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1/5/2020
Le recteur et neuf séminaristes confinés jusqu'au 18 mai au séminaire
La lourde grille qui permet l'entrée au séminaire de Namur est fermée. Tout comme la bibliothèque, la librairie religieuse... Les différents services fonctionnent mais grâce au télétravail. Les lieux seraient-ils déserts depuis le 18 mars? Pas du tout. Ils sont une dizaine, le recteur et neuf séminaristes, à y vivre. Jamais le sentiment de former une communauté n'a été aussi fort. La prière occupe une place encore plus marquée dans leur quotidien. Prières qui s'adressent à Dieu, tout spécialement pour ceux qui souffrent, qui luttent contre ce virus, pour les victimes, pour le personnel soignant...
Les bâtiments du séminaire entourent un carré de verdure. La citadelle est à deux pas tout comme les bords de Sambre et de Meuse. Mgr Warin a autorisé les séminaristes à se promener dans le parc de l'évêché qui jouxte leur lieu de formation. De quoi vivre au mieux ce confinement. L'abbé Spronck, nouveau recteur du séminaire: ''Nous sommes bien conscients que nous sommes des privilégiés, nous avons beaucoup d'espace par rapport aux conditions de vie de nombreuses personnes.''
Ils sont dix à avoir fait le choix de vivre cette période de confinement au séminaire. Lorsque le gouvernement fédéral a décidé que chacun devait rester chez soi, l'abbé Joël Spronck, après concertation avec les formateurs notamment, a proposé aux séminaristes trois possibilités: vivre le confinement en famille, dans leur lieu d'insertion pastorale ou au séminaire. Neuf ont fait ce choix. ''Nous sommes partis maintenant jusqu'au 18 mai, commente l'abbé Spronck, nous formons une petite communauté fraternelle et solidaire.''
Les cours n'ont été interrompus que durant les vacances de Pâques. Comme dans toutes les universités ou encore les hautes écoles du pays, les professeurs ne sont plus face à un auditoire. Des professeurs ont fait le choix d'envoyer leurs notes, d'autres donnent leurs cours par vidéo. Et dans ce cas, un échange est possible. Les étudiants peuvent poser des questions... ''C'est très exigeant surtout quand on a deux heures de cours sans une interruption'' ponctue Quentin Collin. Pour la suite, pour les examens, rien de précis encore. Le recteur: ''Les cours s'arrêtent le 29 mai, s'ils peuvent reprendre le 18 mai, les étudiants auront deux semaines pour obtenir, des professeurs, des éclaircissements sur les points qui posent problèmes. Avec les formateurs, nous espérons vraiment que la session pourra se faire en présentiel.''

Du temps pour les autres
Les stages en paroisse sont eux stoppés. Le temps est, comme pour tous les étudiants, consacré à l'étude, aux travaux... Un temps qui est encore mis à profit pour les autres. Tous les séminaristes confinés à Namur consacrent, depuis cette pandémie, une demi journée, par semaine, à aider le personnel de la maison de repos gérée par les Petites Sœurs des Pauvres. Même si aucun contact n'est prévu avec les résidents, à l'arrivée sur les lieux, la température est prise et bien sûr toutes les mesures d'hygiène sont respectées. Pas de contact avec les pensionnaires mais une aide bienvenue pour l'accueil, le jardinage ou encore le nettoyage des lieux.
Des confinés pour qui la liturgie et la prière sont peut-être encore vécues plus intensément. Pierre-Yves, actuellement en propédeutique, ''Nous avons le privilège de pouvoir porter, chaque jour, le monde dans la prière. C'est beau.'' L'abbé Spronck ne peut s'empêcher lui d'avoir une pensée pour ses confrères, en paroisse. Des prêtres qui ne peuvent plus rencontrer leur communauté et pour qui la solitude doit être, parfois, très pesante.
Et puis il y a, comme pour tout un chacun, des moments de détente. Avec des repas pris dans le très vaste réfectoire et à bonne distance les uns des autres. Repas qui s'éternisent plus que d'habitude: le besoin de parler, d'échanger est bien présent. Le dimanche, c'est apéro pour tout le monde. Et puis, il y a les soirées qui peuvent se dérouler autour de jeux de société ou devant un film. Détente encore en faisant du sport: promenades ou joggings dans les environs sont au programme. De quoi être en forme pour la dernière ligne droite de cette année si particulière.
Bien loin de toutes ces préoccupations, le chat des lieux se prélasse au soleil. Lui aussi semble particulièrement apprécier cette grande quiétude. Quiétude interrompue chaque jour à 20h, fidèlement, Thomas, séminariste en propédeutique, sonne la cloche de la chapelle pour remercier le personnel soignant.
C.B.
Photo: La procession du dimanche des Rameaux a eu lieu dans le parc de l'Evêché.
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