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5/9/2010
Des enfants congolais scolarisés grâce à votre générosité
L'effervescence qui entoure chez nous la rentrée des classes ne fait que raviver chez Julienne Mpemba des souvenirs douloureux. A plusieurs reprises, elle a été renvoyée de l'école publique où elle était inscrite au Congo: sa maman n'avait pas de quoi payer le minerval. La situation financière de la RDC s'étant encore dégradée, ce sont des milliers d'enfants, non scolarisés, qui traînent, aujourd'hui, dans les rues. En 2008, avec d'autres personnes sensibilisées au sort des Congolais, elle a lancé l'asbl Tumaini. Tumaini, cela veut dire "espérer" en swahili. En versant 125 € par an, le prix d'un parrainage, un enfant est assuré d'aller à l'école pendant toute une année. En octobre, Julienne Mpemba quittera pendant quelques mois Namur où elle vit pour le Congo. Elle va, installer à Kinshasa, un bureau relais avec l'association. Le 11 septembre prochain, l'asbl Tumaini organise, à Belgrade, un souper. Il s'agit là aussi de récolter des fonds pour aider les enfants.
Julienne Mpemba est installée, depuis plusieurs années maintenant, à Namur. Il y a des souvenirs qu'elle n'est pas prête d'effacer de sa mémoire. Orpheline de père alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, elle a connu la dure réalité de la vie. Elle raconte: "Jusqu'au décès de papa, j'étais inscrite dans une école huppée où j'ai appris beaucoup de choses. L'enseignement y était excellent, c'est comme ça que j'ai eu de très bonnes bases en français comme en mathématiques." Une école payante bien sûr. Lorsque la maman se retrouve seule avec ses enfants, il n'est plus possible pour Julienne de suivre sa scolarité dans un établissement aussi privilégié. "J'ai été inscrite dans une école publique moins renommée mais toujours de bonne qualité. Nous étions plus de 40 enfants par classe. Plusieurs fois, j'ai été renvoyée de l'école parce que maman n'avait pas payé les frais de fonctionnement. Je rentrais à la maison et le lendemain, je retournais à l'école avec l'argent. J'ai des camarades qui n'ont jamais pu revenir à l'école faute de moyens et aujourd'hui, ils ont le niveau qu'ils avaient en primaire. C'est révoltant. A mon époque, à la fin des années 80, des enfants dans ma situation il y en avait cinq ou six par classe. Maintenant, c'est bien pire: c'est la moitié d'une classe qui est concernée." Une classe où les enfants sont 60 à suivre les cours. Ils sont tellement nombreux que des écoliers suivent les cours de 7h30 à 12h et d'autres de 13h à 17h. La semaine suivante, on inverse.

Acheter son banc
"Ne pas poursuivre ses études par manque de moyens financiers, c'est horrible, raconte Julienne Mpemba. J'avais un copain qui cartonnait durant la préparation à l'université mais il était tellement pauvre que ses parents n'ont pu payer le minerval. Il aurait été un parfait juriste, son cas me hante encore aujourd'hui." Mais c'est bien avant l'université que la porte de l'école est difficile à franchir. Ainsi, un enfant ne peut être inscrit, en maternelle, que dans le privé et c'est bien sûr payant. Beaucoup ne font donc leur entrée, à l'école, qu'à l'âge de 6 ans sans avoir appris le b.a-ba.
On en arrive encore à des situations qui pourraient être risibles si derrière il n'y avait un tel désarroi. Pour que sa fille puisse suivre sa scolarité, la maman de Julienne ira chez un menuisier à qui elle demandera de construire un banc. L'école acceptait Julienne mais il n'y avait plus de place assise! Elle est partie à l'école avec son banc l'a coincé devant le bureau du prof et elle a suivi ses cours.
En retournant en RDC, Julienne Mpemba a contacté que la situation s'était encore dégradée alors, avec des connaissances sensibles à cette cause, elle a fondé Tumaini. L'ASBL grâce à l'intervention financière de parrains et de marraines aide les enfants à aller à l'école. Les généreux donateurs reçoivent, en retour, un dossier avec le nom de l'enfant, son adresse et son bulletin. Ils peuvent ainsi le suivre à distance. On estime à 125 euros le montant nécessaire pour financier une année de cours. Plus d'une quarantaine d'enfants bénéficient de cette intervention. Julienne Mpemba est convaincue que l'on peut encore faire mieux, beaucoup mieux. Un appel est donc lancé à tous ceux et celles qui souhaiteraient soutenir ces petits.
Les besoins sont énormes et ce ne sont pas que les enfants de Kinshasa qui sont touchés, c'est tout le Congo. Alors Julienne Mpemba va partir six mois sur place afin d'installer un bureau qui serait un relais entre l'association Tumaini et les associations locales. "Je veux trouver des personnes de confiance pour travailler avec nous" explique la jeune femme.

Des enfants abandonnés
L'asbl Tumaini a aussi l'intention de s'investir dans l'adoption des enfants congolais. "Pour le moment, la situation est atroce. Les enfants nés suite à des viols sont systématiquement abandonnés, parfois en pleine rue. Chacun peut les prendre. Les très jeunes filles qui accouchent à l'hôpital s'enfuient, le plus souvent, sans le bébé. Là, aussi chacun peut passer et l'emporter." L'objectif de l'asbl Tumaini est d'ouvrir une pouponnière pour accueillir ces enfants abandonnés. Un autre objectif est d'installer des écoles de formation. Des écoles techniques ou professionnelles n'existent pas en RDC.
A moyen terme, Julienne Mpemba envisage de quitter Namur où elle vit: "Je me sens plus utile là-bas qu'ici."Le travail de l'ASBL Tumaini va se poursuivre ici en Belgique où se trouvent de généreux donateurs. C'est Géraldine Mathieu, secrétaire juridique de l'association et professeur de droit de la famille aux facultés de Namur (la photo avec Julienne Mpemba) qui va prendre les rênes.
En attendant, l'association est à la recherche de fonds. Une manière de soutenir Tumaini, c'est de participer au souper organisé le 11 septembre prochain à la salle Do Bia Bouquet à Belgrade. Dès 18h30 accueil, puis apéro, repas africain et soirée dansante africaine, elle aussi. Pendant l'apéro, six jeunes raconteront l'histoire mouvementée de ce très beau pays.
Christine Bolinne
Pour plus de renseignements sur l'association et le souper: 0477/88.58.41.
Si vous souhaitez aider l'ASBL Tumaini: 001-5722937-13

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