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21/6/2016
CDD de Namur: Jacques Garraux, l'ami des livres, prend sa retraite
Dans le diocèse, tout le monde connaît Jacques Garraux. Un homme effacé mais toujours prêt à vous renseigner, à vous indiquer ''LE'' livre à ne pas manquer. Son royaume que dire son univers, c'est celui des livres du CDD de Namur. A la fin de ce mois de juin, une page se tourne pour lui. C'est celle de la retraite et cette page-là, elle se tourne dans l'émotion.
Jacques Garraux, 65 ans depuis le 12 juin dernier, a toujours un livre à portée de main. Et c'est comme ça depuis 1979, année d'ouverture de la librairie religieuse d'Arlon dont il a été le premier gérant. Depuis 2005, ce sont les lecteurs qui passent par le CDD de Namur qui peuvent bénéficier de ses conseils toujours éclairés. A quelques jours de son départ à la retraite, Jacques Garraux qui a fait de son travail une passion se demande toujours comment il en est arrivé là. Hasard, providence...
Originaire de Libin, Jacques Garraux est, en 1979, à la recherche d'un travail. Proche du séminaire de Namur, l'abbé Georges pense à lui pour prendre en charge la librairie religieuse qui va s'ouvrir à Arlon. Elle est installée dans une maison particulière située juste en face de l'ISMA. A cette époque-là, Jacques Garraux n'a pas -encore- une passion particulière pour les livres mais il plonge avec plaisir dans cette aventure. Une librairie spécialisée, au départ, dans les livres religieux mais aussi dans ceux consacrés à la psychologie, aux sciences humaines....
De ces années, Jacques Garraux s'en souvient comme si c'était hier. Tout particulièrement de l'énergie nécessaire à arranger la boutique, à recevoir les représentants, à gérer les stocks mais surtout à faire connaître le lieu. Et comme souvent, c'est le bouche à oreille qui se révèle être le plus efficace en matière de publicité.

Tout lire
Le souci du libraire - seul pour tout mener de front - est de bien accueillir les candidats lecteurs. Jacques Garraux met ainsi un point d'honneur à bien les renseigner. Il lit systématiquement tous les livres qui arrivent dans la librairie. Une lecture rapide bien sûr. Au fil des années, il peaufine encore sa méthode. La lecture de la quatrième de couverture avec le résumé est bien sûr incontournable. Et puis, il feuillette le recueil. Il passe d'un chapitre à l'autre se laissant accrocher par le style de l'auteur, par sa manière d'intéresser le lecteur... Et s'il ''accroche'', il lira tout le livre.
Sa volonté étant de pouvoir parler de, si pas tous les livres, du moins du plus grand nombre. ''C'est indispensable. Il suffit de faire l'impasse sur un bouquin pour que ce soit celui-là que l'on vous demande!'' souligne, fataliste, l'expert en littérature.
Aujourd'hui, le livre est pour lui, un compagnon de vie. La lecture professionnelle et la lecture plaisir ne font plus qu'un. Il lit dans le train qui, chaque jour, lui permet de rallier Namur à Arlon -et inversément- : trois heures quand tout va bien... ''Ne m'en parlez pas'' lance le navetteur soulagé de ne bientôt plus à avoir à encombrer sa mémoire de quelques péripéties liées à la SNCB.
Lire dans le train mais pas n'importe quoi. Le journal a sa préférence. Il aime aussi parcourir des bouquins qui n'exigent pas une trop grande concentration. Si c'est le cas, il privilégiera un moment de calme pour ne rien rater de ce qui s'offre à lui au fil des pages. Les livres religieux sont de ceux-là, ils se dégustent en dehors du brouhaha.

''Pas de mauvais livres''
Jacques Garraux: ''Pour moi, il n'y a quasi jamais de mauvais livres. Ils sont très rares les livres à proscrire, à mettre directement à la poubelle. Il faut avoir du respect pour l'auteur et son livre. Un livre ne peut pas toujours plaire tout simplement parce que nous ne sommes pas prêts à le recevoir, mais ce n'est pas une raison pour le démolir.''
Jacques Garraux annote régulièrement les bouquins; il lit ainsi un crayon à portée de main. Des indications dont il aimera se souvenir plus tard.
La retraite va laisser encore plus de temps, à cet homme paisible, pour lire. Les valeurs ''sûres'' comme Eric-Emmanuel Schmitt, Didier Van Cauwelaert, Gabriel Ringlet - ''mais pas les dernières publications'', précise le libraire - Michel Onfray.... Et puis toutes ces belles découvertes faites grâce à l'émission de France Inter ''Le masque et la plume''. Il en est un fidèle auditeur.
Un amoureux de lecture qui n'a jamais envisagé de faire le grand saut, celui de l'écriture. ''En lisant, je me suis rendu compte du fossé qui existe entre le lecteur et celui qui ose écrire.'' Jacques Garraux aime tellement la lecture, respecte tellement le livre qu'il n'est pas tendre envers les auteurs féconds qui, en publiant trop et trop souvent en deviennent bien moins créatifs. Un libraire qui n'est pas non plus prêt à se laisser séduire par le livre électronique. Lui, ce qu'il aime, c'est le contact avec le papier et le plaisir de tourner, au fil de l'histoire, les pages.
Ce vendredi 24 juin, Jacques Garraux écrit la dernière page de sa vie professionnelle au CDD de Namur. Une aventure qu'il n'hésitera pas à partager avec tous ceux et celles qui, d'ici-là, passeront par la librairie du 11B de la rue du Séminaire.
Christine Bolinne
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