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29/6/2010
Le chanoine Dangoisse était à Rome parmi 15.000 prêtres
Ce n'était jamais arrivé dans l'Eglise que 15.000 prêtres se retrouvent à Rome: c'était, du 9 au 11 juin, la clôture de la première année sacerdotale, placée sous le patronage du saint Curé d'Ars, dont le portait flottait sur la Basilique Saint-Pierre. Ayant eu l'immense joie de participer à cette rencontre, je voudrais simplement en donner quelques échos, complétés par l'article de Famille Chrétienne du 19 juin.
Dans les rues de Rome se croisaient continuellement des bandes joyeuses et enthousiastes de prêtres, pour la plupart jeunes, venus de tous les continents, de 91 pays, la majorité en col romain ou en bure: 85 cardinaux et 300 évêques étaient présents; 800 prêtres français étaient là avec 30 évêques. Je ne sais combien de Belges étaient présents, mais, avec un certain nombre, nous nous sommes retrouvés pour une pizza avant la grande veillée. On a dit que c'étaient les "JMJ des prêtres"! Le thème était tout un programme: "Fidélité du Christ, fidélité du prêtre, dans le sacrement de la Réconciliation, l'Eucharistie et la prière". Quelle affirmation audacieuse, après ces mois marqués par les scandales de la pédophilie, qui est une terrible blessure pour le clergé, une sorte de "martyre blanc de l'Eglise." On en attendait 9.000; ils étaient 15.000; on dut les répartir entre les basiliques Saint-Jean-de-Latran et Saint-Paul-hors-les-murs où les cérémonies étaient diffusées simultanément avec traductions dans plusieurs langues.
Personne n'oubliera la bouleversante causerie du cardinal Meismer de Cologne sur "La conversion et la mission du prêtre dans le Sacrement de Pénitence." Je tiens à en donner ici plusieurs extraits: "Une des pertes les plus tragiques, dit-il, est la perte de l'Esprit Saint dans le sacrement de réconciliation". Elle a provoqué la perte de notre identité intérieure. "Il ne suffit pas de vouloir apporter des corrections aux seules structures de notre Eglise... Le prêtre n'est pas un ingénieur des structures ecclésiastiques." Il doit être habité par le Christ: "Le coeur du prêtre est comme un tabernacle dans l'Eglise."Une seule solution: la conversion du prêtre qui doit se sentir "chez lui aux deux côtés de la grille du confessionnal." Le message a été entendu, à voir les files de prêtres qui venaient se confesser!

Absent du confessionnal
C'est là tout spécialement que le prêtre retrouve son identité et sa paternité spirituelle. Un prêtre qui ne confesse plus, ou ne se confesse plus, perd le sens de son sacerdoce. Personnellement, je repense volontiers au cri émerveillé de saint Paul: "Des pédagogues, vous pourriez en avoir 10.000. Mais de père vous n'en avez qu'un, car c'est moi qui vous ai engendrés dans le Christ Jésus." (I Co 4, 15). Sinon, ils deviennent de simples "détenteurs d'une charge" (Benoît XVI) ou "des opérateurs sociaux religieux" (Meismer).
Crise du sacrement de pénitence? ajoute le cardinal. C'est parce que les prêtres ne sont plus présents au confessionnal. "Un prêtre présent dans une église vide est un signe de la patience de Dieu qui attend... Je connais des exemples poignants de prêtres présents tous les jours dans le confessionnal, sans que vienne un seul pénitent: jusqu'au jour où le premier pénitent, après des mois et des mois d'attente, se présente finalement... Depuis ce moment, le confessionnal a commencé à être très fréquenté.. Qui entre en contact avec de la matière radioactive devient radioactif. Et si le prêtre ensuite, étant 'Christoactif', entre en contact avec d'autres personnes, celles-ci seront certainement "contaminées" par sa 'christoactivité' ". C'est comme pour le Christ: une force émanait de Lui, qui les guérissait tous. (Lc 16,9).
Chaque matin après la causerie, nous vivions un temps d'adoration suivi de l'eucharistie concélébrée. Pour la fête du Sacré-Coeur eut lieu devant Saint-Pierre la plus grande concélébration de tous les temps. Le Pape y a, entre autres, demandé avec "insistance pardon à Dieu et aux personnes impliquées" pour les "les pêchés des prêtres - en particulier à l'égard des petits."

Emotion d'un Pape
Mais à la grande veillée de 20h, le Pape venu en voiture découverte et arrivé devant son siège, est resté plusieurs minutes, nous regardant sans rien dire, pendant les applaudissements: sur le grand écran, on devinait comme deux petite larmes prêtes à couler... Cinq prêtres, représentant les cinq continents, lui ont posé différentes questions sur la charge écrasant du ministère paroissial pour des prêtres si peu nombreux, surtout en Occident, sur les vocations et aussi sur le célibat qui subit tant de critiques. Chaque fois Benoît XVI a répondu en improvisant, sans notes, avec affection paternelle et réalisme. Le célibat ecclésiastique est pour lui "anticipation de la vie du Royaume. L'union du prêtre avec le moi du Christ se réalise dans les paroles de la consécration. Le célibat, c'est nous laisser identifier au moi du Christ. Nous orientons aujourd'hui notre temps vers le monde de la Résurrection, vers le futur qui devient présent. Le grand problème du christianisme de nos jours, c'est justement qu'on ne pense plus au futur de Dieu; il semble que le présent suffit: nous fermons les portes à la vraie grandeur de notre vie."
Benoît XVI a magnifiquement réconforté les participants, et il a été lui-même visiblement réconforté. On sentait la solidarité des prêtres du monde entier autour du Pape et la relève des jeunes prêtres, nos petits "frères" est signe d'espérance. Témoins les dix qui sont venus du Pakistan, où les chrétiens sont menacés: ils arboraient une grande bannière: "Holy Father, we love you!" Au terme de l'Eucharistie du vendredi, nous avons crié longuement, en battant des mains, "Benedetto!"
Pour finir, bouleversé, le Vicaire du Christ, "mon doux Christ sur la terre" comme disait sainte Catherine de Sienne, nous a bénis, chantant d'une voix presque en pleurs le "Dominus vobiscum"... Oui, malgré la crise que nous traversons, malgré toutes nos misères, qu'elle est belle, l'Eglise universelle! Elle demeure "lumière dans l'obscurité", car elle est bâtie sur le Roc. Non, vraiment: "le bras de Dieu n'est pas raccourci!".
Mgr Michel Dangoisse
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