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1/9/2010
Le père Charles Delhez, responsable de l'aumônerie aux facs de Namur
Cet été encore, le Père Charles Delhez a marché, entre Conques et Moissac, sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Il y a fait le plein d'énergie et a beaucoup réfléchi à la rentrée qui arrive à grands pas. En septembre, il devient responsable de l'aumônerie aux Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix à Namur. Sa désignation est une des conséquences de la volonté des jésuites de montrer qu'ils restent bien impliqués dans l'institution universitaire. Les facs de Namur sont à un tournant: elles vont être dirigées, pour la première fois de leur histoire, par un recteur laïc et la fusion avec Louvain-la-Neuve est quasi pour demain. "Pour moi, le défi est énorme explique le Père Delhez, jésuite. Même si j'ai toutes les cordes à mon arc pour le relever, j'ai peur de manquer ma cible. Je suis donc tout sauf serein...."
Il y a un an, le père Daniel Sonveaux, Provincial des Jésuites contactait le père Charles Delhez. Il lui proposait de devenir responsable de l'aumônerie des Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix, à Namur. Fondées par la Compagnie de Jésus en 1831, la présence des jésuites a toujours été importante dans l'institution universitaire. Fort est de constater qu'au fil des années, de moins en moins de jésuites y enseignent. Le recteur est aujourd'hui un laïc. Le père Michel Scheuer a pris sa retraite. Il est remplacé, à partir de ce 1er septembre, par le professeur Yves Poullet. Partant de ce constat, le père Sonveaux a décidé de nommer un responsable d'aumônerie pour ainsi montrer que les jésuites n'ont pas l'intention d'abandonner les facs. Il s'agit du père Charles Delhez, 58 ans. Le père Delhez siégera aussi lors de l'assemblée générale.
Depuis un an, le père Charles Delhez s'imprègne donc de l'atmosphère des Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix. Il s'est ainsi intéressé au CRU (Centre Religieux Universitaire). Un lieu où les étudiants peuvent, une fois par semaine, partager un temps de prière, une écoute de la parole et bien sûr l'eucharistie. Les facs ont aussi des kots à projet chrétien où l'on attend des jeunes une attention à l'autre. Tout cela fonctionne mais la volonté du Père Delhez est de redynamiser le tout. "Il faut aller rejoindre les jeunes là où ils sont et autrement que par la sacramentalité immédiate. Les jeunes sacramentalisés constituent, aujourd'hui, une minorité, précise le père Delhez. Il faut savoir que la Belgique est, d'un point de vue religieux, un pays sinistré." Les étudiants des facs peuvent aller, à la messe, une fois par semaine, le mardi soir. C'est la paroisse Sainte-Julienne, à Salzinnes, qui leur ouvre ses portes: ils y sont très peu nombreux. "Je suis convaincu qu'il faut annoncer l'Evangile autrement. Ce que je veux faire, c'est réapprendre à célébrer autrement qu'avec l'eucharistie. Les moines ont des célébrations qui ne sont pas eucharistiques. Célébrer une messe pour un prêtre, c'est facile, tout est prévu. Autrement, il faut pouvoir faire preuve d'imagination. L'Evangile doit être annoncé dans ce milieu difficile mais pas pour autant hostile. Il doit entrer dans ce bouillon de culture qu'est une université."

Théo Mertens à la messe de rentrée
Faire preuve d'originalité pour réapprendre les fondamentaux, ça ne fait pas peur au père Delhez. Aumônier à Lourdes, il célèbre avec les jeunes. "Ma plus belle célébration était centrée sur la croix. Les jeunes avaient préparé des sketchs, des chants... Ils avaient aussi des invités comme un jeune qui a reçu la confirmation à 17 ans. Nous n'avons fait le signe de croix qu'à la fin de la célébration quand le geste était bien compris." Pour la messe de rentrée des facultés, qui sera célébrée à la cathédrale Saint-Aubain, le Père Delhez a invité Théo Mertens. Théo Mertens est auteur-compositeur mais aussi interprète de chants religieux. Avec cet invité, le père Delhez a pour objectif de faire chanter les jeunes. Pour l'homélie, il a aussi sa petite idée: il va demander la participation d'étudiants.
A partir du second semestre, le Père Delhez a également souhaité donner cours. Ce sera un cours de sciences religieuses destiné notamment aux étudiants de médecine. "Si je veux rencontrer les jeunes, je dois aller là où ils se trouvent, c'est-à-dire dans les auditoires. Pour ce cours, je me baserai sur un de mes livres et qui a déjà fait l'objet de plusieurs rééditions, il s'agit de "L'essentiel de la foi". Je vais le retravailler. Il est primordial de se rendre compte que la culture religieuse a, aujourd'hui, terriblement diminué, que la place de la religion a changé dans la société." Sociologue de formation, le père Delhez n'a que peu enseigné jusqu'ici. Il a donné quelques cours de religion et de français lorsqu'il a vécu, pendant cinq ans, en Afrique. De retour en Belgique, il enseignera encore, durant une courte période, la religion.

Un paresseux contrarié
Un emploi du temps pour le moins chargé. Ce n'est pas pour déplaire à Charles Delhez qui reconnaît ne s'ennuyer que lorsqu'il se trouve dans un embouteillage! Le reste du temps, il le consacre au travail. Un comble pour lui qui se décrit comme un paresseux contrarié. "J'ai une bonne capacité de travail. J'ai plusieurs activités et passer de l'une à l'autre me détend." Avec cette nouvelle responsabilité, le père Delhez a revu son emploi du temps. Il ne donnera plus de conférences mais par contre en organisera! Le 24 novembre, dans le cadre des rencontres "Foi et Culture", il réunira autour de la table Herman Van Rompuy, président du Conseil européen et François Houtart, prêtre, sociologue et professeur émérite d'université. Il a décidé aussi de mettre entre parenthèses son travail d'écrivain. Outre la sortie, dans les prochains jours, de "Le sexe et le goupillon" et une réédition de "L'essentiel de la foi", rien n'est prévu. Sa plume, il la laissera uniquement courir pour assurer ses chroniques dans le journal Dimanche.
A quelques jours de quitter sa paroisse de Blocry, le père Delhez a le vague à l'âme. "J'y ai été un curé heureux. J'y allais uniquement le dimanche. J'avais la chance d'avoir une paroisse très peu cléricale avec des laïcs qui se prennent en charge. Cela fait partie des paroisses d'avenir. Avant, il y avait un assistante paroissiale qui était bénévole. Elle a été remplacée et son mi-temps est aujourd'hui financé par les fonds paroissiens. Je m'y suis toujours senti très bien. Je vais terminer en tant que curé de paroisse par le baptême d'une jeune fille de 17 ans. C'est un beau cadeau. Je quitte Blocry avec tristesse mais la responsabilité de l'aumônerie des facultés répond mieux à ma vocation de jésuite. Nous avons eu une formation longue, difficile, pour pouvoir nous situer au mieux dans le dialogue foi et culture: le jésuite n'est pas appelé pour un travail pastoral. Moi, j'étais là comme "bouche-trou"."
Christine Bolinne
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