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18/1/2016
Les grandes lignes d'une restauration réussie
Le tableau ''L'Adoration des mages'' signé Loder a retrouvé depuis quelques mois maintenant les murs de la cathédrale Saint-Aubain. Il est accroché dans le choeur du chapitre. Un tableau qui a une double particularité, il s'agit ''d'un grand format'' et qui plus est, il est incurvé. Il épouse ainsi parfaitement la forme arrondie du choeur. François-Emmanuel Duchêne a suivi de près cette restauration menée, notamment, par Katarzyna Górecka, de l'Académie des Beaux-Arts de Varsovie. Dans cet article, il en rappelle les différentes étapes.
Trois ans, des mètres d’échafaudage (prêtés par l’abbaye de Chevetogne), des hectolitres de produits, et surtout une patience à toute épreuve, tels sont les ingrédients qui ont permis à la vingtaine de restaurateurs, ingénieurs, techniciens, scientifiques et adjuvants occasionnels (amis polonais, sacristains, …) de venir à bout de ce qui restera le chantier-événement dans la cathédrale Saint-Aubain de juillet 2013 à août 2014. Et ce malgré les appréhensions, bien compréhensibles, que suscita cette entreprise. Retour sur une belle aventure qui verra la restauration du tableau de Loder ''L'Adoration des Mages''.
Rétroacte. Été 2006, Katarzyna Górecka, de l’Académie des Beaux-Arts de Varsovie, restaure des fresques en Roumanie. Remarquée par un visiteur, elle est invitée par le Père Abbé de Chevetogne qui cherche un(e) expert(e) en conservation de fresques byzantines, en vue d’une restauration (toujours en cours) des fresques de l’église orientale. Il confie cette mission à la jeune polonaise, qui a ainsi l’occasion de visiter Namur et sa cathédrale.
Le piteux état de L’Adoration des Mages retient son attention.
Parallèlement, elle entame un doctorat sur la restauration et la conservation des œuvres de grand format. Le tableau, de 4.50 m de long sur 3.70 m de haut, pourrait en faire partie.
Les contacts sont pris, des repérages effectués (octobre 2012). Le temps de constituer l’équipe, de commander le matériel, et de réaliser les travaux scientifiques en Pologne, et l’aventure est lancée début juillet 2013, supervisée par l’Académie des Beaux-Arts de Varsovie, en coopération avec l’Académie des Sciences de cette même ville, et financée par une bourse polonaise.
Une belle, et combien difficile, aventure, qui s'est terminée par la pose du nouveau vernis. Le résultat est à la hauteur des moyens mis en œuvre. Oubliés le vernis ancien inondant le tableau, les trous consécutifs aux déformations subies au fil du temps, et les couleurs … décolorées.
Décroché, restauré, étudié de main de maître, le tableau a retrouvé toutes ses couleurs … mais aussi son véritable auteur.
Car il y a eu restauration et résurrection. Celle d’un artiste oublié dont le nom est désormais visible du grand public. Mauritius-Heinrich Loder qui a vu le jour à Mayence en 1742 et est passé par le Château de Franc-Warêt en 1793 a été oublié après son décès. On l'a redécouvert à la fin des années soixante lors de la restauration de L’Adoration des Bergers, située à gauche du Maître-Autel, toujours à la cathédrale Saint-Aubain. Il voit désormais son nom figurer près des tableaux qu’il réalisa de 1760 à 1764.
Mieux encore, les recherches ont permis de lui donner un visage. Il figure sur le tableau, à droite, portant barbe et moustache, et coiffé d’un Bärenmütze, typique de Mayence. Il côtoie Mgr de Berlo, évêque de Namur de 1741 à 1771, représenté ''à l’orientale'' coiffé d’un turban, et qui commanda le tableau à l’occasion de la reconstruction de la cathédrale (1751-1767). Appuyé sur une cane, il observe, admiratif, le Fils de Dieu.
François-Emmanuel Duchêne
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