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13/9/2016
Fraternité Saint Léopold Mandic: les voeux solennels de Nicolas
Un enthousiasme doublé d'impatience. Voilà l'état d'esprit de Nicolas Baijot. A 28 ans, ce jeune Malonnois se prépare à sa profession solennelle dans la Fraternité Saint Léopold Mandic. Une nouvelle étape dans la vie de Nicolas qui, parallèlement, se destine à la prêtrise: il vient d'entrer en troisième année de théologie au Séminaire Notre-Dame de Namur. Rencontre avec Nicolas Baijot qui, avant de rejoindre la vie religieuse, a été militaire. Durant quatre années, il a fait partie du service décontamination chimique, biologique, radiologique et nucléaire.
L'oeil rieur, Nicolas Baijot raconte son itinéraire: une vie pas encore très longue mais pourtant déjà tellement riche. Et ce samedi, il va, en l'église de Malonne, en écrire une nouvelle page. Ce 17 septembre, il fera sa profession solennelle dans la Fraternité Léopold Mandic. Une fraternité qui a été fondée par l'abbé Giuseppe Vacca, c'était le 15 septembre 2014 (lire ci-dessous). Celui que Nicolas appelle affectueusement ''le Père'' est décédé le 10 octobre dernier. Samedi, il sera au centre de toutes les pensées.
Alors qu'il a une dizaine d'années, Nicolas Baijot se montre déjà intéressé par la prêtrise. Assez logiquement, il en parle à un curé et là c'est la douche froide! Le prêtre le décourage en lui disant qu'il n'est pas heureux dans ce qu'il fait. Les années passent et arrivent, dans la paroisse de Malonne, l'abbé Giuseppe Vacca et l'abbé Stéphane Decisier. ''Je les voyais tellement heureux dans leur ministère que j'ai repensé à mon idée. J'en ai parlé avec le Père et son discours a été bien différent.'' Très présent dans la paroisse, Nicolas constate, au fil des jours, que ce rayonnement n'est pas qu'une façade. Le bonheur intérieur de ces deux prêtres rejaillit sur leur visage, sur leur manière de vivre leur ministère. Nicolas Baijot découvre encore que tous deux appartiennent à la Fraternité Saint Léopold Mandic et qu'ils vivent en communauté. Jusque-là, il n' avait jamais entendu parler de Léopold Mandic né en 1866 dans ce que l'on appelle aujourd'hui l'Herceg-Novi, au Montenegro.
Après les humanités, Nicolas ne franchit pourtant pas encore le pas. Il hésite entre se lancer dans le monde du travail ou poursuivre des études et devenir ingénieur des eaux et forêts. Son père, militaire de carrière, l'invite à se renseigner auprès de l'armée sur les opportunités qui s'offrent. Il passe les examens, les réussis et travaille durant quatre années au Génie à Jambes. Nicolas fait partie du service de décontamination chimique, biologique, radiologique et nucléaire. ''Je trouve qu'il y a entre la vie du militaire et celle du prêtre pas mal de ressemblances. Un prêtre va donner toute sa vie ou du moins tenter de la donner pour la mission. Un militaire quand il signe son contrat sait qu'il pourra lui aussi aller jusqu'à faire don de sa vie.''

''Cela doit être la volonté de Dieu''
Alors qu'il se prépare à passer d'autres examens pour entrer à l'Ecole des Sous-Officiers, des amis lui proposent de faire une retraite: une semaine à Chevetogne. ''Je me suis dis pourquoi pas. Je n'avais jamais fait ça. Je sentais que j'avais besoin d'une semaine au calme.'' Une semaine qui allait changer sa vie. Le jeune homme vit de manière intense les temps de prière avec les moines. ''C'est inexplicable mais je me suis senti appelé à vivre autre chose. ''
De retour à Malonne, il prend contact avec l'abbé Vacca. Une confession qu'il n'oubliera jamais: ''Rien ne me ferait plus plaisir que tu deviennes prêtre mais cela doit être la volonté de Dieu pas la mienne. '' C'est une longue période de discernement qui s'offre à Nicolas au cours de laquelle, il va rejoindre la fraternité et passer comme dans n'importe quel institut religieux les étapes qui conduisent à cette profession solennelle.
Entretemps, il a quitté l'armée et devient donc, dès le 8 décembre 2011, novice dans la Communauté Léopold Mandic. Durant un an, il sert la messe, réétudie le catéchisme, les bases d'une vie chrétienne sans oublier les lectures spirituelles. Une fraternité formée, à ce moment, par l'abbé Giuseppe Vacca, l'abbé Stéphane Decisier, l'abbé Damien Nivelle (encore actuellement en cheminement avant de prononcer ses voeux définitifs) et Sabine Janssens, laïque consacrée. Tous sont en mission ici au service d'une paroisse celle de Malonne. Sans oublier une quarantaine de laïcs regroupés en association. Eux aussi soutiennent le projet de la fraternité et partagent sa spiritualité.
Les hommes vivent au presbytère. Pour tous, la journée débute, à 7h, avec les laudes suivies d'un temps de méditation. Le petit déjeuner est pris ensemble. A 8h45, ils assistent à la messe. Chacun vaque ensuite à ses occupations et c'est de nouveau en communauté qu'ils partagent la prière du milieu du jour puis le repas. Il en ira de même pour les vêpres et le repas du soir. Histoire de se tenir au courant de l'évolution du monde, un temps est réservé au journal télévisé. La journée n'est pas encore terminée: réunion ou encore travail pour la paroisse occupent la soirée. Avant de s'endormir, Nicolas Baijot a l'habitude de lire quelques pages. ''C'est le Père qui m'avait conseillé de lire un livre spirituel, de m'intéresser, par exemple, à la vie des saints. Ils sont proches du Christ.'' Le samedi matin est réservé au ménage et c'est tout le monde qui se retrousse les manches. Nicolas: ''La vie en communauté se passe vraiment bien. Je n'ai pas de souvenirs de tensions.''

