Dès 9h30, près de 120 personnes sont présentes pour écouter l'abbé Philippe Goffinet, directeur des Pèlerinages Namurois, qui présente le thème d'année à Lourdes: ''La joie de la conversion''.
A partir de la parole de Jésus dans l'Evangile de Marc (1, 15) ''Les temps sont accomplis: le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle'', l'abbé Goffinet nous donne une lecture de cette joie de la conversion.
L'Ancien Testament déjà annonce un Dieu qui fait les premiers pas vers le peuple l'Israël. Dans le Nouveau Testament, Zachée illustre la conversion. Il ne s'agit pas d'abord d'allez se confesser, mais de tourner son cœur vers ce Dieu que Jésus nous révèle. La foi, c'est un pari de confiance dans la construction d'une relation avec Dieu selon le modèle de bonheur promis par Jésus dans les Béatitudes, c'est se laisser émerveiller par cette relation. Si telle est la conversion, alors on peut bien parler de la joie de la conversion.

''Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours?''
A Lourdes, dans son récit de la première apparition, Bernadette parle d'un coup de vent et sa réaction est la peur. Au deuxième coup de vent, elle tourne son regard vers la grotte et voit une dame qui souriait. La rencontre, ce n'est pas Bernadette qui l'a provoquée, c'est Dieu qui fait le premier pas. La Sainte Vierge n'impose rien: ''Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours?''
Bernadette, dans sa peur, veut faire le signe de la croix. Elle n'y arrive pas. C'est seulement à la suite de la Sainte Vierge qu'elle y parvient et la peur disparaît. Par ce geste, Marie va intégrer le Christ au cœur des apparitions. Le signe de la croix va devenir le signe de l'amour du Père, du Fils et de l'Esprit. Au fil des apparitions, Bernadette va petit à petit entrer jusqu'au fond de la grotte, elle va se convertir, et elle sera invitée à y gratter la boue pour faire jaillir la source, signe de l'amour de Dieu.
Le pèlerinage peut ainsi être l'occasion de retrouver cette source intérieure. A Lourdes, nous pouvons faire l'expérience de l'amour de Dieu. Et l'abbé Goffinet termine son intervention en nous disant: ''Vous, hospitaliers, vous êtes aussi des pèlerins. Vous n'êtes pas seulement des bras et des jambes au service des malades. Vous êtes aussi appelés à aller boire à la fontaine.''
Patrick Herbiet, président de l'Hospitalité diocésaine, prend alors la parole pour rappeler le sens de l'engagement bénévole au service des personnes malades ou handicapées et de citer Mgr Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes: ''A Lourdes, elles ont la première place. Je pense que nous pouvons être fiers de la manière dont elles sont accueillies. (…) Notre mission consiste à rendre ce pèlerinage possible et fructueux. (…) N'oublions pas que, souvent, ce sont ces personnes malades et handicapées qui évangélisent les personnes ''bien portantes'' par leur attachement au Christ, par leur prière, par leur joie et leu confiance dans le Seigneur. Elles fortifient notre espérance.''
Le Président invite ensuite les hospitaliers à un moment de convivialité: l’apéritif. A la suite de quoi, un repas est partagé dans la joie des retrouvailles.

Répondre à la haine par l'amour
A la célébration de l'après-midi, près de 200 hospitaliers sont présents.
Dans son homélie, à partir de l'Evangile de Matthieu, le discours sur la montagne dans son passage sur la nouvelle justice (Mat. 5. 38 – 48), Mgr Vancottem nous fait découvrir le discours révolutionnaire de Jésus: ''Vous avez appris qu'il a été dit: œil pour œil, dent pour dent,… tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi,…'' … ''Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant,… aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent,…'' Aucun prophète n'a jamais parlé ainsi. Il faut être Dieu lui-même dire cela… ou un blasphémateur. Jésus essaie de nous faire comprendre que le mal n'est pas surmonté quand on rend le mal. Le Seigneur ouvre une autre route: répondre à la haine par l'amour, vaincre le mal par le bien, mettre l'amour en premier dans notre vie. Comme hospitaliers, c'est une belle façon de s'exercer à mettre l'amour dans notre vie, c'est une invitation à vivre en chrétien dans l'aujourd'hui de Dieu. Nous ne devons pas trop compter sur notre force, mais compter sur la force de Dieu au travers de la prière.
Au cours de la célébration, Monseigneur Vancottem remet les insignes de l’Hospitalité belge Notre-Dame de Lourdes, signe d'un engagement au service auprès des personnes malades et handicapés.
C'est dans la joie de ces retrouvailles amicales et spirituelles que chacun s'en retourne le cœur gonflé d'une énergie nouvelle en se faisant la promesse de se retrouver à Lourdes.
B.T.