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6/3/2018
Retour sur la septième journée de la catéchèse
Le septième rendez-vous de celles et ceux qui sont concernés, engagés, passionnés… par la catéchèse s’est tenu samedi dernier à Beauraing. En matinée, près de 200 participants ont écouté Stijn Van de Bossche, secrétaire général – pour la partie néerlandophone du pays – de la commission interdiocésaine pour la catéchèse au sein de la conférence des évêques. Thème de son intervention: ''La catéchète, disciple-missionnaire et sœur aînée''.
En 2006 déjà, dans leur déclaration ''Devenir adulte dans la foi'', les évêques belges faisaient référence aux paroles de Tertullien: ''On ne naît pas chrétien, on le devient.'' Depuis, ces mots résonnent un peu partout dans l’Eglise de Belgique. Mais s’il est vrai que la première partie de l’expression (''on ne naît pas chrétien'') semble acceptée de tous, ce n’est pas forcément le cas de la seconde (''on le devient''). Stijn Van de Bossche, par ailleurs président de l’équipe européenne de catéchèse et chargé de cours à Lumen Vitae, l’a rappelé samedi dernier aux participants de la septième journée de la catéchèse: ''Nous acceptons plus ou moins qu’il faut initier un réaménagement de notre vie d’Eglise, mais on reste nostalgique d’une situation passée où la transmission de la foi était naturelle. On voit à l’horizon, d’un côté, le terroir de la chrétienté culturelle que nous avons quitté, et de l’autre, le terroir missionnaire où nous ne sommes pas encore, et nous restons un peu entre les deux. C’est là que notre Eglise se situe en ce moment.''
''Ce glissement vers une Eglise missionnaire n’est pas évident'', a encore ajouté Stijn Van de Bossche. ''Pas facile de passer d’une logique d’héritage de la foi à une logique de proposition… D’une logique où la catéchèse était vécue comme un processus d’apprentissage à peine conscient (la foi étant comme une langue maternelle) à une situation où l’on devient chrétien par choix.'' Un choix désormais possible à tout moment de la vie.
Si l’Eglise évolue (et doit encore évoluer), la foi elle-même change. Là où, avant, elle grandissait par adhésion sociale, elle est vécue aujourd’hui, non plus comme un ensemble de vérités à assimiler, mais comme réponse à un appel individuel. Elle est devenue relation personnelle à Dieu… En témoignent ces groupes (modestes) de jeunes qui, parfois à contre-courant, découvrent personnellement la foi, ou encore ces catéchumènes et ces ‘recommençants’ dans la foi à tous les âges.

Disciple-missionnaire et sœur aînée
Il faut se rendre à l’évidence: la transmission au sens strict de la foi n’est plus possible. Ce qui a des répercussions sur le rôle du catéchète. Mais Stijn Van de Bossche a tenu à rassurer son auditoire: ''Ce n’est de toute façon pas votre rôle de transmettre la foi. La Bible ne le mentionne nulle part. Si le mot ‘transmettre’ est parfois utilisé dans le Nouveau Testament, c’est pour transmettre le kérygme (l’annonce de l’Evangile).'' Voilà donc le nouveau boulot des catéchètes: proclamer la Bonne Nouvelle, l’Evangile et le Christ.
Se pose alors une question: ''Comment y arriver?''
Stijn Van de Bossche a livré quelques éléments de réponse. Si le catéchète a un côté missionnaire, il doit rester aussi disciple de Jésus, lequel demeure l’unique maître à imiter. ''Le disciple c’est l’élève, celui qui n’est pas encore tout à fait chrétien mais en train de le devenir.'' Et le président de l’équipe européenne de catéchèse – optant alors pour le ‘féminin inclusif’ étant donné la grande majorité de femmes catéchètes – de conclure: ''La catéchète, disciple-missionnaire, emmène l’enfant ou le jeune dans la vie de la communauté chrétienne. Et c’est dans cet ‘emmener’ en hospitalité accueillante qu’elle devient sœur aînée. Vous n’êtes ni des entraîneurs, ni des spécialistes. Vous êtes des accompagnateurs qui introduisent de nouveaux membres dans le 'club'. Vous êtes les co-croyants qui ont un peu plus d’expérience de foi et de vie dans la foi. Bref, vous êtes des disciples aînés. Voilà le plus important!''

L'équipe de Catéveil: une 'dream team'
''Catéchète'': le mot a été souvent employé par Stijn Van de Bossche tout au long de son intervention. Dans son mot d’introduction, le chanoine Joël Rochette, vicaire épiscopal en charge de la catéchèse, avait en quelque sorte annoncé la couleur: ''Le mot ‘catéchiste’ est bien connu, depuis des décennies, dans nos paroisses. Le mot sent bon la leçon, le bricolage, la prière et le goûter… Mais n’a-t-il pas un peu vieilli?… On préfère aujourd’hui parler de ‘catéchète’. Les catéchistes deviennent des catéchètes, c’est-à-dire des hommes et des femmes porteurs du projet de catéchèse de toute la paroisse, une communauté chrétienne désireuse d’enfanter de nouveaux chrétiens.''
Le chanoine Rochette a aussi profité de l’occasion pour évoquer l’équipe de Catéveil, le service diocésain de la catéchèse de l'enfance et de l'adolescence. ''Au fil de ces années, l’équipe n’est pas restée dans ses bureaux bien chauffés de Namur, mais est sortie par tous les temps pour rencontrer les acteurs de catéchèse. Rencontrer pour échanger, écouter, comprendre, proposer. Le tournant n’était pas facile à prendre : il a été négocié avec prudence et conviction. L’enfant a été re-placé au centre, tout près de Jésus, au cœur de la communauté rassemblée, qui ne peut pas vivre sans enfants… et qui, mieux encore, les reçoit comme modèles d’accueil: ‘Si vous ne ressemblez pas à ces enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu’ (Mt 18,3).''
Cette journée de la catéchèse ne pouvait se dérouler sans qu’un hommage soit rendu à Rita Marcq, décédée l’été dernier, et qui a longtemps œuvré pour Catéveil. A sa suite, Yvette Majerus a repris le flambeau, préparant et accompagnant l’élargissement de l’équipe, qui compte en son sein désormais de nombreux collaborateurs. ''Des collaborateurs infatigables, dévoués, qui forment une ‘dream team’, une équipe de rêve, qu’on nous envie au-delà des frontières du diocèse'', a encore précisé Joël Rochette.
La journée s’est poursuivie comme il se doit par une présentation des outils de la quatrième étape du renouveau catéchétique dans le diocèse: ''Un temps d’enracinement dans la foi''. Nous y reviendrons.
A.S.

Photo du haut: le chanoine Joël Rochette en conversation avec Stijn Van de Bossche et des membres de Catéveil.
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