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11/8/2014
''Je suis heureux comme un prince!''
Il y a quelques années maintenant, l'abbé Armand Villers, 73 ans, a fait le choix de devenir prêtre auxiliaire. Et depuis, c'est dans le doyenné de La Roche qu'il exerce son ministère. Etre prêtre auxiliaire lui permet de se concentrer sur la pastorale tout en évitant les paperasseries. Rencontre.
Buisson, un minuscule village de l'entité de La Roche. Ce village, entouré par la nature, est aussi un véritable régal pour ceux qui aiment les fleurs et ce grâce à des bénévoles qui s'investissent pour faire pousser et fleurir géraniums, surfinias et autres pois de senteur. La maison de l'abbé Villers ne fait pas exception. Aux fenêtres, pour accueillir le visiteur, des jardinières débordantes de géraniums. L'abbé Armand Villers reconnaît bien volontiers ne pas avoir la main verte, l'aide des bénévoles est donc plus que précieuse.
L'abbé Villers, tout sourire, s'attable. ''Je travaille à temps plein'' lance-t-il et il en est ravi d'ailleurs. Depuis huit années maintenant, il est prêtre auxiliaire: ''Au départ, je ne savais pas que c'était aussi bien!''
Ils sont nombreux à faire ce choix mais en quoi consiste la mission de prêtre auxiliaire? Cette mission est, généralement, remplie par des prêtres qui sont arrivés à l'âge de la retraite. En pleine forme, ils ont envie de poursuivre leur ministère mais sans supporter le poids des tâches administratives: fabrique d'église, pouvoir organisateur des écoles... Ils assurent un véritable service presbytéral en se retrouvant inclus dans une équipe avec d'autres prêtres.

''Je ne suis plus seul''
Après son ordination, l'abbé Villers a été vingt ans vicaire à Couvin puis a été nommé curé à Mariembourg. L'âge avançant, le prêtre a eu envie de ''travailler'' d'une autre manière, d'exercer son ministère en équipe. A La Roche, le prêtre auxiliaire travaille avec l'abbé Maldague (lui aussi prêtre auxiliaire), l'abbé Krzywda et l'abbé Roger. L'abbé Pascal Roger, doyen de La Roche est une locomotive et pas que pour le secteur. ''Il pense à tout, c'est un organisateur de première classe. Il lance des idées mais on en discute, on apporte nos suggestions...'' Et c'est justement ce travail en équipe qui plaît beaucoup à l'abbé Villers: ''Travailler en équipe me séduit, je ne suis plus seul. Régulièrement nous avons des réunions de l'équipe pastorale (ndlr: elle rassemble les prêtres mais aussi des laïcs dont l'assistante paroissiale), elles démarrent par le petit-déjeuner puis il y un temps de prière, un partage.'' Cette réunion est bien utile pour évoquer et solutionner les éventuels problèmes mais aussi se répartir les célébrations. ''Les quatre prêtres prennent en charge 15 paroisses. Chaque semaine, nous célébrons à trois reprises. Nous tournons dans les paroisses. Certains me disent: 'mais tu n'es de nulle part!' Ils voudraient que je ne célèbre qu'à Buisson où je vis. Mais non, pour une communauté, c'est une véritable richesse d'avoir, chaque semaine, un sermon fait par un prêtre différent avec sa personnalité.'' De son côté, l'abbé Villers est très satisfait d'aller, au fil des semaines, à la rencontre de communautés différentes. ''Je veille à être sur place un peu avant la messe et je reste aussi après, je peux ainsi rencontrer les paroissiens. Ils peuvent me parler.'' Dans le secteur, on développe de plus en plus, après la messe, un moment de convivialité autour d'un verre. ''Les gens aiment beaucoup''.

''C'est bon pour le moral''
Comme tout un chacun, un prêtre peut lui aussi connaître des moments de découragement. Et là encore l'équipe fait merveille. ''On s'encourage, on se remonte le moral quand c'est nécessaire...'' Comme beaucoup de ses confrères, l'abbé Villers est déçu de voir le nombre de pratiquants diminuer. Déçu aussi de constater que les pratiquants sont souvent plus âgés. Une contrariété qu'il balaie très vite. ''Les jeunes sont là. Ils sont toujours là prêts à aider quand on a besoin d'eux pour une fête par exemple. Dès la rentrée, nous avons décidé de suivre les recommandations du pape François: aller à la rencontre des gens, ne plus tout centrer uniquement sur l'eucharistie.''
L'organisation dans le secteur est rigoureuse: dans chaque village une équipe paroissiale est en place. ''Si on veut que ça tourne, les gens doivent se prendre en main. C'est ainsi que l'on prépare l'avenir'' explique l'abbé. ''Et même si les réunions peuvent être nombreuses, j'y assiste toujours avec beaucoup d'enthousiasme.''
''Je souhaite à tous les prêtres de connaître cela.'' Pas question pour autant de ''s'accrocher'' comme dit l'abbé Villers. Lui l'enfant d'Odeigne a décidé qu'à 75 ans, il prendrait une retraite bien méritée. Il aura alors un peu plus de temps pour la partie de pétanque du dimanche, après la messe. Mais aussi pour les randonnées en montagne. La montagne est depuis longtemps maintenant sa bouffée d'oxygène. Jusqu'il y a quelques années encore, l'abbé Villers pratiquait l'alpinisme. Il a ainsi escaladé nombre de sommets de 4000m en Suisse et en France. Un bonheur et à chaque fois une émotion profonde: ''Arriver au sommet a toujours fait partie des moments intenses de ma vie, une communion profonde entre la nature d'une beauté à couper le souffle et ma foi.''
Christine Bolinne
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