De la lumière et encore de la lumière. Les murs ont été peints couleur crème avec du beige plus foncé pour souligner certains éléments architecturaux. D’imposants luminaires ronds occupent, aujourd’hui, la nef centrale. Le chanoine Joël Rochette, vicaire général qui présidait cette célébration n’hésitera pas, avec humour et à-propos, à les comparer aux anneaux olympiques. Le chanoine Rochette relèvera tout particulièrement le côté chaleureux de l’édifice.''Nous sommes dans la maison de Dieu et tout, dans ce bâtiment, nous invite à venir nous y ressourcer, à y recharger nos batteries, à nous tourner vers lui''
Le chantier a été long, très long. Une fissure avait bien fait son apparition au plafond mais pas de quoi -trop- inquiéter. Le jour de Noël 2018 au moment de la consécration, un morceau du plafond s’est écrasé sur le sol entre l’abbé De Smet et la chorale. Personne n’a été blessé, personne n’a perdu son sang-froid et la célébration s’est poursuivie.
La Ville de Namur a, elle, quelques jours plus tard fermé l’édifice: la sécurité n’était plus assurée. Dimanche, chacun a eu une pensée pour l’abbé De Smet, décédé il y a quelques mois maintenant. ''Il aurait été tellement heureux de vous accueillir dans une église aussi pimpante'' dira Marcel Tonneau, président de la fabrique d’église. Marcel Tonneau accueillera aussi l’abbé Christophe Bikuika, déjà curé à Belgrade et qui officiera également à Flawinne. Dimanche, il y célébrait pour la première fois.

Entrer dans le mystère
Dans son homélie qui faisait suite à l’évangile de Jn (6,24-35), le chanoine Rochette invitera à une réflexion sur le mystère. Il mentionnera ainsi le pape François qui, dans une homélie pour la fête de Pâques en 2019 disait: ''‘Entrer dans le mystère’, signifie une capacité d’étonnement, de contemplation ; une capacité d’écouter le silence et d’entendre le murmure d’un fin silence sonore dans lequel Dieu nous parle. Entrer dans le mystère nous demande de ne pas avoir peur de la réalité: de ne pas se fermer sur soi-même, de ne pas fuir devant ce que nous ne comprenons pas, de ne pas fermer les yeux devant les problèmes, de ne pas les nier, de ne pas éliminer les points d’interrogation…'' Le chanoine donnera les étapes pour entrer dans le mystère. La première est, précise-t-il la capacité d’émerveillement ''en ne s’habituant pas aux belles choses qui se passent chaque jour.'' La deuxième étape consiste à rendre grâce, à dire ''merci''. ''L’eucharistie veut dire action de grâce. L’eucharistie devient un acte de reconnaissance, de gratitude.'' La dernière étape étant l’incompréhension ou ''la révolte suivie de l’engagement comme les Hébreux au désert. Je découvre une silhouette emmitouflée dans un duvet, sur un trottoir, c’est un être humain! Je ne peux pas m’habituer à ce spectacle.'' Et de poursuivre: ''Ne pas s’habituer, et peut-être même s’indigner, parce que je ne comprends pas, parce que je n’accepte pas. Mais je cherche avec le Seigneur une réponse juste, vraie, positive.''

Les pierres vivantes
Après des travaux notamment aussi importants, il est dans les habitudes de bénir les lieux. Bénir les pierres mais aussi, comme le précisera le vicaire général, les pierres vivantes de cette Eglises. Il a donc procédé, dans un premier temps, à la bénédiction de l’assemblée avant de faire un second tour de l’église, bénissant, cette fois, les murs, statues, confessionnaux…. A l’issue de cette messe, le vicaire général s’est réjoui de voir une telle assemblée. Assemblée à qui il demandera de soutenir l’abbé Bikuika. ''Un prêtre n’est rien sans le soutien de sa communauté. Je veux l’encourager. Je veux vous encourager. Cette église sera ce que vous en ferez.''
Avant le verre de l’amitié, l’échevin Tanguy Auspert qui a notamment le patrimoine dans ses attributions a encore tenu à préciser que, pour 2024, la Ville de Namur aura procédé à la remise en état de toutes les églises dont elle est en charge. Cela représente une enveloppe considérable. Les travaux, à Flawinne, s’élèvent à 250.000 euros. La prochaine sur la liste est l’église de Belgrade.
C.B.