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23/5/2018
Etudier les vêtements liturgiques en 2018: comment, pourquoi?… et avec vous!
Caroline Hocquet et Mireille Gilbert, étudiantes en quatrième année d’Histoire de l’art à l’Université catholique de Louvain et actuellement stagiaires au Musée diocésain de Namur, ont décidé d’orienter leur formation vers l’étude des textiles liturgiques, un thème longtemps oublié par le milieu académique. Pour leurs recherches, elles lancent un appel aux fabriciens et autres connaisseurs du patrimoine de nos églises. Présentations. Rencontre.
Mireille, comment as-tu choisi de travailler sur les textiles religieux ?
Après avoir été professeur de français pendant 40 ans, j’ai repris des études en Histoire de l’art. C’était un vieux rêve pour moi et ma retraite m’a permis de le concrétiser. Dans le cadre d’un séminaire, nos professeurs nous ont proposé de travailler sur les textiles religieux, longtemps ''oubliés'' par l’Histoire de l’art. Dans le cadre de ce séminaire, j’ai étudié les mitres des XVIIe et XVIIIe siècles. Ce travail était passionnant: en visitant cathédrales, abbayes ou musées, j’ai pu constater que ce patrimoine est encore largement méconnu, parfois conservé dans de tristes conditions malgré sa fragilité. Ce sont de véritables trésors encore à redécouvrir! Rendez-vous compte: dans une église, cathédrale ou collégiale, le prix du vestiaire était bien souvent supérieur à celui de l’orfèvrerie! Pour mon mémoire de fin d’études, j’ai donc choisi d’étudier les textiles religieux, en particulier tout ce qui concerne les remplois de tissus, les raccommodages et les ravaudages.

Qu’est-ce qui te motive dans ces recherches?
Etudier les remplois de tissus et les raccommodages, c’est étudier la vie des vêtements liturgiques. A travers cela, il s’agit d’étudier la notion de sacré: comment les tissus devenaient-ils des vêtements sacralisés? Pouvaient-ils perdre ce statut? Travailler sur les textiles donne l’occasion d’examiner des pièces superbes, et pouvoir le faire directement sur le matériau est fascinant.Il faut dire aussi que les vêtements liturgiques anciens représentent un défi en matière de conservation du patrimoine. De nombreuses paroisses possèdent encore des pièces anciennes, écartées après Vatican II et oubliées dans les armoires des sacristies. Que faire avec ces vêtements inutilisés? Comment les conserver?

Caroline, tu étudies toi les statues habillées de la région namuroise. Peux-tu en dire plus ?
L’habillage de statues est une pratique qui émerge dans nos régions aux alentours du XVIIe siècle, avec l’arrivée d’Albert et Isabelle d’Espagne. En effet, bien que cette tradition fût remise en question lors du Concile de Trente, l’habillage des statues a été fortement dynamisé par ces souverains. Ceux-ci ont notamment fait de nombreux dons de vêtements luxueux, entrainant une uniformisation de la garde-robe mariale et introduisant une mode dite ''à l’espagnole''.

Pourquoi s’intéresser à ce thème si particulier?
En tant que future historienne de l’art, il m’importe de conserver au mieux les témoins souvent fragiles de nos traditions et de notre folklore. Il me parait aussi primordial de s’intéresser, non pas à l’Histoire de l’art des plus grands chefs-d’œuvre, mais bien à des objets de culte plus ''proches'', dans leur contexte de réception. De plus, ces sculptures vêtues, souvent issues d’une production locale, sont parfois les derniers témoins d’un savoir-faire peu connu. Se pencher sur les statues habillées, c’est l’occasion pour moi d’aborder une problématique où s’entremêlent enjeux esthétiques, anthropologiques et historiques.

Comment vas-tu entreprendre tes recherches ?
Dans le cadre de ce mémoire, je vais commencer par répertorier un maximum de statues habillées conservées dans le diocèse de Namur, ainsi que leur garde-robe éventuelle. Je souhaiterais par ailleurs rencontrer des personnes ayant assisté ou participé à l’habillage de ce genre de statues, habillage qui peut apparaître comme un véritable rite. Enfin, je voudrais m’attacher à étudier la nature des textiles utilisés pour vêtir les statues, ainsi que les symboliques qu’ils recouvrent.

On a besoin de vous!
Caroline souhaite répertorier les statues habillées et leurs vêtements, ainsi que recueillir des témoignages à leur sujet. Si vous conservez des statues habillées ou des vêtements mariaux, ou si vous avez des témoignages et anecdotes sur les pratiques d’habillage de ces statues, n’hésitez pas à le signaler à Hélène Cambier, via l’adresse e-mail: acf@diocesedenamur.be.
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