La pluie tombe sur Jérusalem depuis ce matin…. Une lumière orangée perce les nuages et couvre le paysage… Le vent se lève et dépose une pellicule de sable sur son passage.
Quelque chose a changé cette semaine, on reprend quelques habitudes hivernales, on se blottit à la maison et on cherche des sources de chaleur! On calfeutre les fenêtres de l’hôpital, équipe chaque chambre de duvet, et puis c’est la chaudière qui se remet en route.
Eh oui, l’hiver frappe aussi à la porte de la Terre Sainte. ''Il était temps'', disent mes collègues israéliens. Il faut dire que l’été joue les prolongations, cette année encore, au Moyen Orient. Depuis 5 ans, les précipitations en Israël et sur le territoire palestinien sont nettement inférieures à la moyenne. Le lac de Tibériade est actuellement à 1m en dessous de son niveau critique et son débit au plus bas depuis 80 ans. Les conséquences de cette sécheresse seront rudes encore pour l’agriculture. Les medias vous ont peut être relayé ce problème climatique en vous montrant la catastrophe de l’incendie au Mont Carmel la semaine dernière. Et oui, les projecteurs sont pour une fois rivés sur le territoire pour une cause environnementale.

Emotion et solidarité
Cette catastrophe nationale a secoué la population. Et je peux vous dire que ce qui m’a le plus touché, c’est la réaction des mes collègues israéliens (pouvant être juifs, chrétiens ou musulmans) émus par la solidarité internationale (dont des pays en conflit avec Israël) et puis par l’aide de pompiers palestiniens. Le journal de la communauté juive francophone, ''Hamodia'' titrait le 8 décembre: ''Lorsqu’une catastrophe peut enclencher une réconciliation.'' L’avenir nous dira si la communication ouverte entre les Chefs d’Etat pour subvenir aux besoins d’Israël aidera à faire table rase d’autres conflits.

Décembre et ses festivités
C’est malgré tout dans des ambiances festives que nous vivons ce mois de décembre à Jérusalem. Chacune à leur tour les communautés religieuses sont en fête, les quartiers de la vieille ville s’animent et s’illuminent pour l’occasion.
Le mois a démarré avec l’allumage de la première chandelle de la ''Hanoukia''. La fête de ''hanoukka'' (la photo) rappelle ce miracle produit dans le temple en l’an -162, où une fiole d’huile à peine suffisante pour assurer 24 heures de lumière brûla pendant 8 jours. Temps suffisant pour produire l’huile nécessaire pour allumer le chandelier à 7 branches et purifier ainsi le temple profané. Tous les soirs de cette fête, chaque famille juive prend soin d'allumer et de placer bien en vue, près d'une fenêtre, ''la hanoukia'', chandelier avec 8 branches plus une, ''le serviteur'', pour allumer les huit autres. Toutes ces lumières cependant finissent par s'éteindre, pour laisser place à la véritable lumière qui éclaire les hommes.
Ensuite, nous avons fêté la nouvelle année hégirienne 1432, prenant son origine avec l'Hégire, c'est-à-dire avec l'émigration du Prophète Mohamed, de la Mecque à Médine (en l’an 622 de notre calendrier). Lors de la fête de l’Aïd, nous ressentons que cette fête est vécue davantage de l’intérieur de la communauté musulmane. On en saura donc que très peu et cela restera encore de l’ordre du mystère dans mes découvertes depuis mon arrivée ici.
Bien entendu, l’hôpital vibre au même rythme que Jérusalem. Nous dégustons du mouton avec les patients et puis, quelques semaines plus tard ce sont des beignets, des Hanoukkia, des toupies, des chansons et des danses juives, tous les symboles de circonstances qui sont réunis pour marquer le temps de Hanoukka. Chacun met la main à la pâte pour préparer ces moments, tant l’équipe de volontaires se lançant dans les chants en hébreux que les patients exerçant leurs talents pour colorer les couloirs de l’hôpital.

En route vers Noël
Noël approche, trois bougies sont allumées dans la couronne de l’avent. Les guirlandes lumineuses, sapins, Pères Noël et fausse neige occupent les rayons des magasins dans le quartier chrétien… (la photo).
Le froid fait son apparition et aide à se projeter vers la fin de l’année… Je m'arrête et c'est ainsi que je constate que cela fait déjà trois mois que je suis maintenant à Jérusalem. Trois mois que mon projet de volontariat a démarré. Je ne pouvais imaginer, l’année dernière quand à cette même période j’ai entamé mes premiers démarches de candidature, à quel point ce projet allait être passionnant et d’une telle richesse humaine! Et aussi combien ce projet de vie allait redonner du sens à cette fête de Noël!
Bonne route à tous vers Noël.
Depuis Jérusalem, Nathalie
14 décembre 2010