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28/6/2010
L’abbé Guibert Terlinden: '' fini le temps où l’aumônier sentait le sapin des cercueils''
"Un métier à part entière", voilà comment l’abbé Guibert Terlinden qualifie sa tâche d’aumônier des Cliniques Saint-Luc de Bruxelles. Une tâche qu’il exerce depuis plus de 20 ans maintenant. Ce psychologue de formation partage sa vie entre l’accompagnement des patients en quête de spiritualité et celui du corps soignant de l’hôpital et du campus universitaire. Il y a quelques semaines, il a eu l'occasion de rencontrer, les aumôniers et les membres des équipes d'aumônerie de cliniques et d'hôpitaux du diocèse de Namur. Avec eux, il a partagé son expérience de terrain dans un des plus gros hôpitaux du pays.
C’est dans un lieu privilégié que l’abbé Terlinden exerce son ministère. Il est aumônier aux Cliniques Saint-Luc de Bruxelles. Il s’en réjouit: "L’hôpital est devenu un lieu missionnaire où énormément de personnes passent. Un Bruxellois passe, en moyenne, tous les 3 ansen clinique. On peut donc y rencontrer des gens qu’on ne trouve plus dans les Eglises."
Heureusement, l’abbé Terlinden n’est pas seul pour exercer sa tâche dans l’immense hôpital de Woluwé-Saint-Lambert. Il est accompagné de deux autres prêtres, de sept laïcs et d’une secrétaire. Chacun a une unité particulière à visiter. L’abbé Terlinden s’occupe des unités de psychiatrie, d’hématologie, des soins intensifs pédiatriques et du bloc d’accouchement.

Une présence tout au long de la maladie
Responsable de l’équipe, il passe cependant une grande majorité de son temps à rencontrer les patients sur leur lits d’hôpital. Pour lui, "un aumônier, c’est un frère humain qui rencontre un autre en crise et qui va l’aider à traverser ce moment douloureux de vie." Son but est d’être présent pour les patients et, selon ses termes, de "partager le même pain et le même chemin". "Je veux leur permettre de prendre conscience de leur propre dynamisme intérieur."
Une chose est certaine: l’abbé Terlinden prend le temps d’accompagner le patient. L’abbé est formel: "Il est loin le temps où les patients faisaient appel à l’aumônier avant de rendre son dernier soupir. Maintenant, le sacrement se fait au début de la maladie. Comme a l'habitude de dire en de mes collègues: 'c’est fini le temps où l’aumônier sentait le sapin des cercueils'. Rassurez-vous, c'est de l'humour." "Nous essayons de ne plus être perçu comme celui qui annonçait la mort", précise l’abbé Terlinden qui a entamé un long travail, il s'est échelonné sur plusieurs années, afin de changer cette vision de l’aumônier auprès du corps soignant.

Loin des chambres
Ce ministère, l'abbé Terlinden l'exerce également loin des chambres de l’hôpital. L’abbé Terlinden passe beaucoup de temps à dialoguer avec les soignants (médecins, infirmiers, bénévoles, étudiants, etc.) car ce sont eux qui vont parler de lui et de son équipe aux patients en quête de spiritualité. Ce sont ses "messagers".
Un abbé sensible à la présence des étudiants sur le campus universitaires. Des jeunes étudiants rapidement confrontés à la souffrance, à la détresse humaine. Le rôle de l’aumônier est aussi d’accompagner, s'ils le souhaitent, les soignants et d’être à leur écoute. Cette rencontre est mensuelle. Elle réunit autour de la table ceux qui travaillent au niveau des soins palliatifs. "C’est l’occasion de prendre le temps de rencontrer les gens, d'aller plus loin dans la discussion. Bien sûr nous les rencontrons tous les jours, mais c'est toujours dans l'urgence."
Quatre fois par semaine, l’abbé Terlinden et ses confrères disent la messe à l'hôpital. Ils organisent aussi des haltes prière deux midis par semaine ainsi qu’un temps de partage de l’Evangile pour les soignants et les stagiaires.

Un métier aussi très émouvant.
Quand on demande à l’abbé Terlinden quelle est la rencontre qui l’a le plus marqué, il a du mal à faire un choix. "Tous les accompagnements sont vraiment passionnants", souligne-t-il. Au fil des années, il s'est même constitué "une petit boîte aux trésors". Elle est remplie de récits de vie de ces hommes et de ces femmes rencontrés et qu’il n’oubliera jamais.
C’est d’ailleurs la voix tremblante d’émotion que l’abbé Terlinden nous a raconté sa longue amitié avec l’une des patientes de l’hôpital atteinte d’un cancer. Cette patiente devenue une amie très chère a beaucoup compté et compte encore beaucoup pour l’abbé Terlinden. "Son départ a été un moment de deuil très intense qu’il a fallu supporter avec force."
De la force, il en faut et tous les jours. Mais ce n’est pas tout. L’abbé Terlinden insiste également sur l’importance de la capacité d'adaptation. "Dans ce ministère, on passe tout le temps d’une situation à l’autre: d’un grand moment de joie avec une naissance à la mort accidentelle d’un jeune. On doit, à tout moment, être disponible pour l’inattendu." Il faut encore savoir faire preuve d’une grande finesse et de délicatesse: le choix des mots est primordial.
Pourtant, selon l’abbé Terlinden, toutes ces qualités ne suffiront bientôt plus. "De plus en plus de soignants sont, aujourd'hui, formés à l’accompagnement. C’est la même chose pour les bénévoles. Dès lors, les aumôniers vont devoir relever un nouveau défi: trouver une place la plus juste possible. On devra être là au nom du Seigneur dans la prière et l’accompagnement. Nous serons ceux qui porteront ce trésor que l’on a dans les mains mais que l’on ne peut pas voir."
Natasha De Boeck

Bon à savoir: L’abbé Terlinden a écrit un livre à l’usage des soignants afin de montrer quelle place le spirituel peut occuper dans la maladie. "J’ai rencontré des vivants" paru aux éditions Fidélité.

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