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16/9/2010
Les séminaristes francophones réunis sur les bancs namurois
Comme tous les étudiants, les séminaristes du Séminaire Notre-Dame de Namur ont retrouvé le chemin des auditoires. Une rentrée exceptionnelle pour le Séminaire de Namur puisqu'il devient désormais le seul lieu de formation pour les séminaristes francophones. Les étudiants qui, l'année dernière, suivaient encore les cours à Tournai, Malines-Bruxelles et Liège termineront donc leur formation à Namur. La volonté de cette décision qui a été entérinée en mai dernier: rationnaliser, optimiser et pérénniser cette formation. Ils sont aujourd'hui 44 inscrits dont 11 nouveaux.
Le projet de réunir, dans un seul centre de formation, les séminaristes des différents séminaires francophones, était en discussion depuis de longs mois. En mai dernier, il s'est concrétisé et aujourd'hui, c'est la rentrée. Plusieurs facteurs ont conduit à cette décision. L'arrivée de Mgr Léonard à la tête de l'archevêché de Malines Bruxelles en a été, comme le qualifiera l'abbé Rochette, président du Séminaire de Namur, "le catalyseur". Très vite, l'archevêque a en effet décidé d'envoyer les séminaires de son diocèse en formation à Namur, "dans un lieu, dira l'abbé Rochette, qu'il connaît et qu'il apprécie". Autre facteur qui a poussé à cette prise de décision: le nombre restreint de séminaristes par centre de formation. Difficile ainsi de partager pleinement une vie communautaire (la photo). Elle est pourtant indispensable pour ancrer sa foi, partager ses doutes, ses craintes... quant à l'avenir. Plusieurs étudiants réunis pour un cours donne encore à ce dernier une "plus-value": chacun amenant ses convictions, ses expériences... Il est tout aussi utile que les futurs prêtres se connaissent, qu'ils travaillent ensemble.
Les évêques concernés mais aussi les présidents de séminaires (la photo): le chanoine Wers (diocèse de Liège), l'abbé Procureur (diocèse de Tournai), l'abbé Bonnewijn (Malines-Bruxelles) et l'abbé Rochette (diocèse de Namur) ont passé de longues heures à préparer cette "réunion" des séminaristes. Chacun tenant, lors de cette rentrée académique, à souligner la bonne entente qui existe et le désir d'une formation optimale pour ces futurs jeunes prêtres.
Une fois le cursus bouclé, ils seront bien sûr ordonnés, chacun, dans le diocèse d'origine et seront au service de celui-ci. C'est dans ce diocèse qu'ils auront aussi effectué les stages. Pour les années à venir, c'est chaque diocèse qui restera maître de retenir ou pas la candidature du séminariste.

Sept années de formation
Les intervenants s'attarderont notamment, et dans le contexte actuel cela a son importance, sur la longueur des études. Des études de sept ans pour se former l'esprit avec des cours qui comprennent de la psychologie générale et religieuse, des cours de morale familiale et sexuelle mais aussi se confronter à la réalité de la vie à venir: célibat, solitude... L'abbé Rochette: "Les sept années passées ici permettent de prendre le temps, d'ancrer la réalité dans la durée et la fidélité. Le temps passé ici est le temps du passage: passage de Dieu tout d'abord, qui passe et repasse dans les coeurs et les vies pour les transformer, les modeler à son image, comme il le fit lors de la semaine inaugurale, les 7 jours de la Genèse; passage du séminariste aussi, qui va libérer en lui une réponse personnelle et sincère, mûre et humble à l'appel du Seigneur: il le fera d'étapes, en étapes, avec des avancées et des retours, des confessions de foi et des abandons, un peu comme les apôtres qui passèrent trois années avec le Christ sur les chemins de Palestine, à son école et à son écoute."
Durant ce laps de temps, des retraites, des récollections, des temps de parole sont encore prévus. Et si nécessaire, les séminaristes peuvent rencontrer des personnes spécialisées en psychologie. Des spécialistes qui peuvent également conseiller les formateurs.

Une vie avant le séminaire
Les formateurs insisteront encore sur le fait que ces jeunes arrivent au séminaire de plus en plus tard. Pour cette rentrée, la moyenne d'âge est de 30 ans et 4 mois. Des jeunes qui avant de pousser la porte ont déjà vécu. Contrairement à encore bien des idées reçues, ce n'est pas parce qu'ils deviennent séminaristes qu'ils se coupent du monde, des amis, de la musique, de leurs passions... Lors de l'insertion pastorale, ils seront aussi confrontés à des laïcs, des hommes et des femmes qui vivent ou qui ne vivent pas ou plus l'Eglise.
Autant d'étapes importantes pour que le candidat puisse se rendre compte s'il est fait ou pas pour la prêtrise. Certains renonceront en cours de formation. Pour d'autres, ce sont les formateurs qui conseilleront de stopper le parcours.
Et si la vie communautaire est essentielle pour ancrer sa foi, pour s'enrichir intellectuellement, elle est aussi indispensable pour connaître l'homme, le futur prêtre. L'abbé Rochette: "La vie communautaire au séminaire est sans doute l'école la plus instructive, la plus formative, pour la maturité humaine des candidats au sacerdoce. En communauté - une communauté qui ne s'est pas choisie ou cooptée, où les diversités sont grandes, d'âge et de provenance, de culture et de formation...- la justesse des comportements peut-être au mieux saisie, dans leur vérité et équilibre: la générosité ou le désir de pouvoir, la transparence ou la dissimulation et le mensonge, la fraternité vraie ou la jalousie et l'envie... sont autant d'éléments indicateurs d'une personnalité équilibrée ou non, apte ou non à rendre compte du ministère et à l'exercer avec fruit."
Christine Bolinne

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