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24/2/2012
CHAQUE DIMANCHE DE CARÊME
Le Jeu de la Passion à Ligny: dimanche, on frappe les trois coups
Chaque dimanche de Carême, le village de Ligny renoue avec une tradition très ancienne, celle du Jeu de la Passion. Depuis 1925, cette forme de théâtre religieux qui trouve son origine dans les Mystères du Moyen Age attire des centaines de spectateurs. Des hommes et des femmes dont la plupart sont originaires de Ligny se retrouvent eux, sur scène, pour retracer la vie du Christ. Une Passion qui ne cesse de se renouveler: cette année, le Frère Poswick de l'abbaye de Maredsous a réactualisé les textes. Cette édition connaît aussi des changements dans la distribution. Le rôle du Christ (la photo) a ainsi été confié, pour la première fois, à Maxime Moroni, 24 ans. A quelques jours de la première, la tension monte. André Pesleut, metteur en scène, reconnaît qu'une fois la première représentation passée, il poussera un ouf de soulagement!
A Ligny, c'est la mobilisation. Le Jeu de la Passion, c'est l'affaire de tout un village. Même ceux qui ont quitté Ligny pour s'installer à l'extérieur y reviennent à cette occasion. A croire, qu'à un moment de sa vie, tout Lignard tombe dans le chaudron ... de la Passion! Les uns sont sur scène, les autres dans les coulisses à régler les détails techniques, d'autres préparent les costumes ou encore veillent à l'intendance. Une sacrée effervescence mais aussi un moment de bonne humeur entre tous. Et un double plaisir: celui de se retrouver pour jouer mais aussi de présenter un spectacle de qualité.

Un texte sans cesse dépoussiéré
Entre Ligny et le Jeu de la Passion c'est déjà une vieille histoire. La première Passion y a été jouée en 1925. Le spectacle qui sera présenté dès dimanche prochain, jour de la première, a bien évolué. S'il s'agit toujours d'une suite de tableaux pour retracer la vie du Christ avec les noces de Cana, la parabole de la brebis perdue... et bien sûr les derniers jours qui séparent Jésus de son jugement et de la crucifixion, les textes ont eux été revus, adaptés. Les moines bénédictins de Maredsous ont toujours veillé, au fil des années, à cette réactualisation. L'année dernière encore, spectateur anonyme de la Passion, le Frère Ferdinand Poswick, moine de Maredsous, est allé à la rencontre d'André Pesleut, président de la confrérie mais aussi metteur en scène. Il lui a proposé de reprendre le texte, de revoir les tournures de phrases trop vieillottes. Le Frère Poswick a donc une nouvelle fois dépoussiéré le texte, reformulant certains passages, apportant des précisions exégétiques et historiques.

Prêt à reprendre le rôle du Christ
Un texte revu tout comme la distribution. Maxime Moroni sera le Christ, un rôle qui a été tenu durant de nombreuses années par Jérôme Hupé. Pas de pression excessive pour Maxime qui était présent dans le Jeu de la Passion depuis plusieurs années dans le rôle d'un soldat romain, d'un Zélote ou encore de Quintilius: ''Je me sens prêt même si reprendre le rôle du Christ est impressionnant''. A 24 ans, Maxime Moroni aime le théâtre au point d'avoir suivi des études supérieures dans cette discipline. Une formation qui l'a bien aidé notamment dans la mémorisation de son texte particulièrement conséquent. ''Chaque jour, je travaille mon texte souligne-t-il. Je veille à bien articuler.'' Le moment de la crucifixion est bien sûr LE temps fort de la passion et à chaque représentation, l'émotion étreint les spectateurs. ''C'est aussi un moment d'émotion pour moi'' ajoute Maxime.
Et si Maxime Moroni se sent à l'aise dans son nouveau rôle, il le doit aussi au travail important mené par le metteur en scène. André Pesleut a joué la passion pendant de longues années avant de se charger de la mise en scène. Sans cesse, il remet son travail en question. André Pesleut aime aller au théâtre mais pas pour le texte. Lui, ce qu'il décortique c'est le jeu des acteurs, le mouvement... En amoureux des planches, il va même jusqu'à assister à des opéras - alors qu'il n'apprécie pas vraiment cet art - pour là aussi analyser la mise en scène. Des éléments glanés à gauche à droite qu'il adapte au jeu et surtout à l'espace scénique du cercle royal Saint Joseph. Un metteur en scène qui au fil des représentations continuera à avoir l'oeil sur ce qui se passe sur scène. Ce passionné de théâtre garde son esprit critique. Il saura faire remarquer à l'un de ses acteurs qu'il doit plus se concentrer, à un autre qu'll doit rectifier son jeu pour ajouter à sa crédibilité: un debriefing est prévu à l'issue de chaque représentation.

Une passion pour la Passion
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les spectateurs du Jeu de la Passion ne sont pas uniquement des chrétiens. Certains viennent pour découvrir cette forme de théâtre qu'est le théâtre religieux. D'autres encore ont pris de la distance par rapport à la religion. Et sur scène, c'est la même chose. André Pesleut en est bien conscient: ''Je ne leur demande pas de croire en ce qu'ils disent mais de le comprendre.'' Un metteur en scène qui a eu, voici quelques années, l'occasion de rencontrer Soeur Emmanuelle. Elle lui a fait passer un message: ''La transmission de la Parole de Dieu s'accommode des moyens de communications les plus impévisibles. Le théâtre, selon moi, est parfaitement adapté à cette fin.'' Le Jeu de la Passion est donc encore aujourd'hui une manière d'évangéliser.
A Ligny, le rideau tombera définitivement sur cette passion 2012 le dimanche 1er avril. Le mercredi, André Pesleut prendra la destination de Cantiano, en Italie. Ce petit village a deux pas d'Assise, a sa Passion. Elle est jouée le vendredi saint sur la place du village. Qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente... des milliers de personnes y assistent. ''On y retrouve l'esprit des Mystères du Moyen Age commente André Pesleut. Il y a tellement de monde que le village est bouclé''.
De quoi faire rêver André Pesleut? Pas vraiment. Il rêverait par contre de pouvoir inscrire la Passion dans le 21 eme siècle en développant, par exemple, les moyens technologiques. En imaginant des écrans pour projeter des vidéos et aider dans la représentation des scènes de foule. Mais voilà, il faut des moyens et la salle du cercle royal Saint Joseph est bien trop exigüe.
Christine Bolinne

Les représentations ont lieu les dimanches 26 février, 4, 11, 18, 25 mars et 1er avril à 15h30 au Cercle royal Saint-Joseph, Ferme d'En-Bas. Le spectacle dure 3 heures, entracte compris. Prix: adultes (10€), enfants moins de 12 ans (7€), groupe de 20 personnes au moins (9€), groupe catéchèse -première séance- (6€). Réservations: 071/81.19.58 (de 9 à 13h) ou encore dagnely.raoul@portima.be
Site internet: www.passionligny.be
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