En se réunissant sur la place du Grognon de Namur, les organisateurs entendaient faire passer un message clair: la curiosité de l’autre, le dialogue et l’échange sont des valeurs essentielles qui contribuent à un mieux vivre ensemble.
Malgré la météo pluvieuse de cette fin d’après-midi de novembre, une petite centaine de personnes avaient répondu à l’appel des différentes communautés convictionnelles de Namur. Des jeunes et des moins jeunes, des responsables d’associations, des représentants politiques, et plus généralement des Namurois, de toutes origines, de toutes convictions… Une foule réunie autour d’un même mot d’ordre: ''Ne laissons aucune place aux amalgames. Restons unis! Refusons toute idéologie qui prônerait le clivage ou la ségrégation.''

''Il est possible de construire quelque chose tous ensemble''
Michel Arnould, de la Maison de la Laïcité de Namur – qui était à l’initiative de la rencontre –, a d’abord pris la parole pour remercier les participants. Des délégués des diverses communautés convictionnelles namuroises se sont ensuite exprimés. Etaient représentés: l’Eglise orthodoxe, l’Eglise catholique, la Pastorale protestante, la Mosquée Salam, le Centre culturel turc et musulman, le Centre culturel et cultuel des Albanais, l’union bouddhiste, sans oublier la Maison de la Laïcité et le Centre d’action laïque de la province de Namur.
Dans son discours, Adellah Sabbani, de la Mosquée Salam de Namur, a rappelé la condamnation unanime, par les musulmans, des attentats de Paris: ''L’Islam est une religion de paix, d’amour et de vivre ensemble.'' Même condamnation de la part de Isamedin Ibrahimi, représentant du Centre culturel et cultuel des Albanais de Namur. Claude Besson, délégué de la Pastorale protestante, a rappelé quant à lui le devoir de tout chrétien: celui de développer un dialogue constructif avec les autres religions. Les représentants laïcs ont insisté sur l’importance de la rencontre: ''Elle prouve aux extrémistes qu’il est possible de construire quelque chose ensemble, même si nos convictions sont différentes.''

''Un homme suffit pour faire basculer le monde de la guerre à la paix''
Dans son intervention, Mgr Pierre Warin a rappelé la vive émotion suscitée par les attentats de Paris et l’urgence de parvenir à un règlement de la crise syrienne. Ensuite, il a posé une question: ''Que pouvons-nous faire pour la paix? Pouvons-nous seulement quelque chose quand de par le monde des peuples s’entre-déchirent ou quand menace un terrorisme sans pitié?''
''Je suis persuadé que oui'', dira l’évêque auxiliaire de Namur. Et de s’en expliquer en proposant le conte suivant: ''Un jour la colombe (symbole de la paix) demanda à la mésange: ‘As-tu déjà estimé le poids d’un flocon de neige?’ La mésange répondit: ‘C’est moins que rien’. Et la colombe de poursuivre. Il était une fois un sapin. Sur une de ses branches étaient tombées déjà un million de flocons de neige, et rien ne s’était passé. Lorsque tomba le millionième + 1 flocon, cette fois la branche cassa. Et la colombe de conclure. Notre apport à la paix peut paraître un petit rien. Mais il suffit de l’apport supplémentaire d’un homme pour faire basculer le monde de la guerre dans la paix.''
Un jeune Namurois a lu ensuite une charte de lutte ''contre les forces qui séparent''. Charte que les différents représentants des cultes et de la laïcité ont signée, marquant leur désir d’intensifier leurs relations.
A.S.