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12/12/2009
Des assistants paroissiaux en quête de légitimité
Karine, Geneviève, Laurence... sont assistantes paroissiales. Une profession qui se décline quasi exclusivement au féminin. Un travail aux formes variées apparu voici quelques années seulement. Aujourd'hui, on pourrait presque dire qu'il y a autant de fonctions différentes qu'il n'y a d'assistants paroissiaux! Beaucoup sont catéchistes, certains prennent en charge les familles lors de la préparation de baptême, d'autres visitent les malades... Ce qui est certain, c'est que tous et toutes sont d'une aide précieuse pour le prêtre. Les assistants paroissiaux de Namur et la Commission des ministères laïcs de Liège se sont retrouvés pour une journée axée sur le thème de la légitimité de leurs fonctions. Mgr Jousten, évêque de Liège et Mgr Warin, évêque auxiliaire de Namur participaient à cette rencontre. Pour accompagner le débat Céline Beraud, une sociologue française qui s'est beaucoup intéressée à ce sujet.

Dans le Diocèse de Namur, le cadre prévoit 37 assistants paroissiaux. Les dernières nominations viennent d'avoir lieu. Les effectifs sont donc maintenant au complet pour mener un travail devenu, aujourd'hui, indispensable..
Quel est précisément le travail d'un assistant paroissial? Il est multiforme et varie d'une paroisse à l'autre. Ainsi Marie-Jo. Elle partage son emploi du temps entre l'association qui gère les Pèlerinages namurois et l'équipe du chantier paroissial. Pour Laurence, c'est différent. Elle travaille entre autres dans une aumônerie de prison. Karine passe, elle, de longues heures dans un hôpital de Namur. Elle va à la rencontre des malades à qui elle apporte soutien et réconfort. La jeune femme est aussi chargée de la pastorale des familles. Nombre d'assistants paroissiaux s'occupent, en plus, du catéchisme.
S'ils reçoivent une lettre de mission signée de la main de leur évêque c'est avec le prêtre qu'ils définissent leur travail. Ce qui explique que ce travail varie et évolue surtout en fonction des besoins de la paroisse.
En France, les assistants paroissiaux sont devenus, principalement dans les zones rurales, incontournables. Ils vont même jusqu'à conduire les funérailles. Chez nous, en cas de décès, leur rôle se situe principalement dans la préparation des funérailles ou dans l'accompagnement de la famille endeuillée.

Un charisme personnel
Céline Beraud (notre photo) est sociologue. Elle s'intéresse plus spécialement à la sociologie des professions. Elle est encore l'auteur de deux livres: "Le métier de prêtre" et "Prêtre, diacre, laïc, une révolution silencieuse dans l'église de France." C'est dans le cadre de sa thèse qu'elle a rencontré des dizaines et des dizaines d'assistants paroissiaux. Ils ont parlé de la réalité de leur travail au quotidien mais aussi de ses difficultés.
En Belgique, comme en France, les assistants paroissiaux sont apparus depuis une bonne dizaine d'années. Leur arrivée est liée notamment à la diminution du nombre de prêtres. Des prêtres, selon une étude citée par cette jeune sociologue, qui ont l'image, dans le public, d'hommes pressés, débordés par le travail à mener dans plusieurs paroisses, pas toujours très disponibles... Il a donc fallu trouver des solutions: c'est ainsi que les assistants paroissiaux sont entrés en fonction. Ces hommes et ces femmes bénéficient d'un contrat de travail à durée indéterminée (contrairement à la France où leur mandat est de trois ans renouvelable) et sont rémunérés sur la même base qu'un vicaire.
Ces laïcs en mission écclésiale, c'est l'appellation française, chez nous on parlera d'assistants paroissiaux, ne sont pas toujours reconnus en tant que tel. Ils voudraient plus de légitimité. Pas toujours simple pour un assistant paroissial (ils l'ont dit à plusieurs reprises lors de cette journée) de s'imposer face à des bénévoles motivés mais parfois aussi envahissants que directifs. Les assistants paroissiaux ne sont pas ordonnés donc ils ne bénéficient pas de cette reconnaissance, de cette autorité que le grand public a à l'égard du prêtre. Une reconnaissance qui peut aider à s'installer dans son poste. Une autorité qu'ils doivent asseoir grâce à des compétences professionnelles, à leur propre charisme mais aussi grâce à l'expérience accumulée au fil des années.

Une religieuse, bien sûr
Céline Beraud, toujours en vue de cette légitimité, a cité quelques propositions faites au cours des rencontres. L'attribution de signes distinctifs liés à la fonction. La légitimité du travail peut aussi venir de par la publicité (article dans le bulletin paroissial ou encore sur le site Internet de la paroisse) qui est faite autour de leur nomination, de leur entrée en fonction. Le grand public serait informé de leur existence, du travail mené. Cela pourrait éviter bien des désagréments. L'arrivée de l'assistante paroissiale n'est pas toujours bien vécue par la personne qui croit recevoir la visite d'un prêtre. Certains refusent d'entamer le dialogue. Il y a donc de l'incompréhension voire parfois même de la mauvaise humeur à son égard. D'autres par contre ne posent pas de problème. Ce que Céline Beraud raconte est digne d'une fiction. Une assistante paroissiale française lui a raconté que certains malades pensaient qu'ils avaient face à eux une religieuse. Que leur accompagnement soit assuré par une femme le plus souvent mariée et mère de famille ne leur traverse même pas l'esprit...
Christine Bolinne

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