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19/11/2014
Avec les membres de l'aumônerie, Etienne est au chevet des malades
Quand il démarre sa journée à l'hôpital Princesse Paola à Marche-en-Famenne, Etienne Dethise ne sait jamais de quoi elle sera faite! Sa seule certitude: lui et les membres de l'équipe de l'aumônerie seront là pour écouter beaucoup, réconforter et aussi, si le patient est réceptif, porter la Bonne Nouvelle. Dans le cadre de l'année de la diaconie qui vient de s'ouvrir, voici le portrait d'un diacre permanent qui a fait le choix de se mettre au service des plus fragiles.
''Depuis un pépin de santé, les hôpitaux ce n'était vraiment pas mon truc. Même aller faire visite à une jeune maman après la naissance de son bébé m'angoissait...'' se souvient Etienne Dethise. Aujourd'hui, il y passe six jours sur sept et y est parfaitement heureux! Etienne salue l'un, échange quelques mots avec un autre... On le retrouve dans le hall d'entrée, le sourire aux lèvres prêt à rassurer un patient inquiet avant un examen, dans une chambre échangeant avec un malade... Comment expliquer une telle métamorphose? Etienne, 68 ans, a bien sa petite idée....
Ordonné diacre permanent en 1999, il se voit confier, dans sa lettre de mission, la célébration des baptêmes dans le village de Waha et environs. ''J'étais très heureux dans cette pastorale, j'ai ainsi fait un bon bout de chemin avec pas mal de familles.'' Et lorsque le doyen de Marche, l'abbé Poncin, lui explique qu'il a pensé à lui pour reprendre l'aumônerie de l'hôpital de Marche, Etienne Dethise est ébranlé, ses angoisses liées au milieu hospitalier refont surface. Quelques mois se passent avant que le doyen ne revienne à la charge: ''Comme le doyen se montrait insistant, je me suis dis qu'il y avait peut-être là un appel.'' Mais au fond de lui outre ses craintes personnelles, le diacre craignait encore que ses visites, ses rencontres soient assimilées à la mort. Dans la tête de beaucoup de personnes, la confusion existe encore avec le prêtre qui vient pour ce que l'on appelait auparavant l'extrême onction remplacé, aujourd'hui, par le sacrement des malades.
Avec l'abbé Coibion, délégué épiscopal pour la Pastorale en milieu hospitalier, il décide de faire un stage dans deux hôpitaux de Liège: la clinique Saint-Joseph et la clinique de l'Espérance où beaucoup d'enfants sont hospitalisés. Et c'est le déclic. Le diacre prend plaisir à passer les portes d'un hôpital prenant conscience de tout ce qu'il peut apporter. Son stage initialement prévu pour trois mois en prendra deux de plus: ''je voulais être bien formé'' explique-t-il.

''Tu marques ta présence''
Et lorsqu'il entre en fonction, Etienne Dethise suit les conseils du père Marc Chaudoir: il marque sa présence. Il ne se précipite pas dans les chambres. Il préfère passer son temps à l'accueil de l'hôpital, dans les couloirs. Il va au devant du personnel, des personnes qu'il croise, se présente... et parle beaucoup. Il explique qui il est, sa mission...
Après quelques semaines de fonctionnement où il est seul pour ''faire tourner'' l'aumônerie, une équipe se met en place. Ils sont actuellement sept. Et grâce à un travail de recrutement mené en étroite collaboration avec les doyens de Marche mais aussi de La Roche et de Rochefort, les membres de l'aumônerie viennent de ces différents doyennés. L'idée est en effet que le patient reçoive la visite d'un visiteur peut-être pas de son village mais bien des environs. Et ce, dans un souci de proximité.
Deux ans après le début de ses fonctions, Etienne Dethise aime toujours arpenter les couloirs de l'hôpital. ''Si je bouge autant c'est pour laisser les personnes venir à moi. Notre démarche est de mettre nos pas dans ceux du Christ. Jésus marchait beaucoup, il allait vers les gens. Quand il était là, des gens venaient pour l'écouter.''
