Jean est le précurseur, il va devant pour annoncer la venue de son maître, du Messie annoncé par les prophètes de l'ancien testament. Il est la ''charnière'' entre l'ancien et le nouveau testament, inauguré par la venue du Christ en notre chair.
Avant de naître, Jean a tressailli de joie dans le sein de sa mère à l'approche du Sauveur porté par Marie. Cette joie, il l'étendra à toute sa vie.
Jean ira au désert pour préparer l'annonce de celui qui l'emplit de joie depuis qu'il est tout petit. Là il sera l'ami de l'époux.
Et puis il le désignera comme l'agneau de Dieu et le Sauveur aux foules qui attendent le messie promis. Son discours est radical et il fustige les maîtres spirituels dans leur hypocrisie. Car Jean a le coeur pur, les mains innocentes. Son témoignage le conduira au témoignage suprême, celui du martyre.
Sur les vitraux du Moyen Age, on voit souvent représenté le rejeton de Jessé qui s’épanouit en une fleur unique blanche comme un lys, prometteuse d’un fruit divin : c’est l’illustration du texte du livre d’Isaïe, chapitre 11 : le messie est un descendant de David. Il est le messie, ce qui signifie que sur lui repose l’Esprit Saint. Ce rejeton, nous dit le texte, jaillira de la souche de Jessé. C’est la puissance de vie de Dieu qui vient restaurer ce que les hommes ont détruit par le péché, sauver l’homme de la mort.
En ce temps d’Avent inaugurée par cette belle vision du Christ qui vient, Jean nous invite à la conversion. Il nous demande de nous tourner vers le Christ qui vient dans notre vie, à ne plus pécher, à faire pénitence et à purifier notre comportement. Aujourd’hui encore il nous invite : le royaume de Dieu est là et il y a urgence à nous convertir. Tous les hommes sont interpellés par ce messie, celui dont Jean estime qu’il n’est pas digne de lui retirer ses sandales. Tous nous sommes appelés à regarder celui qui vient, à prendre garde aux remises en cause qu’il exige de nos vies, aux témoignages qu’il exige de nous.
Se convertir c'est bien sûr prier, c'est aussi changer sa vie et être louange de Dieu avec toute sa vie. L'expérience de Dieu dans la prière va de pair avec l'expérience de notre faiblesse et de notre état de pécheur et partant du Dieu miséricordieux. L'Avent, temps de conversion, nous pousse donc à changer notre vie avec l'aide de la grâce. Grâce sacramentelle d'abord du sacrement de pénitence. Prenons donc la résolution en ce temps d'Avent de recevoir régulièrement ce sacrement qui, outre le pardon des péchés, nous aide à repartir plus forts de la vie de la grâce dans notre vie de baptisé.
Faire une révision de vie en fin de journée pour examiner notre comportement avec Dieu, notre prochain et nous-mêmes. Nous pouvons le faire par rapport aux dix commandements de Dieu (à l'aide, par exemple, de l'Abrégé du Catéchisme de l'Eglise catholique qui, de manière très pratique, passe en revue ces commandements de l'amour de Dieu et du prochain).
L'Avent est une période de joie, car nous sommes sûrs que le Seigneur vient nous sauver. Que nous allions à sa rencontre avec un coeur plein de joie, dans la prière et dans la reconnaissance concrète, par toute notre vie, de cette alliance d'amour entre Dieu et les hommes.
Abbé Thierry Pluquet