Les 7, 8 et 9 juin se déroulera la 159e édition de ce pèlerinage. Tous les deux ans, des hommes et des femmes quittent, à pied, Andenne pour gagner Saint-Hubert, et retour. Ils ne font que s'inscrire dans une très ancienne tradition de pèlerinage.
Tous sont membres de la confrérie de Saint Hubert d'Andenne, une confrérie qui existait déjà au 16e siècle. Des documents découverts aux Archives de l'Etat à Namur décrivent le faste de manifestations célébrées par le Chapitre des Dames nobles et des Andennais en l'honneur de saint Hubert. La tradition orale rapporte que, dans les années 1696, des épidémies de peste et de choléra, ravageaient la région. Quelques hommes prenaient alors la décision de se rendre à Saint-Hubert tout en faisant des haltes régulières pour se reposer mais aussi prier, se recueillir. Les épidémies auraient pris fin dès l'arrivée des Andennais à Saint-Hubert.
La décision était prise: tous les deux ans, les Andennais viendraient, à pied, à Saint-Hubert. Voilà comment ce pèlerinage pédestre serait né. Et depuis, il se perpétue.

Trois jours hors du temps
Alex Forthomme, membre de la confrérie, arpentera, de nouveau, le bitume durant le prochain week-end de Pentecôte. Il reconnaît ne pas s'entraîner en vue de cette marche qui est pourtant loin d'être une balade: 150 km, à pied, en trois jours, c'est dur. Aujourd'hui, il espère mobiliser de nouveaux marcheurs, d'autres pèlerins.''Lors de la précédente édition, nous étions entre 35 et 40 mais il faut bien reconnaître que les jeunes ne sont pas nombreux.'' La relève n'est donc pas, pour l'instant, assurée. De quoi inquiéter les membres de la confrérie de Saint-Hubert. Alex Forthomme sait pourtant se montrer convaincant: ''Si on fait une fois le pèlerinage, on y revient, c'est sûr. On vit trois jours hors du temps.''
Cela tient bien sûr à l'état d'esprit qui règne. Il s'agit d'un pèlerinage et pas d'une compétition sportive. Si les étapes font, chaque jour, 50 km, des haltes plus régulières sont prévues. Tous les 10-12 km, il y a un arrêt. Les marcheurs n'avançant pas au même rythme, ces haltes sont l'occasion de reformer le groupe. Lors des haltes, des temps de prière sont aussi prévus. C'est encore le moment de reprendre des forces.
Au départ, chacun a reçu un livret avec des textes à méditer, des prières... Le thème de cette 159e édition: ''En toi notre foi, en toi notre force.'' La marche est un moment idéal pour s'intérioriser. Pas interdit, bien sûr, de marcher avec les amis. Chacun adopte la formule qui lui convient le mieux.
Alex Forthomme insiste sur le respect de l'autre qui anime ce pèlerinage. Chacun marche à son rythme. ''Il n'y a pas de honte à avoir un moment de faiblesse. Lors du précédent pèlerinage, à un moment, j'ai calé, je n'avançais plus.''Il a pu compter sur les autres marcheurs pour le motiver, l'inciter à reprendre sa marche. ''Il n'y a pas de honte à monter, pour quelques kilomètres, dans un des véhicules et ainsi récupérer. Le marcheur doit savoir qu'il ne sera pas jugé par les autres pèlerins.'' Des pèlerins qui se serrent les coudes.
Une équipe entoure, en effet, les marcheurs. Plusieurs voitures sont sur le trajet pour apporter aux uns et autres le ravitaillement. Alex Forthomme: ''Mon épouse conduit une des voitures. Alors que le pèlerinage fait 150 km, elle en effectue 500!'' Il y a aussi le bus balai bien utile pour le transport des bagages mai aussi pour ramener vers le groupe un retardataire, un blessé... Chacun marche à son rythme.''
Il s'agit, en priorité, d'un pèlerinage avec évidemment une dimension religieuse bien présente. Ce pèlerinage est ouvert à tous même à ceux qui se posent des questions, qui ont pris de la distance par rapport à l'Eglise... ''On demande à chacun de respecter l'autre dans ses convictions, dans sa vie de foi'', souligne Alex Forthomme. Savoir respecter l'autre dans ses convictions est essentiel. Une condition sine qua non plus importante même que d'être un bon marcheur.

En pratique
Le pèlerinage n'est pas la seule organisation de la confrérie de Saint-Hubert. En mars, elle organise une marche Adeps. Il y a aussi le souper de la Saint Hubert. Avec chaque fois un objectif: récolter des fonds qui permettent de proposer ce pèlerinage à un coût plus que raisonnable: 75 € comprenant le logement et les repas.
Envie de participer? Ce 159 eme pèlerinage aura lieu les 7, 8 et 9 juin. Il vous en coûtera 75 euros. Pour plus de renseignements, pour s'inscrire, il suffit de prendre contact avec Alex Forthomme au 085/84.32.74, 0479/53.92.43 ou par e-mail alex-forthomme@skynet.be
C.B.