Quel est le quotidien d'un aumônier dans un hôpital? ''Quand je commence ma journée, je ne sais jamais de quoi elle va être faite.'' Pour assurer sa tâche de la manière la plus optimale, l'équipe se parle beaucoup: avant et après les visites. Debriefing bien nécessaire pour programmer les visites suivantes ... Un membre de l'aumônerie peut aussi se rendre compte que ''ça ne passe pas entre lui et un malade'' alors il faut passer la main à un collègue. Il faut faire preuve d'énormément de feeling: ''les personnes rencontrées nous font confiance, elles se mettent à nu.'' Inutile de préciser que les membres de l'aumônerie font preuve d'une extrême discrétion.
Il y a quelques semaines KTO, la télévision catholique est venue filmer Etienne Dethise dans l'exercice de sa mission. Un reportage qui a été diffusé dans le cadre de l'émission ''La vie des diocèses''*. Ce jour-là, Etienne avait rendez-vous avec Erika, récemment opérée. Etienne prend des nouvelles, écoute Erika lui raconter ses craintes avant l'opération, les premiers bons résultats de la kiné... Erika étant pratiquante, le diacre lui propose de prier avec elle, Erika est ravie. Etienne s'éclipse quelques minutes juste le temps d'aller chercher une Bible, une serviette blanche, une bougie et sa pyxide. La table de chevet se transforme: la serviette est dépliée et la bougie allumée. Pas une bougie classique interdite - pour des questions de sécurité - dans un hôpital mais une qui brille grâce à une pile, Erika est enchantée.

A la rencontre des pauvretés
''Derrière chaque porte, il y a des pauvretés. L'important est de déceler les plus importantes et être là. Quand j'entre dans une chambre, je ne sais pas si c'est pour dix minutes ou deux heures''. Il n'y a pas un malade type: certains ne reçoivent que très peu de visites, d'autres souffrent d'une famille divisée, d'autres encore sont angoissés par rapport à la maladie... ''Des malades sont parfois révoltés par rapport au diagnostic qui vient d'être posé. Je témoigne alors de mon expérience de vie, de l'amour de Dieu qui dépasse tout. Il faut arrêter de voir Dieu comme un magicien qui jette des bons et des mauvais sorts. De telles réflexions sont celles d'un homme mais Dieu est Dieu et sa démarche est différente de la nôtre.''
Parfois, les représentants de l'aumônerie sont encore là pour, toujours à la demande du patient, rencontrer la famille, lui expliquer les craintes, les angoisses, les souhaits... Peu de patients font spontanément appel à l'aumônerie: ''en deux ans, je n'ai pas reçu vingt demandes''. Mais puisque le diacre est là, beaucoup ''profitent'' de la rencontre pour parler de leur foi, de leurs convictions, demander la communion.
Il arrive encore que le diacre comme les membres de l'aumônerie soient demandés au moment d'un décès. ''Si on le demande, nous sommes présents avec la famille. Notre présence peut être apaisante tant pour la famille que pour le futur défunt.''
''Je pense que le Seigneur par les gens rencontrés m'a changé confie Etienne. Je suis frappé, à travers la souffrance des gens, de la joie qu'ils dégagent. Ce n'est pas du rire, on ne se raconte pas des blagues. C'est une joie intérieure.''
Etienne Dethise consacre beaucoup de temps à sa mission. Et là une autre difficulté se présente: le diacre est un homme marié, père de famille, grand-père. Il doit ainsi jouer régulièrement les équilibristes. ''Le sacrement de mariage est premier par rapport au sacrement de l'ordre (ordination diaconale), il faut pouvoir concilier les deux. Dans de telles circonstances, je me pose la même question: 'qu'est-ce que Jésus ferait à ma place.'''
Christine Bolinne
*L'émission ''La vie des diocèses'' avec pour invité Mgr Vancottem et dans laquelle un reportage est dédié à Etienne Dethise est à revoir: www.ktotv.com/videos-chretiennes/emissions/nouveautes/la-vie-des-dioceses-namur/00088111
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