Les traces du supplice de Jésus nous donnent à contempler l'amour de Jésus qui est allé jusque-là. ''Ce sont nos péchés qu'il a portés'' dans sa passion comme le chante Isaïe (53, 11). C'est dans notre faiblesse qu'il s'est drapé, comme en parle l'épître aux Hébreux (5,2). Les traces des anciennes blessures sont devenues source de lumière et de pardon. Elles guérissent et ouvrent les yeux à Thomas qui demandait à y mettre le doigt. Les doutes de Thomas au soir de Pâques se sont transformés une semaine plus tard en confession de foi et adoration. Tout comme le triple reniement de Pierre nous a valu sa triple déclaration d'amour: ''Oui, Seigneur tu sais bien que je t'aime'' (Jean 21,14). Les traces des blessures du Christ sont devenues source d'action de grâce et de mission: nos faiblesses ont déclenché l'amour miséricordieux du Père, elles sont le lieu où Dieu renouvelle sans cesse son amour et nous invite à devenir ''miséricordieux comme notre Père''.
A travers les apparitions du Christ de Pâques, nous découvrons que le Seigneur s'est manifesté à nouveau à ses disciples après la résurrection et qu'il est aujourd'hui encore mystérieusement présent dans son Eglise. Saint Jean dans son évangile veut nous faire comprendre qu'il y a quelque chose de commun dans l'expérience des apôtres et celle des chrétiens quand il célèbre l'eucharistie et que c'est le même Seigneur que nous rencontrons dans nos assemblées dominicales.
L’Evangile montre cette convergence en indiquant que le Christ apparaît là où sont rassemblés les disciples à huit jours d'intervalle, c'est-à-dire le premier jour de la semaine qui est devenu notre dimanche. C'est au milieu d'une assemblée de croyants que le Christ de Pâques continue à se manifester à nous aujourd'hui à travers les gestes sacramentels qu'il a lui-même institués.
Comme le décrit saint Jean dans l'Apocalypse (1, 9-15) dans une vision qu'il a eue le dimanche: c'est au milieu de sept chandeliers (qui représentent les sept Eglises d'Asie mineure auxquelles il s'adresse) que se trouve le fils de l'Homme, le Christ Glorieux, alors même que ces Eglises connaissent des épreuves, des abandons et de la tiédeur. C'est au milieu de la communauté rassemblée en son Nom que ''se tient Celui qui est vivant, Celui qui est l'alpha et l’oméga.''
''Jésus vint et se tint au milieu d'eux et il leur montra ses mains et son côté''. C'est le Christ de Pâques marqué par la passion qui continue à se donner à nous et à nous donner son Esprit Saint.
Voilà l'œuvre par excellence de la miséricorde du Père: une humanité nouvelle qui est en train de naître au cœur de l'Eglise, une humanité pardonnée et transformée par la présence du Ressuscité et vivant dans la force de son Esprit.
De cette espérance, nous pouvons en vivre dès maintenant parce que ''Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des temps'' (Mt 28,20).
Je vous souhaite un bon Dimanche de la miséricorde et un heureux temps pascal.
† Rémy Vancottem