Il était à peine 14h que Santiago Couchonnal, Ireneusz Gosk et Francesco Lentini arpentaient déjà la cathédrale Saint-Aubain. Sur leur aube, ils portaient, pour la dernière fois, en travers de la poitrine, l'étole du diacre. Ils étaient là pour accueillir les familles bien sûr mais aussi les amis.
Rarement l'assemblée de la cathédrale Saint-Aubain aura été aussi cosmopolite. Santiago Couchonnal vient du Paraguay. Ses parents, ses soeurs, son frère... étaient présents. Une délégation d'une trentaine de personnes avait ainsi fait le déplacement. Des Marseillais encore, ceux et celles que Santiago Couchonnal a eu l'occasion de rencontrer au cours de son stage. Eux aussi étaient à Namur. La délégation polonaise était elle bien plus nombreuses. Tous voulaient être aux côtés d'Ireneusz, l'enfant de Szczecin. Francesco Lentini malgré un prénom et un nom qui fleurent bon l'Italie est bien de chez nous, de Boussu plus précisément. Et bien sûr, pour lui aussi, il y avait du monde.
Les ordinands étaient là pour aider chacun à trouver sa place. Déjà beaucoup d'embrassades et de félicitations. Mais aussi un stress bien perceptible chez chacun.
La chorale se met en voix. Grégory Decerf, le maître de chapelle de la cathédrale découvre ses choristes d'un jour. Tous viennent de chorales paroissiales là où les ordinands ont effectué leur stage. Des choristes qui pourront bénéficier du professionnalisme des membres de la Maîtrise de la cathédrale. Des jeunes qui, dimanche encore, ont fait la démonstration de l'étendue de leur talent. Même effervescence chez les musiciens. Emmanuel Clacens tenait les grandes orgues et François-Xavier Grandjean tenait lui l'orgue de choeur. Une véritable prouesse que de faire retentir ces deux instruments. Et pour solenniser ces ordinations, le choix s'était porté sur d'autres musiciens encore: des cuivre et deux timbalistes.

Entre émotion et joie
A 15h, l'assemblée est debout pour accueillir la procession composée des acolytes (des séminaristes), des diacres, des prêtres et bien sûr les deux évêques, Mgr Vancottem et Mgr Warin, évêque auxiliaire. Une célébration riche en rites: de la promesse des candidats, d'abord, d'obéir à leur évêque. Par l'imposition des mains de l'évêque et la prière d'ordination, l'ordinand devient prêtre. Les autres prêtres imposeront, à leur tour, les mains sur la tête des trois. Une manière pour les prêtres de s'unir à leur évêque. Ils recevront ensuite leur étole et leur chasuble avant que Mgr Vancottem ne procède à l'onction des mains. Une onction réalisée avec le saint chrême, une huile mêlée de parfum consacrée lors de la messe chrismale. Le saint chrême est utilisé lors des ordinations mais aussi pour les baptêmes et les confirmations. Autre rite: celui de la remise du pain et du vin, forces de l'eucharistie quotidienne.
Les jeunes abbés rejoindront alors, pour la première fois, l'autel. Ils célèbreront avec leurs aînés.
A l'issue des trois heures de célébration, Mgr Vancottem annoncera à chacun là où il exercera son ministère. L'abbé Couchonnal sera, dès la rentrée, à Rome où il se spécialisera en théologie dogmatique. Ses vacances seront studieuses. A son programme: apprendre l'italien. Un nouveau défi pour ce jeune paraguayen qui parle déjà un excellent français. L'abbé Gosk exercera comme vicaire à Bouillon. L'abbé Lentini retrouvera la région de l'Entre Sambre et Meuse qu'il connaît bien en devenant vicaire à Walcourt.
Avant de donner leurs premières bénédictions, et de poser pour la traditionnelle photo de famille, les trois nouveaux prêtres du diocèse ont confié leur ministère à la Vierge Marie. L'assemblée s'est associée en reprenant le Salve Regina. De nouveaux applaudissements ont accompagné la sortie de trois jeunes prêtres tout sourire.
C.B.
Photos: A.S.