chacune porte un numéro et a sa carte d’identité : la taille, le pays de provenance, la matière dans laquelle elle a été réalisée… Un travail long mais indispensable à quelques jours de l’exposition. Cet inventaire est encore celui des coups de cœur du chanoine Masson.
Chaque crèche a une histoire : elle a été achetée lors d’un voyage, reçue en cadeau… Comme cette crèche venue de Pologne réalisée uniquement à partir de papiers, ces emballages colorés qui entourent les friandises ! De Pologne encore, une crèche en bois reçue dernièrement. Une crèche très contemporaine avec des personnages longilignes, très épurés. Le doyen les apprécie toutes mais avoue être ému face à cette crèche, cadeau d’un conseiller de l’ambassade de Thaïlande. Elle a été sculptée dans une pierre d’un joli vert tendre. Les traits des sujets sont typés avec une Vierge Marie aux yeux bridés. Pour l’admirer elle et toutes les autres, il faudra se rendre à l’exposition. À découvrir encore, cette crèche pour le moins exceptionnelle signée de la céramiste namuroise Odette Dijeux. Outre les personnages habituels, l’artiste a fait naître sous ses doigts le lépreux, le paralytique… ceux et celles qui croiseront Jésus tout au long de sa vie. Pour chacune ou presque, le chanoine Masson a une histoire à raconter.

Les as du bricolage
Un comité a encore été constitué, des hommes et des femmes, habiles bricoleurs qui mettent tout leur savoir-faire pour valoriser les crèches. Cela passe par la création de décors comme pour valoriser le réseau ferroviaire ou encore les 200 santons de Provence, la fabrication d’étables… Des étables de toutes les sortes et de toutes les tailles ! Et tout sera mis en lumière, cela représente des centaines de mètres de câbles à installer, à dissimuler des regards… Le chanoine Masson est heureux devant un tel enthousiasme et par la belle énergie qui se dégage des différents acteurs paroissiaux. Une semaine de travail a été nécessaire, à l’équipe, pour tout installer. Trois jours seront indispensables pour le démontage, pour ranger chaque sujet dans sa caisse, son carton… Avant que ces crèches ne retrouvent le grenier du presbytère, il aura encore fallu tout entourer de papier bulle.
Seront encore présentés à l’exposition, les lourds albums qui débordent de timbres. Des timbres du monde entier sur lesquels on retrouve bien sûr la Sainte Famille. N’hésitez pas à admirer les jolies cartes sorties des ateliers de l’abbaye de Maredret. La Vierge Marie, Joseph et l’Enfant-Jésus sont peints. Un travail très élégant, d’une grande beauté.

Source d’un message
''Montrer des crèches simplement pour montrer des crèches n’a pas grand intérêt'' souligne le doyen Philippe Masson. Ce qui l’intéresse, c’est faire comprendre le message qu’elles véhiculent. Il a tout fait pour dégager au maximum son agenda et pouvoir ainsi, être le plus souvent possible, sur place. L’exposition est un moment idéal pour faire de la catéchèse. L’abbé Masson souhaite que les visiteurs soient conquis par la beauté du message de Dieu véhiculé par ces crèches. ''Je suis fasciné par le mystère de l’incarnation, ponctue le doyen. Si Dieu a envoyé son fils c’est pour dire qu’il est le Dieu de tous et de toutes. Il nous aime tous. Et, il va vers les exclus, aux périphéries comme le dit, aujourd’hui, le pape François.'' Le chanoine de poursuivre : ''Les bergers sont les premiers à venir rendre hommage à l’Enfant Jésus. Des hommes qui ont souvent été rejetés parce qu’ils s’occupaient de leur troupeau au lieu d’aller prier à la synagogue. Les mages arrivent bien après la naissance et ce sont des païens… À travers la crèche, un message est délivré : il faut aller au-delà…''
Une exposition qui s’adresse à tous. Un espace est aménagé pour les plus jeunes : ils pourront jouer avec les personnages de la crèche.
Une conférence est encore prévue le 17 décembre à 19h à la collégiale. L’abbé Jean-Michel Counet, professeur à l’UCL abordera le thème ''Pour nous les hommes et pour notre salut.'' L’exposition qui se tient donc au Foyer culturel (avenue Jules Lahaye) est organisée par le secteur paroissial de Florennes. Elle accessible du 11 au 19 décembre, de 14h à 18h. Une exposition ouverte aux écoles et aux groupes sur rendez-vous au 071 68 82 42.

Christine Bolinne