L’histoire de l'abbaye cistercienne Notre-Dame de Saint-Remy de Rochefort remonte au XIIIème siècle. Sécularisée en 1792, lors de la Révolution française, elle est restée près d’un siècle sans la présence des moines qui l’occupaient jusque-là. Puis la vie monastique a repris. Aujourd’hui, une petite communauté de trappistes habite toujours les lieux. Quinze moines qui partagent leur temps entre prière, lecture et méditation. Le travail fait également partie de leur quotidien. Si l’abbaye de Rochefort a abandonné l’agriculture en 1960, toute l’économie du monastère est désormais centrée sur une petite brasserie: les bières qui y sont produites sont réputées dans le monde entier.
L’abbaye accueille aussi des retraitants souhaitant se ressourcer. En ce sens, on peut dire qu’elle est ouverte sur le monde. Pourtant, le mode de vie d’une telle communauté religieuse intrigue toujours un peu. Peu de gens l’ont expérimenté de l’intérieur. Qui sont ces hommes tellement soucieux de protéger leur vie de silence? Comment se déroule la journée de ces moines, toujours levés à 3h30 pour chanter les vigiles? Dans quelle ambiance célèbrent-ils l’eucharistie à l’église abbatiale? Quelle est leur existence au quotidien dans le cloître, le réfectoire ou la brasserie?

Au fil des saisons et des célébrations
C’est pour répondre à ces questions que les moines de Rochefort ont accepté, de manière tout à fait exceptionnelle, que Guy Focant partage leur vie de tous les jours. Guy Focant est un photographe namurois, qui connaît bien cette abbaye implantée en terre de Famenne. Il a déjà eu l’occasion d’en photographier les bâtiments, la carrière toute proche et la source de Tridaine. Cette fois, l’ambition était tout autre: fixer l’intimité des moines, au fil des saisons et des célébrations… Et prendre son temps. Fruit de lentes démarches, puis d’un travail discret en immersions répétées, le projet aura nécessité un long travail: un an d’approche et deux années de reportage.
Maintenant que des centaines de photos sont disponibles, il en résulte un témoignage inédit qui illustre l’engagement de ces hommes vivant en toute simplicité, selon la Règle de Saint-Benoît. Autant d’instantanés du quotidien de ces pères et de ces frères. Des clichés ''classiques'' ou plus insolites, réalisés au réfectoire, à la laverie, à l’église ou dans l’intimité de la cellule… Une plongée photographique dans un univers incomparable, fait de silence et de sérénité.

Un livre et une expo
Aujourd’hui, le travail de Guy Focant se concrétise de deux façons. D’abord par la sortie d’un splendide ouvrage de 168 pages, intitulé ''Moine trappiste – Abbaye de Rochefort''. 150 photographies en noir et blanc sont proposées, commentées par le Père Abbé de Rochefort, via des psaumes ou des extraits de la Règle de Saint-Benoît. Un album tiré à 1.000 exemplaires et vendu au prix de 38 €, en librairie ou par commande sur www.guyfocant.be (frais d’envoi: 7 €).
En marge de la sortie du livre, le Centre culturel des Roches de Rochefort vous propose également une exposition ''Moine trappiste – Abbaye de Rochefort'' qui présente une sélection de cinquante agrandissements. L’expo est ouverte jusqu’au dimanche 29 novembre. Elle se visite librement de 14h à 17h (ou sur réservation pour les groupes). Fermeture le 11 novembre. Pour la découvrir plus en profondeur, une visite commentée est proposée le 29 novembre à 15h, en présence du photographe. Infos: www.ccr-rochefort.be.
A.S