Des larmes et le bonheur
Une vie de religieux, c'est une chose. Nicolas Baijot sait aussi qu'il veut aussi être prêtre. Et lorsque sa décision est prise, Nicolas en parle d'abord avec son père. ''Il m'a dit que mon choix était honorable. Au fond de lui, il a sans doute été déçu que la filiation s'arrête-là. Maman a, elle, pleuré. Je n'ai jamais su si c'était de joie ou de tristesse. Ma soeur aînée m'a dit: ''oh mon frère, c'est merveilleux. Ma petite soeur a pleuré jusqu'au moment où elle a compris que moi parti, elle pourrait avoir ma chambre! Maintenant, ils sont tous très heureux de mon choix.''
C'est entouré de sa famille, de l'évêque et des paroissiens que Nicolas Baijot fera sa profession solennelle ''Je me prépare dans la prière.'' Samedi, il recevra la croix, signe de cette Fraternité Saint Léopold Mandic. Une croix en bois , tout simple, avec en son centre, un coeur. Le coeur de Jésus est traversé de deux bandes de couleurs une blanche et une rouge, comme le coeur miséricordieux de Jésus. Et c'est l'abbé Decisier qui l'a imaginée.
Christine Bolinne
Photo: La photo a été prise au moment de l'accueil de Nicolas dans la Fraternité. A ses côtés, l'abbé Vacca, le Père, aujourd'hui décédé et l'abbé Stéphane Decisier.


Saint Léopold Mandic et sa fraternité
Cette fraternité est une association publique de fidèles. Elle a été érigée, dans le diocèse, le 15 septembre 2014. ''Elle regroupe des prêtres diocésains mais aussi des laïcs qui veulent se consacrer à Dieu. Ils vivent une vie fraternelle basée sur la prière en commun imprégnée de charité. La spiritualité de la fraternité est centrée sur la vocation à la miséricorde, selon l'invitation de Jésus ''Soyez miséricordieux comme est miséricordieux votre Père.'' ''Les membres de la fraternité Saint-Léopold Mandic s'engagent, est-il écrit dans le fascicule de présentation, à faire de l'agir de Dieu miséricordieux le critère conducteur de leur propre existence et de leur propre témoignage de foi. Ainsi, ils participeront à la mission salvatrice du Christ et de l'Eglise.''
La fraternité est au service de l'Eglise locale et répond à ses besoins. La Fraternité Saint Léopold Mandic est unique: elle a été fondée par l'abbé Giuseppe Vacca.
Le futur saint Léopold Mandic est né le 12 mai 1866 dans une famille catholique croate. Très jeune, il est choqué par la sévérité d'un prêtre à qui il vient de se confesser. Choqué par la disproportion entre la broutille avouée et la sanction. A 16 ans et demi, il entre chez les Capucins. En 1890, il est ordonné prêtre. Il souhaitait être missionnaire en Orient pour rapprocher l'Eglise catholique et les frères orthodoxes en contribuant ainsi à l'unité de l'Eglise. Il aura encore été un confesseur plein de miséricorde et de bonté. Il passait des heures et des heures dans le confessionnal. Il pouvait y rester jusqu'à 12 heures par jour. On venait de partout le rejoindre au couvent de Padoue où il a passé la majeure partie de sa vie. Il avait coutume de dire aux pécheurs: ''Ne vous inquiétez pas. Chargez tout sur mes épaules, je vais y penser. '' Prières, jeûnes faisaient partie de son quotidien. Il faisait pénitence pour les fautes que les pécheurs étaient venus lui confier.
Le frère Léopold a été canonisé le 16 octobre 1983.


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