L'abbé André Pauchet était un enfant de Winenne. C'est dans ce village qu'il a vu le jour le 16 janvier 1930. Et c'est encore à Winenne, dans la maison de famille, qu'il est décédé ce 8 février. Un village qu'il aimait beaucoup et auquel il sera amené à faire quelques infidélités. Fils de gendarme, le jeune André a, en effet, souvent déménagé en fonction des affectations. Mais toujours, c'est à Winenne qu'il est revenu.
Licencié en philologie classique, l'abbé Pauchet enseignera le latin et le grec, à partir de 1956 qui est aussi l'année de son ordination sacerdotale, au collège Notre-Dame de Bellevue. Il donnait cours en 5e humanités, en poésie. Bien des générations d'étudiants auront sué sur les thèmes et les versions!
Entre le collège de Bellevue et l'abbé Pauchet, une belle histoire était née. On pourrait même parler de coup de foudre. Il aimait cet établissement scolaire dont il deviendra le sous-directeur. Pendant plusieurs années, il sera à la fois professeur et sous-directeur. Finalement, il renoncera à sa mission d'enseignant pour uniquement prendre en charge les fonctions administratives. En 1964, pour les étudiants du collège, il met même sur pied une troupe scoute. Les jeunes appréciaient beaucoup le chanoine Pauchet et la réciproque étaient également vraie. Jusqu'il y a peu, il aidait des écoliers qui rencontraient des difficultés avec le latin. Le chanoine Rochette, recteur du séminaire, vicaire épiscopal, prêtre notamment à Winenne connaissait bien le chanoine Pauchet: ''Il voulait les faire progresser.''

Amoureux des belles liturgies
Les deux hommes non seulement se connaissaient bien mais s'appréciaient. ''Depuis 15 ans, nous célébrions l'eucharistie, ensemble, chaque dimanche souligne le chanoine Rochette. Le chanoine Pauchet avait une très bonne culture générale. Il aimait assortir ses propos d'une citation en latin ou encore en grec. Il était toujours de bon conseil. C'était un sage, un peu comme un grand-père. Je garderai le souvenir d'un homme amoureux du Seigneur et des belles liturgies.''
Le recteur du séminaire parle encore du défunt comme d'un homme d'honneur qui respectait la parole donnée. Un homme droit, sérieux. ''Cela devait venir du fait qu'il appartenait à une famille de gendarmes et de militaires.'' Sérieux, sage, chaleureux... autant de termes qui le décrivent parfaitement. Le chanoine Rochette gardera encore le souvenir du dernier repas partagé, c'était il y a quelques jours à peine, à l'occasion des confirmations. Autour de la table, avec l'évêque mais aussi les religieuses proches de la paroisse, l'abbé Pauchet était apparu, comme d'habitude, jovial, de bonne humeur. Tout en se disant préoccupé par l'avenir des jeunes chrétiens. Soucieux qu'il était de leur formation.
Chanoine titulaire à la cathédrale Saint-Aubain depuis 2003, il était présent, chaque dimanche -hormis l'hiver- pour les vêpres. Au fil des années, on le retrouve comme aumônier militaire à l'ESOFA puis aumônier de la gendarmerie pour le district de Dinant avant d'exercer comme aumônier toujours mais pour le groupe territorial de Namur. L'abbé Pauchet était également délégué épiscopal auprès de Solidarité diocésaine Namur-Luxembourg.

Duc I , Duc II...
Tous ceux qui ont rencontré le chanoine Pauchet savent combien il était l'ami des animaux. Il a toujours eu un chien qu'il appelait par facilité ''Duc''. Il y a ainsi eu Duc I, Duc II... Un chien qui restait sagement dans la voiture pendant que son maître honorait ses rendez-vous. Et chaque journée, pour l'un comme pour l'autre, se terminait par un passage aux sanctuaires de Beauraing. Le soir était tombé depuis longtemps lorsque l'abbé Pauchet venait, à l'Aubépine, prier la Vierge. De son passé de surveillant, il avait gardé l'habitude de se coucher tard, de veiller jusqu'à ce que tout le monde soit endormi. D'où ce moment de prière bien tardif.
La liturgie des funérailles, suivie de l'inhumation au cimetière de Winenne, sera célébrée en l'église Saint-Remacle de Winenne le mercredi 11 février à 14h30.
C.B.