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25/8/2011
SACREMENT DE RÉCONCILIATION TRÈS DEMANDÉ DANS LES LIEUX DE PÈLERINAGE
''Se confesser est un acte heureux'': l'abbé Butaye est un des confesseurs de Beauraing
Aller se confesser, voilà bien une décision pas toujours facile à prendre. Chaque jour, en compagnie de six autres prêtres, l'abbé Chris Butaye assure une permanence aux sanctuaires de Beauraing. Tous sont présents pour accueillir les personnes qui souhaitent recevoir le sacrement de réconciliation. Beaucoup profitent d'un passage par un lieu de pèlerinage pour se confesser. Lieu idéal pour rencontrer un prêtre qui ne soit pas son curé de paroisse. Une réaction que l'abbé Butaye comprend parfaitement: ''Quand j'étais jeune, je ne me suis jamais confessé dans ma paroisse. Je profitais d'un pèlerinage pour le faire.'' Rencontre avec un jeune prêtre tellement heureux de pouvoir accorder le pardon du Seigneur qu'il se considère, par rapport à ses confrères, comme un privilégié.
En plein coeur des sanctuaires, la chapelle votive. Un bâtiment tout en pierres comprenant deux parties: un espace consacré à la prière, à l'adoration et un autre pour les confessions. Les confessionnaux, au design très contemporain, sont alignés le long d'un des murs (la photo). Une pièce a aussi été aménagée pour ceux qui préfèrent faire l'aveu de leurs fautes dans un lieu moins austère qu'un confessionnal. ''Tout est prévu pour que la personne soit à l'aise qu'elle ne sente surtout pas gênée'' précise l'abbé Chris Butaye. A 38 ans, l'abbé Butaye fait partie de l'équipe des prêtres chargés de recevoir les confessions des pèlerins. Ordonné il y a quatre ans maintenant, il est encore administrateur à Focant et Martouzin-Neuville. ''Au départ, quand on m'a annoncé que j'allais m'occuper des confessions, j'ai eu un peu peur. Je me suis demandé si j'en serais capable et puis je me suis dit que la Grâce de Dieu allait m'aider. Aujourd'hui, je me rends compte que je suis un privilégié. Beaucoup de prêtres souffrent de ne pas pouvoir pardonner les péchés.''

Le prêtre me connaît!
Au fil des années, les chrétiens qui prennent de la distance avec le sacrement de réconciliation sont plus nombreux. La situation est différente dans un lieu de pèlerinage. ''Dans une paroisse, on connaît le curé et on n'a pas toujours envie d'aller lui raconter ses bêtises, souligne l'abbé Butaye. Certains ont peur d'être vu par d'autres paroissiens. Dans un lieu de pèlerinage, c'est différent, on se met en route vers un lieu spirituel. Lorsqu'ils arrivent à Beauraing, ils savent qu'ils peuvent trouver un prêtre.''
Et même si les chrétiens se font un peu moins ''tirer l'oreille'' pour se confesser dans un lieu de pèlerinage, l'abbé Butaye est conscient du malaise de chacun. ''Je les comprends. Moi-même, pendant de nombreuses années, j'ai eu de grandes difficultés à me confesser. Ce sacrement est loin d'être facile même si on en explique toute la beauté. Il m'a fallu du temps pour... m'y risquer, ajoute le jeune abbé. Lors d'un pèlerinage, j'ai été touché en constatant que beaucoup de personnes allaient à la rencontre d'un prêtre pour demander le pardon du Seigneur. Je me disais que je devrais m'y mettre et c'est que j'ai fait.''

C'est quoi un péché?
Le sacrement de réconciliation est loin d'être le plus populaire des sacrements. ''C'est un sacrement qui est oublié de nombreux baptisés voire de beaucoup de pratiquants. Cela peut venir du fait que les gens ont eu une mauvaise expérience, par le passé, en rencontrant, par exemple, un prêtre trop moralisateur ou encore qui a eu une réaction inadaptée. Dans les années 60-70, il y a aussi eu un courant qui voulait que l'on accorde moins d'importance à la confession. Personnellement, j'ai l'habitude d'en parler aux fidèles et de leur proposer de demander à recevoir le sacrement du pardon une fois par an.''
Une fois que la décision est prise, la difficulté est de pouvoir reconnaître le péché parmi nos agissements. ''Beaucoup racontent leur vie mais ce n'est pas le but. Alors, il faut les aider. J'accueille ce qu'ils viennent de me dire tout en leur faisant comprendre qu'ils n'ont pas une bonne compréhension du péché. Tout n'est pas péché. Parfois, certains disent tout simplement qu'ils ne savent pas comment faire pour se confesser. Ils demandent de l'aide. Certains sont bloqués et ils ne disent rien.'' L'abbé Butaye comme ses confrères rappelle alors que l'on peut pécher contre Dieu, contre son prochain et contre soi-même. ''Je propose au pénitent de réfléchir sur sa vie à la lumière des ''Dix commandements''''.

Se confesser, un acte heureux
''Aller se confesser, ce n'est pas se présenter devant un tribunal. Ce n'est pas non plus être soumis à un interrogatoire, précise, non sans humour, l'abbé Butaye. Il ne faut pas oublier que le Seigneur veut nous donner son pardon mais il attend de nous que nous prenions l'initiative d'aller le rencontrer. Ce sacrement est important, c'est l'un des rares que l'on peut recevoir régulièrement. Pourquoi donc s'en priver?''
''Lors de ma formation au Séminaire de Namur on nous a appris à faire preuve de beaucoup de délicatesse. Le confesseur doit s'adapter à la personne qui vient se confesser. Avant de démarrer les confessions, je prends un temps pour demander à l'Esprit Saint de m'aider à avoir les mots justes. Ecouter une confession est un moment exigeant de notre ministère, il s'agit d'être attentif. Mais à chaque fois, je suis tellement heureux d'avoir été l'instrument de la miséricorde de Dieu. Je n'ai qu'un espoir celui que la personne que j'ai rencontrée soit aussi heureuse d'avoir reçu cette miséricorde. Je tente de lui transmettre la joie de la confession. C'est comme dans la parabole du Fils prodigue quelqu'un qui revient à Dieu c'est important. C'est un beau cadeau lorsqu'il repart avec le sourire. La confession est un acte heureux.''

''Je convertirai les pécheurs''
En proposant aux pèlerins de Beauraing de recevoir le pardon, les prêtres répondent au message de la Vierge Marie. Message délivré en plusieurs parties aux enfants. Le 3 janvier 1933, aux trois plus jeunes enfants à qui elle apparaît, elle dit: ''Je convertirai les pécheurs''. L'abbé Butaye: ''Cette promesse de la Vierge est très particulière. La conversion passe à travers le sacrement de la réconciliation et nous aidons les pèlerins dans cette démarche. Un sacrement auquel le pape Jean-Paul II, venu à Beauraing, accordait une large importance.''
Les six prêtres se relaient (la photo en compagnie des membres de l'équipe Ecoute-prière aussi présente sur le site), chaque jour, de 9h30 à 12h et de 14 à 17h. Ils sont présents dans la chapelle votive. Et si ce n'était pas le cas, une sonnette est à votre disposition: elle permet d'appeler le prêtre qui aurait dû s'absenter.
Christine Bolinne
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