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21/10/2014
L'abbé Arsène Colot, dit le ''sheriff'', quitte le BAS
L'abbé Arsène Colot sait se montrer bougon, il est d'ailleurs le premier à le reconnaître et à le regretter! Lundi, lors de l'hommage qui lui a été rendu au séminaire, il s'est surtout montré très ému. Son air - souvent - renfrogné cache un homme au grand coeur qui a décidé de poursuivre son ministère dans sa paroisse de Sovet mais d'arrêter son travail d'économe au séminaire et de receveur au sein du BAS, le Bureau Administratif du Séminaire. L'abbé Colot passe la main à Jean Marchal.
''Le sheriff'' c'est son surnom! Avant de veiller sur les finances du séminaire, l'abbé Arsène Colot arpentait déjà - l'oeil aux aguets - les couloirs de ce lieu qui n'abritait pas un espace de formation pour futurs prêtres mais bien la Maison diocésaine, une pédagogie fréquentée majoritairement par des étudiants néerlandophones inscrits aux Facultés. Ils y avaient leur chambre et comme les lieux étaient surveillés, le travail prenait le pas sur la guindaille. Une surveillance très appréciée des parents et tellement efficace qu'un jour, l'abbé Colot a reçu, en cadeau, un révolver et des menottes -en plastique- et le surnom de ''Sheriff''. Le surnom lui est resté...
Lorsque Mgr Léonard a pris la décision de rapatrier le séminaire qui se trouvait, à Salzinnes, en bordure de Sambre dans les murs de départ de l'institution, c'est l'abbé Colot qui a été désigné pour veiller au grain! Les étudiants des facs ont déménagé et un vaste chantier a démarré. Trois années de travaux ont été nécessaires pour rendre les bâtiments actuels confortables, conformes aux normes de sécurité.... Trois années pour créer et aménager des chambres, des salles de cours, de détente... Pour le gestionnaire financier cela a signifié trois années de problèmes et de solutions à trouver. ''Je ne compte plus mes nuits blanches.'' lance-t-il.
Lors de l'hommage qui lui a été rendu, le prêtre-économe a reconnu qu'il avait toujours eu pour priorité le bien-être des étudiants. Tout en reconnaissant que parfois cette volonté a été à l'origine de quelques mouvements d'humeur. ''Je me souvenais de ce qu'était notre quotidien lorsque j'étais séminariste. Evidemment, cela n'a rien à comparer avec ce qui se fait aujourd'hui. Les séminaristes ont tous un itinéraire différent, un âge différent... cela a été dur à admettre pour moi.'' Mais visiblement les séminaristes ont appris à faire avec un économe parfois un ''rien'' râleur!

Les soucis sont toujours là
Les travaux sont terminés depuis longtemps, les séminaristes y ont trouvé leurs marques et.... les soucis sont toujours là comme les insomnies d'ailleurs! L'abbé Colot a rejoint l'équipe du BAS dans laquelle on retrouve Mgr Warin, comme président; le chanoine Rochette, recteur des lieux; le doyen Emond et Catherine Naomé, juriste. Le séminaire n'est pas la seule préoccupation du receveur en particulier et du BAS en général. Il s'agit de gérer les biens du Séminaire: des propriétés, des bois.. dont les revenus aident à faire fonctionner l'institution. ''Il y a toujours bien quelque chose qui ne va pas quelque part...'' ajoute-t-il fataliste. Et d'ajouter: ''J'ai toujours été vigilant dans la gestion de l'image que nous donnions. Je ne voulais pas que l'Eglise apparaisse comme étant assoiffée de biens. Nous avons toujours veillé, lors de la vente de terres par exemple, à ce que les tarifs soient accessibles aux jeunes agriculteurs.''
Manier les chiffres, faire des prévisions sur le long terme, acheter, vendre des immeubles... ne faisaient pas partie des préoccupations de départ de l'abbé Colot. Il est remplacé par Jean Marchal, un jeune retraité de 64 ans. Lui a travaillé durant 44 ans dans une étude notariale de Beauraing et a toujours été intéressé par le monde de la gestion de patrimoine. Ce n'est donc pas un néophyte qui fait son entrée au BAS. Jovial, passionné par le monde de la philatélie, Jean Marchal veut rester actif. ''Je veux être utile'' dit-il. Utile, il l'est encore lorsqu'il remplit son rôle de papy auprès de ses trois petits-enfants. L'abbé Colot et Jean Marchal ont appris, au cours des derniers mois, à travailler ensemble pour une passation de pouvoirs efficace (la photo).

''Chaque jour, je prie 'la petite'''
Voilà un agenda qui se libère un peu pour notre alerte octogénaire. Il reste néanmoins administrateur de Pro Maria à Beauraing tout en espérant passer la main rapidement. Il pourra alors s'épanouir pleinement dans sa petite paroisse de Sovet: ''Je dis souvent qu'il y a plus de bêtes que de personnes'' raconte-t-il avec une pointe d'humour. Il redevient sérieux: ''Etre prêtre diocésain, c'est le plus beau métier du monde. Les séminaristes doivent s'en rendre compte. Je suis prêtre depuis 54 ans et j'aimais je n'ai regretté mon choix.'' Un choix qui a pourtant déstabilisé la famille Colot lorsque le jeune Arsène a fait part de sa vocation... ''Ma grand-mère priait tous les jours, je suis certain qu'elle est pour beaucoup dans ce que je suis devenu.''
Il aura du mal à retenir les larmes qui ont fait leur apparition dans ses yeux lorsqu'il parle d'une femme à qui, il est persuadé, de devoir la vie. C'est Thérèse de Lisieux, la ''petite'' comme il dit avec beaucoup d'affection. Lorsqu'il apprendra son cancer, c'est à Thérèse de Lisieux qu'il adresse ses prières, c'est à elle qu'il confie ses peurs, ses découragements et ses espoirs.
Le chanoine Rochette a rendu hommage à l'abbé Colot, les deux hommes se connaissent bien et s'apprécient. ''Nous avons eu des relations orageuses dira-t-il mais l'orage n'est-il pas annonciateur de beau temps.'' Le chanoine s'accompagnant au piano, interprétera une adaptation de la célèbre chanson de Fernandel, ''Félicie aussi'': 6 couplets pour retracer la vie d'Arsène Colot. Les séminaristes avec beaucoup d'humour ont eux prévu de dédier une statue à l'économe: reste à trouver l'endroit pour l'installer! En attendant, il a reçu une bouteille de Calvados des mains de Catherine Naomé.
Ce très bel hommage a aussi ému Marie-Claire Gerardy, elle a partagé durant tant d'année le bureau de l'économe mais aussi ses mouvements d'humeur.
Christine Bolinne
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