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29/8/2014
À Porcheresse, une célébration pour se souvenir et transmettre
La Première Guerre mondiale a bouleversé l’histoire de la Belgique, de l’Europe et du monde entier. Avec ses 20 millions de morts et ses 21 millions de blessés, cette guerre demeure gravée à jamais dans la mémoire collective. Il y a 100 ans, dans notre diocèse, de nombreux endroits étaient le théâtre des affrontements et des massacres les plus effroyables. C’est le cas de Porcheresse, dans le doyenné de Gedinne, qui a commémoré samedi dernier les événements tragiques d’août 1914.
La nuit du 22 au 23 août 1914, à l’aube de la grande guerre, Porcheresse était le théâtre des premiers combats entre Allemands et Français. Ces derniers avaient pris position dans le village quelques jours plus tôt. Ils avaient tenté en vain de repousser les troupes de l’envahisseur, en les amenant notamment à s’entretuer par un stratagème. Le lendemain, les Allemands s’étant rendu compte de leur méprise, ont commis les pires atrocités en représailles: sept civils tués, tandis que l’église (photo), le château et une centaine de maisons étaient incendiés.
100 ans après, le village de Porcheresse a voulu se souvenir des heures sombres de son histoire. Le 23 août dernier, au matin, une grand-messe a été célébrée en hommage aux victimes de la guerre. Y assistaient un représentant du roi, le bourgmestre de Gedinne, des représentants de la société civile et militaire, des membres d’associations patriotiques, ainsi que des fidèles de la région. Dans son mot d’accueil, l’abbé José Dussart, doyen de Gedinne, a rappelé que ces commémorations avaient pour but de perpétrer le souvenir de cette tragédie, et rendre ainsi hommage à toutes les victimes de la guerre. ''Nous voulons les remercier de pouvoir vivre en paix'', a-t-il dit.

Plus jamais ça…
Le 20ème siècle avait pourtant plutôt bien commencé. Il laissait présager un avenir plein de promesses et des conditions de vie meilleures pour l’être humain. Mais c’était sans compter sur la mauvaise utilisation du génie de l’homme, et toutes les conséquences qui l’accompagnent: le profit personnel, le matérialisme, le pouvoir, la domination, la haine… Tous ces comportements qui ont abouti au déclenchement de la Première Guerre mondiale, avec son déferlement de violences et d’atrocités.
Mais au fait, pourquoi rappeler ces événements? ''Pour pouvoir dire: jamais plus ça!'', a expliqué l’abbé Dussart dans son homélie. ''Pour éveiller ou réveiller les consciences… Pour sensibiliser nos jeunes aux vieux démons qui sommeillent et aux dangers toujours réels qui menacent l’intégrité de nos pays.'' Car notre époque, ce début de 21ème siècle, voit encore se développer des conflits de toutes sortes, par exemple au Moyen-Orient ou en Ukraine… Le doyen de Gedinne a poursuivi en rappelant que chaque jour, chaque minute qui passe, ''il nous fallait mener un combat d’amour et de fraternité, de justice et de paix.'' (lire l’homélie de l’abbé Dussart dans son intégralité en bas de cette page).
La journée du samedi 23 août s’est poursuivie par un salut aux monuments aux morts de l’église et du cimetière, puis par l’inauguration d’une exposition historique et la plantation de l’Arbre de la Paix. En soirée, le nombreux public a pu apprécier un spectacle itinérant dans les rues du village: ''Porcheresse, un village en cendres, des cœurs qui s’enflamment''.
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