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21/3/2016
Des secteurs aux unités pastorales: une métamorphose et une chance!
Vingt-six doyennés représentés… Des prêtres, des diacres, des laïcs, sans oublier les deux évêques de Namur… Il y avait foule en la Maison de l’accueil de Beauraing, ce samedi 19 mars, pour la sixième journée de rencontre diocésaine du Chantier Paroissial. 150 personnes au total, qui ont pu réfléchir au thème choisi cette année par les organisateurs: le passage des secteurs aux unités pastorales. C’est l’abbé Luc Lysy qui a guidé la réflexion.
''Voilà des paroles qui font du bien, qui interpellent et qui donnent envie d’aller de l’avant''. Les réactions étaient unanimes à l’issue de l’intervention du matin de l’abbé Luc Lysy. Luc Lysy qui connaît bien ce sujet de remodelage des paroisses: celui qui est aussi doyen principal de Charleroi a travaillé au projet de refondation des unités pastorales dans le diocèse de Tournai. Son éclairage a été apprécié de tous. Et c’est bien d’éclairage qu’il s’agissait. Luc Lysy l’a précisé d’emblée: ''Je ne suis pas ici pour livrer une recette pratique ni même pour conseiller. Je suis là pour partager quelques réflexions qui peuvent aider.''
Après les mots d’accueil de l’abbé Pascal Roger, délégué épiscopal pour le Chantier Paroissial, Marie-Hélène Lavianne a replacé la journée dans le contexte de ce que le pape François souhaite pour l’Eglise: ''Être en sortie, être en partance. Amorcer un renouveau ecclésial à partir du cœur de l’Evangile. Quitter nos projets tout faits pour rejoindre l’humanité de ces hommes et de ces femmes que le Seigneur met sur notre route.'' Et Marie-Hélène Lavianne d’ajouter: ''Soyons prêts pour cette métamorphose.''
De métamorphose, il en a été question tout au long de la journée. Le passage aux unités pastorales en est une. Tous les secteurs de notre diocèse y sont appelés…

Il faut être inventif
L’avenir des communautés chrétiennes est d’abord un enjeu spirituel. C’est le message que Luc Lysy a fait passer samedi matin aux participants. Un enjeu qui peut se traduire par la question suivante: ''Seigneur, qu’attends-tu de nous ici aujourd’hui?'' Cette interrogation est au fondement de tout. Elle s’adresse au Seigneur, source de notre foi. Elle traduit le fait que l’Eglise doit être orientée vers l’écoute, la méditation de l’Ecriture. Elle enracine enfin le débat aux réalités que nous vivons: c’est dans la société où nous sommes que nous devons travailler, pas en dehors d’elle.
Dans ce travail de remodelage, la notion de paroisse revient sans cesse. L’abbé Luc Lysy a rappelé que celle-ci n’était pas un but en soi: ''La paroisse est une oasis sur le chemin de vie. Elle offre des ressources. Mais si elle consume toute l’énergie des chrétiens, elle ne remplit pas ses fonctions. Elle est là pour donner des forces.''
À vrai dire, la métamorphose a déjà commencé. Il y a cinquante ans, la paroisse était encore un lieu très proche des gens: elle rythmait la journée par l’angélus, elle ponctuait l’année par la célébration des fêtes. Elle offrait en outre des balises géographiques: le clocher de l’église, les chapelles, les potales… Le phénomène ''paroisse'' a durant des siècles guidé la morale et la politique. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. La paroisse est un signe de moins en moins familier.
Ce processus de transformation est vécu par certains comme un arrachement, par d’autres comme une libération. Mais le fait est que la paroisse que l’on a connue est morte et enterrée. Et il s’agit de créer une nouvelle dynamique, hors de cette tombe. Il s’agit d’un vrai travail de réforme. Luc Lysy: ''Il nous faut être inventifs. À nous d’éveiller ce qu’il y a de meilleur en chacune et en chacun et qui est peut-être encore caché.''

Accueillir la métamorphose plutôt que chercher la survie
Alors qu’aujourd’hui nous connaissons une grande turbulence de repères et que l’autonomie personnelle devient le leitmotiv, la métamorphose de nos communautés s’accompagne de quelques implications.
Luc Lysy insiste d’abord sur l’importance d’accueillir la métamorphose qui s’annonce plutôt que de chercher à tout prix la survie: ''Ne cherchons pas à maintenir coûte que coûte ce que l’on a toujours connu, alors que le bateau est en train de couler. Le risque est grand de voir alors crispation ou essoufflement. Lâchons ce réflexe de survie.'' En outre, le doyen principal de Charleroi encourage les chrétiens à avoir le sens du provisoire: ''N’ayons pas dans la tête l’idée de reconstruire un système qui serait à nouveau reparti pour les prochains siècles, à l’image de ce que nos paroisses ont vécu jusqu’ici. Ce que nous mettrons en place sera forcément du provisoire.''
L’abbé Luc Lysy a clôturé son intervention du matin en encourageant les chrétiens à ''être l’Eglise d’un Dieu de l’Alliance''. Pas uniquement ce Dieu de la relation verticale que l’Eglise a prôné pendant longtemps, mais un Dieu de l’Alliance qui se révèle de façon horizontale: ''Cela a des implications'', dira-t-il encore. ''A nous de voir comment concrétiser cette perspective dans nos paroisses et comment établir entre nous des relations qui en sont le signe.''

Tenir compte des particularités de chacun
Dans l'après-midi, le doyen Lysy a parlé des lignes de conduite de la métamorphose, rappelant au passage qu'il fallait ''saisir le changement comme une chance et non comme un malheur''. Une conviction partagée de tous, même si certains se montrent prudents. Ils ont pu l’exprimer à l’occasion des carrefours en petits groupes qui ont rythmé la journée. En témoigne la réflexion de cette laïque engagée dans la catéchèse de sa paroisse: ''Il ne suffira pas, pour réussir le projet, de réorganiser les messes ou de regrouper les fidèles, il faut réinventer profondément.'' Et d’ajouter: ''Cela n’est pas gagné d’avance quand on voit ce que les réorganisations de messes en secteur provoquent déjà comme accrochages. L’esprit de clocher est toujours bien là. Cette métamorphose passe aussi par un changement des mentalités.''
''Avec ce projet de remodelage, le Chantier Paroissial nous invite à une vraie révolution'', explique encore ce curé de paroisse. ''Mais il s’agit d’une chance qui nous aidera à assumer notre mission dans le monde d’aujourd’hui. Pour autant que chaque secteur puisse tenir compte des particularités qui lui sont propres. Nous devons absolument éviter qu’une solution toute faite nous soit imposée.''
À ce sujet, les responsables du Chantier Paroissial insistent régulièrement sur l’importance du travail préparatoire, spécifique à chaque secteur qui souhaite se lancer dans l’aventure. Les réalités locales, humaines et religieuses, rencontrées sur le terrain, doivent être examinées. Cette année, pas de nouveau fascicule produit par l’équipe du Chantier Paroissial, mais des fiches-outils pratiques, concrètes, qui offrent des idées d’animation ou de célébration. Une fiche est spécialement consacrée à cette enquête de terrain qui constitue le point de départ du chemin. Si vous aussi le projet vous tente, n’hésitez pas à contacter les membres de l’équipe à l’adresse ci-dessous.
A.S.

Infos: Françoise Hamoir – 0494/23.49.23 – chantierparoissial@namur.catho.be.
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