Chaque week-end, les pèlerins sont certains de trouver, sur le site des sanctuaires de Beauraing, les membres de l'équipe ''Ecoute-Prière''. Une présence discrète et souriante. L'idée n'est pas de foncer sur le premier pèlerin, de le ''prendre dans ses filets'' et de ne plus le lâcher! L'équipe se contente d'être là. Un sourire, un renseignement donné sur la disposition du site, sur les horaires des offices... c'est bien souvent l'occasion d'engager la conversation. Et très vite, les membres d'''Ecoute-Prière'' constatent que ceux et celles qui viennent à Beauraing ont souvent le coeur bien lourd. ''Moi, je leur dis, souligne soeur Anne-Thérèse, avec un sourire réconfortant qu'ils ont bien fait de venir près de Marie car son coeur est plein de grâce. C'est un bon début. Nous sommes les premiers secours''.

Une oreille attentive à l'autre
La discussion démarre. Certains préfèrent aller s'asseoir sur un banc. D'autres souhaitent se retirer, un peu à l'écart, loin du passage des pèlerins. Lorsque la météo est moins favorable, l'écoute se fait dans un petit local non loin de la crypte. Pour l'équipe, le ''travail'' est celui de l'écoute. ''Beaucoup de personnes portent de très lourds soucis, explique Soeur Anne-Thérèse. De pouvoir nous en parler -mais on ne force personne- aide déjà un peu. Aujourd'hui, il est rare de trouver une personne avec qui on puisse avoir une bonne discussion qui prenne son temps. Lorsque je suis en écoute, je ne regarde jamais ma montre, ponctue Soeur Anne-Thérèse. Souvent, dans le cadre de la discussion, je vais plus loin. Je propose à la personne de tout confier à la Vierge et de prier avec elle. Nous pouvons aussi lire un texte, un passage de la Bible qui est porteuse de vie.''
Soeur Myriam et Soeur Germaine sont des religieuses de la Doctrine Chrétienne. Charles Jacoby est père de famille. Il y a aussi Claudine qui a rejoint l'équipe. Tous sont sensibles à l'autre, à l'écoute de l'autre: ''Nous avons fait un accompagnement. Et quand on a souffert cela donne un regard de compassion. Cela aide à comprendre la personne qui est en souffrance.''

La discrétion: essentielle
Tous font aussi preuve d'une grande discrétion, c'est primordial. Soeur Anne-Thérèse a pris l'habitude de noter, dans un petit carnet, un prénom et quelques mots sur l'histoire confiée. Un aide-mémoire bien précieux: ''Souvent, les gens reviennent et ils se souviennent de nous. Moi, j'ai parfois un peu plus de mal à reconnaître un visage. Alors, en notant, ça m'aide.''
Sachez encore qu'il n'est pas nécessaire d'être croyant pour entrer en contact avec un des membres d'''Ecoute-Prière''. Il n'y a pas d'âge non plus. ''Jeunes et moins jeunes, tout le monde a ses problèmes. Il faut avoir foi dans la prière qui sauve. La prière elle ouvre les coeurs à la grâce. Venir à Beauraing, je dirais que c'est le super bon réflexe. Venir près de Marie, c'est s'approcher de son coeur qui est source de grâce.'' Avant de rencontrer chaque personne, avant de tenir les permanences, Soeur Anne-Thérèse prend un temps de prière. Elle demande au Seigneur d'avoir les mots justes, ceux qui soulagent. Elle lui demande, en toute simplicité, de l'aide.
En faisant partie de cette équipe, la jeune religieuse a aussi le sentiment qu'elle aide à la concrétisation du message de Marie: ''Je convertirai les pêcheurs.'' Un message délivré aux enfants lors des apparitions. Cette démarche peut aller encore plus loin. ''Il m'arrive confie Soeur Anne-Thérèse de proposer à la personne avec qui je parle de rencontrer un prêtre pour recevoir le sacrement de réconciliation. Beaucoup acceptent mais il n'y a bien sûr pas d'obligation. Dans un lieu comme Beauraing, il y a toujours des prêts prévus pour les confessions.''
Christine Bolinne
Les bénévoles d'Ecoute-Prière sont présents aux sanctuaires le samedi et le dimanche de 14 à 18h. La photo rassemble les membres d'''Ecoute-Prière'' mais aussi les prêtres qui assurent la permanence des confessions (nous y reviendrons dans un prochain article).