24/8/2014 A Dinant, le Roi Philippe s'est souvenu des 674 civils tués le 23 août 1914 23 août 1914, Dinant fait sinistrement son entrée parmi les villes martyres du pays: 674 civils - aussi des femmes et des enfants- perdent la vie, d'autres sont blessés autant de cicatrices indélébiles, des bâtiments sont pillés puis incendiés. La ville est à genoux! 23 août 2014, le Roi Philippe est, à Dinant, pour un temps de souvenir mais aussi d'espérance. Parmi ceux qui sont présents pour saluer le souverain beaucoup de Dinantais bien sûr qui ont perdu un membre de leur famille. Les souvenirs - toujours très vivaces - ont traversé les générations. Dans son homélie, Mgr Vancottem conseillera lors de moments difficiles de se tourner vers le Christ, vers l'Evangile pour connaître la paix, le repos.
Samedi 11 heures, la voiture du Roi s'arrête devant la collégiale. Le Roi Philippe en descend: il salue d'un geste de la main les Copères présents. Le gouverneur Denis Mathen, le bourgmestre Richard Fournaux sont chargés de l'accueil avant d'entrer dans la collégiale où cette fois c'est Mgr Vancottem qui souhaite la bienvenue au souverain. A ses côtés, le Père Benoît, Père abbé de Leffe et l'abbé Philippe Goffinet, curé-doyen de Dinant.
Les ministres Reynders et De Crem ainsi que de nombreux politiciens ont pris place, au côté du Roi Philippe, pour une célébration du souvenir mais aussi d'espérance. L'abbé Goffinet rappelle que ce 23 août 1914 ce sont 674 civils qui ont été tués à Dinant. Il soulignera encore le rôle important de Mgr Heynen, évêque de l'époque. Il invitera chacun à entrer sereinement dans cette célébration.
Mgr Vancottem proposera aux personnes présentes de prier pour les victimes mais aussi les familles qui ont vécu douloureusement ces faits de guerre. ''Nous nous en souvenons non pas pour entretenir une rancune tenace mais vaincre la spirale du mal: la violence appelle la violence. Le mal n'aura pas le dernier mot voilà l'espérance, notre prière du jour.''
''Nous ravivons la flamme de l'espérance, cette espérance qui nous vient de Jésus Réssuscité'' dira le doyen Goffinet. Le Père Abbé de Leffe a ainsi allumé huit bougies, Huit bougies pour illustrer les huit endroits principaux des massacres collectifs le 23 oût 1914: cliché du Bois, papeterie/ Pré Capelle, Mur du jardin Laurent, Mur Tschoffen, Forge Bouille, Mur Bourdon, Aqueduc de Neffe et Ancienne école des soeurs de Leffe. Mgr Vancottem a ensuite béni une stèle de l'artiste Frédéric Favero. Il a représenté les clochers des églises des quartiers de Dinant, autant de lieux de souffrance.
Avant que le souverain ne quitte la collégiale pour aller à la rencontre des Dinantais, c'est la Brabançonne qui a été interprétée par ''Le Trimarrant''.
Une célébration au cours de laquelle le nouveau carillon a été inauguré par le Roi Philippe visiblement très intéressé par cette réalisation. Deux cloches sont gravées au nom non seulement du Roi Philippe mais aussi de la Reine Mathilde.
Le carillonneur Fabrice Renard à l'oeuvre.
Un écran géant avait été placé à l'extérieur pour permettre à tous ceux et toutes celles qui n'avaient pu trouver place dans l'édifice religieux de suivre la célébration. Beaucoup ont trouvé refuge aux terrasses la pluie s'étant invitée...
Le Roi Philippe est allé à la rencontre des Dinantais qui l'ont salué chaleureusement. Et c'est finalement à pied qu'il rejoindra les Jardins du CPAS pour l'inauguration du monument gravé des 674 noms. Il a ainsi serré des centaines de mains.
Arrivé sous le soleil, le Roi Philippe quittera Dinant avec la pluie. Une météo bien belge pour la commémoration du centième anniversaire d'un véritable drame pour cette ville des bords de Meuse. En une journée, c'était le 23 août 1914, près d'un dixième de la population va mourir. Des hommes, des femmes, des enfants tués par les Allemands. Dinant n'est pas la seule ville à avoir autant souffert. D'autres villes, d'autres villages ont payé un lourd tribut lors de cette première guerre mondiale. Samedi, le Roi Philippe a voulu être présent là où les victimes ont été les plus nombreuses. A l'issue de la célébration, c'est à pied qu'il a gagné les Jardins du CPAS pour y inaugurer le mémorial du souvenir. Au passage, il saluera les personnes présentes.
Souvenir mais aussi espérance
Ces moments du souvenir ont débuté à la collégiale par une célébration. Une célébration comme le soulignera le curé-doyen Philippe Goffinet qui se voulait du souvenir mais aussi de l'espérance. Toutes les lectures iront dans ce sens. L'abbé Goffinet avait invité l'assemblée à ''se laisser porter par la beauté et la sérénité des lieux.'' L'évêque, en prenant la parole à son tour, invitera à la prière pour les victimes de ces actes effroyables mais aussi pour les familles qui gardent toujours en mémoire ces faits aussi douloureux. ''Il faut dépasser les rancoeurs, vaincre la spirale du mal.''
Après la lecture de l'Evangile (Mt 11, 25-30) confiée au pasteur Georges Quenon, Mgr Vancottem prononcera l'homélie dans laquelle il aura une pensée pour tous ceux et toutes celles qui, à travers le monde, vivent dans les conflits, dans les guerres. ''La croix a vaincu le mal, elle nous ouvre à l'espérance du règne où Dieu engendre fraternité, justice et paix.
Une célébration aussi marquée par ce geste symbolique. Le Père Benoît, Père Abbé de Leffe a allumé huit bougies disposées près de l'autel. Huit bougies pour huit lieux de massacres, d'exécution dans la ville. L'évêque a, pour sa part, procédé à la bénédiction d'une oeuvre de Frédéric Favero. Une stèle avec les clochers de ces quartiers de Dinant tellement marqués.
Le carillon va retrouver le clocher
Samedi, le Roi Philippe a aussi inauguré le nouveau carillon qui, d'ici peu, trouvera sa place dans le clocher de la collégiale. Il avait, auparavant, reçu la bénédiction de l'évêque. Christian Pacco, président du Conseil de fabrique a relaté l'histoire du carillon et du clocher bulbeux si particulier de la collégiale.
Le 23 août 1914, l'incendie de la ville n'épargne pas l'édifice religieux. Les flammes gagnent la charpente. Le bulbe et le carillon de la collégiale s'effondrent. 100 ans plus tard, le carillon va enfin retrouver son clocher, ce sera dans quelques semaines. Fabrice Renard, le carillonneur fera vibrer les cloches (dont une porte le nom du roi, une autre celui de la reine et une troisième celui de l'évêque) avec autant de fierté que d'émotion.
Emotion encore au moment de la Brabançonne. Elle a été brillamment chantée par Bruno Sanfurth, Bruno Dardenne, Pascal Moreau, les sympathiques membres de l'ensemble ''Le Trimarrant.''
Christine Bolinne
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