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21/8/2018
L'abbé Guillermo, nouveau doyen pour le doyenné d'Ourthe et Salm
Les jardinières - d'un tonique vert pomme - permettent à des géraniums roses de s'épanouir. Ils apportent, sur la façade, des touches de couleurs comme l'abbé Guillermo Perez Sanchez les aime tant. Pas trop le temps, actuellement, pour le jardinage, le prêtre est en plein déménagement. Dès la rentrée, c'est dans le doyenné d'Ourthe et Salm qu'il va exercer son ministère. Et ce n'est pas le seul changement: il découvrira encore les fonctions de doyen.
A l'intérieur du presbytère, les caisses s'entassent. Les meubles ont déjà, dans l'ensemble, quitté Bertogne pour Houffalize. Au mur encore quelques cadres: le Mexique a rendez-vous avec l'Ardenne. En céramique, un calendrier avec en son centre un dieu aztèque, Queltrazcoat et sur l'autre mur, un tableau qui met en valeur un paysan de chez nous. ''J'ai passé ma première nuit à Houffalize dans la maison vicariale (ndlr le presbytère doit subir des travaux) et j'ai bien dormi'' lance l'abbé Guillermo Perez Sanchez, tout sourire.
A 58 ans, ce prêtre originaire du Mexique qui aime les voyages va découvrir un nouveau doyenné. Et ce après, dans le doyenné Walcourt où il a aidé des prêtres, remplacé d'autres à Senzeille, Cerfontaine, Somzée... Et puis il y a eu Bertogne. ''On m'a dit que j'allais en Ardenne... J'ai demandé: c'est quoi? Mais j''aime bien. Les gens sentent la terre non pas qu'ils ne prennent pas de douche mais parce qu'ils ont du bon sens. A Houffalize, où j'ai déménagé, il y a des bois, une rivière. Je suis bien.''
Dans le doyenné d'Ourthe et Salm, il se prépare à vivre une nouvelle étape dans son ministère: exercer les fonctions de doyen. ''Dans un sens, cela me fait peur. Je ne peux m'empêcher de me demander si je vais y arriver.'' Que de questions! L'abbé Perez Sanchez se rassure en disant - et en se disant - que si on lui a proposé le poste de doyen c'est parce qu'on imaginait bien qu'il en était capable. ''Je suppose que cela va me demander un investissement plus important auprès des prêtres. Je vais le vivre dans la foi.''

Un attrape mouche!
Un ''nouveau'' doyen qui s'est forgé, au fil des années, le caractère. A 13 ans, le jeune Guillermo quitte sa famille pour poursuivre sa scolarité à Mexico, à 230 kms de la maison familiale. ''J'étais interne et je ne revenais que pour les vacances.'' Il est inscrit dans un internat tenu par des religieux, des Augustins. Avec humour, l'abbé Perez Sanchez parle de la technique des religieux, celle de ''l'attrape mouche.'' Le jeune Guillermo après trois ans de secondaire est invité par les religieux à se rapprocher de la communauté. Un temps de discernement, un travail d'accompagnement de la vocation. ''Je sentais quelque chose en moi mais pas une vocation à la saint Paul. J'ai découvert que c'était intéressant de mettre Dieu au centre de sa vie. La vie en communauté était aussi agréable. Et puis, petit à petit, même si c'était subtil, c'était une évidence.''
Il effectue le postulat puis ce sera le noviciat. Les Augustins décident alors de l'envoyer à Rome pour étudier la philosophie puis la spiritualité auprès des Carmes. Pour le futur abbé Perez Sanchez qui aime les voyages, Rome est l'occasion de mettre les pieds en Europe et plus spécialement en Italie, de découvrir une ville tellement belle. Un temps pour mûrir mais aussi pour se rendre compte qu'il ne sera pas religieux mais peut-être bien prêtre diocésain. Il rentre au Mexique, quitte la communauté et se pose ''LA'' question: ''est-ce que c'est vraiment ce que je veux faire?'' Pour trouver la réponse, il prend du temps et travaille comme photographe en se concentrant sur les clichés de mariage ou encore de communion. Ça c'est pour le week-end, la semaine il vend de l'onyx. ''Il fallait bien gagner ma vie'' souligne-t-il. Et de poursuivre: ''L'idée d'être prêtre et pas religieux ne me quittait alors plus.''

Bidonvilles de Mexico
Il franchit le pas et suit des cours, toujours à Mexico, de théologie. Il est chargé, en même temps, de la catéchèse dans la banlieue de Mexico. Un bidonville dans lequel vivent des familles mais pas seulement. Il y a la violence, la drogue, la pauvreté. ''Le matin je suivais les cours et puis je rentrais au bidonville. Je vivais dans un espace sans eau ni électricité, je posais mon matelas par terre. Mes vêtements étaient, à côté, sur un journal. Des conditions difficiles mais quelle chaleur humaine. Aujourd'hui encore, j'ai gardé des amis de ce moment.''
En 1986, il reçoit l'ordination sacerdotale. Une vie riche qui va l'amener, en Belgique, pour suivre une formation à Lumen Vitae. Après avoir appris l'italien à Rome le voilà confronté au français. Difficile. ''Je comprenais mais je ne me voyais pas passer les examens oraux. J'étais prêt à tout abandonner. J'ai pu suivre une formation intensive en français. On parlait français toute la journée. On rêvait même en français.'' Lui qui aime apprendre encore et encore, un vrai boulimique, est comblé. ''Je crois que je ferai un doctorat à 65 ans'' lance-t-il en boutade.
C'est à Lumen Vitae qu'il noue ses premiers contacts avec le diocèse. Il va ainsi apporter son aide dans le doyenné de Walcourt. Aujourd'hui, il découvre le doyenné d'Ourthe et Salm avec les paroisses de Vielsalm, Bihain, Fraiture... Et quand on lui demande de se définir, le nouveau doyen préfère s'en référer à ce qui a été dit de lui à diverses occasions.''Je peux me définir par les mots des autres. On parle de moi comme étant une personne agréable qui fait confiance. On dit aussi que je suis un homme d'écoute... Je ne m'en rends pas compte mais je remercie le Bon Dieu.''
Christine Bolinne
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