Depuis plusieurs jours, la rumeur circulait et bien sûr prenait de l'ampleur. Ce dimanche, l'annonce a été faite officiellement: l'abbé Bernard Van Vynckt quitte Yvoir pour Marche où il va succéder au doyen Roger Poncin comme doyen principal. ''A mon âge - le nouveau doyen de Marche a 59 ans- , je ne voulais pas repartir à zéro dans un endroit que je ne connaissais pas. Pour tout recréer, il faut trois voire quatre années. Pour Marche, je connais les grandes balises, j'estime qu'il me faudra une année pour m'intégrer, retrouver mes marques.''
C'est que Marche et l'abbé Van Vynckt, c'est déjà une ancienne mais belle histoire. Il a été neuf ans vicaire de Marche avant d'être nommé curé durant neuf autres années à Waha. Le doyen était alors l'abbé Bernard Saintmard -aujourd'hui doyen de Virton - , l'ami de toujours (la photo).
L'abbé Van Vynckt ne garde que de bons souvenirs de son long passage en Famenne. ''Je prenais mes vacances au 15 août, avant j'étais tout le temps parti pour les camps.'' De cette période, il a d'ailleurs conservé l'habitude de prendre ses vacances après le 15 août. Passionné de football, arbitre durant de nombreuses années, ce sont des amitiés solides qui sont nées, à Marche, autour du ballon rond. Alors qu'il exerçait son ministère à Yvoir, il a continué à accompagner bien des joueurs dans les moments heureux comme plus difficiles de la vie.

La manière Van Vynckt
L'abbé Bernard Van Vynckt répondant à une demande de son évêque est arrivé à Yvoir, un doyenné de 9 paroisses pour 9000 habitants:''Depuis que je suis arrivé, j'ai tenu les rênes tout en mettant l'unité dans le secteur.'' Il peut notamment compter sur l'aide précieuse du Père Hervé de l'abbaye de Leffe qui s'occupe de la coordination des mariages.''Chaque année, je célèbre, avec le diacre, 80 funérailles par an. En dix ans, je n'ai raté aucune réunion de la catéchèse.''
Un agenda qui est bien rempli. Mais cela n'effraie pas l'abbé Van Vynckt qui est un homme organisé et travailleur. Anticiper, voilà bien un verbe qui lui colle à la peau. ''Quand on sait où on va, il est beaucoup plus simple de gérer les choses.'' A cela s'ajoute la ''manière Van Vynckt'' comme la qualifie le principal intéressé.
Décryptage par l'abbé Van Vynckt lui-même: ''Comment gérer les communautés si on ne se met pas tous ensemble. Les décisions majeures, d'un point de vue pastoral, sont réfléchies en commun et décidées ensemble. La décision est prise après concertation de la base. Ainsi, quand il a fallu repenser la catéchèse, trois projets ont été proposés. On en a retenu finalement un mais après en avoir débattu longuement avec les équipes de terrain. Les gens sont ainsi plus mobilisés, plus concernés. Je suis d'abord un curé puis un coordinateur, pour moi le travail de collaboration est infaillible.''

Et demain?
Au-delà des nouvelles fonctions à remplir, d'un déménagement à préparer et des adieux toujours compliqués aux paroissiens, il est une question qui ne cesse de préoccuper le futur doyen principal de Marche: ''Je suis obsédé par l'avenir. Je me pose une question fondamentale: comment continuer avec des prêtres qui seront moins nombreux qu'aujourd'hui? Mais aussi avec moins de bénévoles qui sont toujours plus âgés.''
A Marche, le travail ne manquera pas. Il compte bien sûr sur la collaboration des laïcs. Ils sont indispensables aujourd'hui tout en veillant à ne pas leur attribuer plus de deux mandats. Histoire de ne pas démotiver même les plus assidus.
Mgr Rémy Vancottem a annoncé les nouvelles fonctions de l'abbé Van Vynckt lors de la session des doyens. L'abbé Van Vynckt y est, chaque année, le modérateur, le gardien du timing. Pour ces sessions, il a juste remplacé son sifflet d'arbitre pour une cloche -une vraie qui vient de Suisse, précise l'intéressé. Une annonce qui a ravi ses confrères et qui lui a valu les premières félicitations.
Christine Bolinne